L’activiste Peter Bethune risque 15 ans de prison au Japon pour ses actions contre les baleiniers.
Je ne supporte plus ces perpétuelles lamentations sur l’état des océans. En seulement cinquante ans de pêche industrielle, aussi grassement subventionnée que l’agriculture intensive, d’immenses écosystèmes, stables depuis des centaines de milliers d’années, ont été bouleversés.
Qui veut lire les études de Daniel Pauly, Ransom Myers ou Boris Worm, parues dans Nature ou Science, le peut.
Il n’y a aucun mystère : les océans se vident et les chaînes alimentaires se rompent. Et les « pleureuses », dont nombre d’écologistes de salon, de gémir sur ce grand malheur. Sans proposer aucune action véritable.
Tel n’est pas le cas de l’association Sea Shepherd – « berger des mers » –, créée par un ancien de Greenpeace, Paul Watson. Watson est un pirate des mers qui poursuit des bateaux jusqu’au bout de la Terre, surtout ceux qui s’en prennent aux baleines.
Le 6 janvier, dans l’Antarctique, le bateau baleinier japonais Shonan Maru 2 éperonne le trimaran d’un activiste de Sea Shepherd, le Néo- Zélandais Peter Bethune. Le 12 février, Bethune balance sur le pont du baleinier une bombinette de beurre rance, de l’acide butyrique qui installe une odeur pestilentielle. Un marin japonais déposera plainte pour coups et blessures après avoir été atteint au visage par le beurre. Trois jours plus tard, Bethune monte à bord et découpe au couteau un filet de protection. Sa manière à lui de protester contre le naufrage de son trimaran.
Tout cela est bien rigolo, mais la suite l’est moins, car Bethune est en taule au Japon et son procès en cours. Il risque quinze ans de prison pour « violation de propriété privée », « destruction de bien d’autrui » et « port d’arme prohibée », ce qu’il revendique. Mais aussi pour « coups et blessures », ce qu’il conteste.
Réclamé par la justice nipponne, le vieux Paul Watson présente Bethune comme « le seul vrai samouraï résidant actuellement au Japon ». Je crois bien qu’il a raison. Peut-être y en a-t-il deux ou trois autres, mais on ne les voit guère. Voilà ce qui manque le plus à ce monde : des combattants. Pas des guerriers sanguinaires mais des êtres simples et courageux. Acceptant de prendre des risques. Prêts à en payer le prix. Vive Peter Bethune !
Bonjour M. Nicolino,
habitue a mieux par vos livres je trouve votre article etonnament imprecis voire trompeur. En particulier, il faut surtout savoir que Peter Bethune a aborde de nuit le Shonan Maru 2 avec son jet ski, a attendu qu’il fasse jour puis est alle frapper a la porte du poste de pilotage afin de delivrer (probablement a des personnes ebahies) la facture concernant son bateau l’Ady Gil qui avait ete percute par le Shonan Maru 2. Toutes ses actions tendent vers ce but et si des degradations ont pu avoir lieu elles sont malheureuses et collaterales a la realisation de cet objectif.
Pour etre precis, votre texte dit "Bethune monte à bord et découpe au couteau un filet de protection. Sa manière à lui de protester contre le naufrage de son trimaran". La derniere phrase est simplement fausse. Il a probablement decoupe ce filet afin de pouvoir aborder le navire. En lisant votre texte on pourrait croire qu’il a degrade gratuitement des equipements des baleiniers japonais et qu’il est monte a bord uniquement a cette fin, ce qui est tres reducteur.
Sinceres salutations JP