Les entreprises en difficulté, le cabinet de conseil Bernard Krief Consulting connaît bien. Reprise d’Heuliez, intérêt pour la maison de couture Christian Lacroix. Faut dire que BKC est aussi en faillite, à Genève.
Le cabinet de conseil Bernard Krief Consulting, dirigé par Louis Petiet, qui s’illustre par des reprises d’entreprises en difficulté ou en liquidation, comme l’équipementier automobile Heuliez, et sa candidature à la reprise du couturier Lacroix, est en faillite et en liquidation … en Suisse. Un fait qui a dû échapper à la sagacité de Patrick Devedjian, notre ministre de la relance qui, selon les déclarations de M. Petiet, avait sollicité son savoir-faire pour sauver Christian Lacroix.
Comme l’établit le document ci-dessous, extrait du registre du commerce de l’Etat de Genève, le sémillant Louis Petiet, PDG de BKC (Bernard Krief Consulting), par ailleurs maire UMP de Verneuil et conseiller général de l’Eure, qui se targue « d’être juste différent des autres » pour reprendre des entreprises en voie de liquidation sans débourser de fonds propres et les relancer en comprimant les coûts, a été lui-même l’objet d’une procédure de faillite, prononcée par le tribunal de première instance de Genève, le 5 novembre 2001.
Ainsi que l’atteste le registre du commerce genevois, « la procédure de faillite, suspendue faute d’actif, a été clôturée le 1/06/2004 », ce qui a abouti à la « radiation d’office » de Bernard Krief Consulting S.A (Genève).
Cette société anonyme, au capital entièrement libéré de 100.000 francs suisses (soit 75.000 euros), avait pour objet : « concourir par son assistance au développement des activités de "Conseils et services associés" et des sociétés s’inscrivant dans son groupe ». Un des plus vieux avocats d’affaires genevois, Me André Tombet, né en 1927, hébergeait cette société à son adresse professionnelle et en était le vice-président ; ce qui permet de supposer que BKC Genève avait des activités ne nécessitant ni locaux propres ni personnel spécifique, les caractéristiques habituelles d’entités à vocation purement financière.
Joint par Bakchich le 28 juillet, le siège parisien de BKC n’était pas informé de l’existence de son défunt petit frère genevois, mais nous a annoncé que le président Louis Petiet allait nous fournir dans les plus brefs délais toutes les explications sur ses activités helvétiques. M. Petiet, le 31 juillet, n’avait pas encore honoré l’engagement de ses collaboratrices et n’avait pas trouvé le temps de nous contacter.
Pourtant, sur son site internet, BKC affiche des filiales dans nombre de pays, y compris la Confédération helvétique…
Dans les nombreux articles récemment consacrés à la nouvelle vocation de repreneur du groupe présidé par Louis Petiet, il est fait état de la modestie des salaires des dirigeants et de l’absence de versement de dividendes aux actionnaires depuis 15 ans. Bakchich s’efforcera de vérifier que la défunte structure genevoise n’avait pas pour fonction de compenser ce manque à gagner…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Lu sur le site krief-group.com, sur la page "bernard-groupe-krief-conseil.html" :
Chronologie du groupe :
"…1981 : Jean-Pierre Raffarin crée Bernard Krief Communication et en prend la direction générale."
Ah ok, c’est clair. Krief… Raffarin… Poitou-Charente… Heuliez. Aucun conflit d’interêts, n’est-ce pas ?
J.S
Je me permet de donner un humble avis en tant que spécialiste des constitutions de sociétés à l’international.
Cette société suisse, ancienne (constituée en 1992), a été constitutée peu après sa soeur française (en 1991). Aucun élément ne nous permet de savoir si elles avaient un quelconque lien capitalistique etre elles, il faudrait pour cela consulter les registres des actionnaires de la société française et de la société suisse.
On notera que cette société, dont la faillite remonte à 2004 n’a eu aucun impact sur les sociétés françaises du groupe. Ainsi, aucune demande d’extension de faillite n’a été demandée par le juge sur une quelconque société française, ce qui laisserait à supposer qu’aucun lien capitalistique n’existe entre ces sociétés. Le tribunal suisse n’a également prononcé aucune interdiction de gérer, ce qui laisse supposer qu’il n’existe aucune malversation dans ce dossier.
Bref, si effectivement une société suisse a été laissée à l’abandon et jusqu’à la faillite par son propriétaire et administrateur il y a plus de cinq ans, tout cela ressemble plus à un procès d’intention contre un serial-repreneur a qui on peut sans doute reprocher ses méthodes (la critique est libre) mais dont il apparait difficile de juger ou de critiquer le passé déjà lointain (cinq ans dans la gestion de société, c’est énorme).
@ Sebastien
Si, comme Sebastien le suppose, Louis Petiet n’a rien à cacher ni à se reprocher sur son entité genevoise, pourquoi n’a-t-il pas daigné répondre aux questions de Bakchich , alors que son personnel avait affirmé qu’il se ferait un devoir de le faire ?
Lorsque vous dites : "Un fait (la faillite helvétique du cabinet) qui a dû échapper à la sagacité de Patrick Devedjian, notre ministre de la relance qui, selon les déclarations de M. Petiet, avait sollicité son savoir-faire pour sauver Christian Lacroix."
On y voit là, tout le dessein du groupe, qui semble (un peu dans le style Madoff), faire des miracles avec peu de concret (et un projet onirique bien ficelé), le tout sous une bienveillance de nos dirigeants politique (supposer d’eux qu’une telle information ne saurait être porté à leur connaissance serait les considérer comme des grands naïfs (pour ne pas dire niais). Et le noeud du problème est que, tant que les reprises se feront par des financiers qui ne font que calculer, les marges éventuelles, et ce, même et surtout, en cas de fermeture, me font douter de la réussite réelle d’une telle entreprise…