L’Espagne est touchée par une crise immobilière sans précédent. Peut-être à cause des affaires de corruption et de trafic d’influence, qui touchent un millier de maires et d’élus locaux.
Les économistes de tous poils y perdent leur latin. Comment expliquer la crise immobilière sans précédent qui frappe l’Espagne ? La clé de l’énigme réside sans doute dans les enquêtes à la chaîne qui visent un millier de maires et d’élus locaux pour corruption et trafic d’influence. Depuis cinq ans, ils ont accordé des permis de construire à des nuées de promoteurs. Résultat : un stock colossal d’appartements invendus.
Même si le scandale ne fait pas grand bruit chez nous, la lutte contre la corruption des élus locaux a commencé en juin 2008 avec l’interpellation spectaculaire du maire d’Estepona, Antonio Barrientos. Depuis, la télé espagnole diffuse quasi quotidiennement des scènes d’arrestation et le cancer du trafic d’influence a gagné tout le pays, comme à Boadilla del Monte.
La petite ville est passée à la postérité grâce à son ancien maire, contraint de démissionner au début de l’année. Arturo Gonzalez Panero est soupçonné d’être l’un des animateurs d’un puissant réseau de trafic d’influence qui s’étend de Madrid à Valence, jusqu’à la Costa del Sol. Un tribunal madrilène vient de saisir plusieurs millions d’euros dont il a bien du mal à expliquer la provenance. Ce sont, semble-t-il, les confidences d’une employée d’un traiteur qui organisait les réceptions privées d’Arturo qui auraient mis la puce à l’oreille des autorités espagnoles :« L’argent coulait à flot ; ça se voyait aux tableaux, aux statues, quant à la bouffe, je ne vous dis pas… L’ordinaire, c’était caviar et champagne. Dans la ville, c’était un secret de Polichinelle ; la seule chose qu’on ignorait c’était l’ampleur du phénomène… »
Boadilla del Monte n’est qu’une des nombreuses municipalités touchées par le scandale. D’après le ministère de l’Intérieur, près d’un millier de responsables locaux ont été arrêtés ces cinq dernières années et font l’objet d’enquêtes pour corruption. Selon des sources concordantes, plus de 3 milliards d’euros ont été saisis : du cash surtout, mais aussi des objets d’art, des voitures de luxe et même des droits sur des reproducteurs de taureaux de corrida !
À Valence, les politiques proposaient des autorisations d’organisation d’événements d’envergure internationale y compris, semble-t-il, la visite dans la ville du pape Benoît XVI en 2006. La société qui a retransmis la messe du Saint-père aurait détourné plus de 2 millions d’euros, selon le quotidien El Pais.
Les grands partis politiques commencent tout juste à prendre la mesure du problème. Les socialistes au pouvoir et les conservateurs ont prévu de faire voter au printemps une loi modifiant l’administration municipale, renforçant ainsi les contrôles.
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"Les économistes de tous poils y perdent leur latin. Comment expliquer la crise immobilière sans précédent qui frappe l’Espagne ? "
Bah ! Ca fait belle lurette que les observateurs de la bulle immobilière avaient identifiés ce qui provoquerait l’eclatement. Sauf que personne ne les a écouté. 400 à 500 mille logements par an pendant 15 ans, sans correspondre au besoin réel ne pouvait que conduire à cette situation. La corruption a certes amplifié le phénomène mais là encore rien de nouveau. Souvenez-vous de l’ancien maire de Malaga…Gil !
Ben oui, il vaut bien mieux un pays fourmi qui ne donne rien aux mairies, rien aux Conseils généraux, rien aux régions et qui concentre toute sa fortune à Paris pour enrichir des multinationales qui ne payent pas d’impôts, et se servir des nôtres pour qu’elles exploitent les pays du Sud… … où les cigales qui n’auront bientôt plus d’arbre ont vu couler trop de sang et de larmes pour avoir envie de chanter.
Alors Monsieur Mépris, la France n’est pas un pays corrompu ? Et le Conseil de ministres de l’UE, et la Commission européenne ? Pas corrompus ?
La faute à qui ? Aux corrompus ou aux corrupteurs ?