En coulisse du procès Vivendi qui finira bien par s’ouvrir un jour, se livre une bataille sans merci entre l’avocat qui titille l’establishment de la haute finance, et les relais serviles que cette dernière mobilise.
Sur le papier, le combat paraît inégal : d’un côté Maître Frederik-Karel Canoy, avocat solitaire, une espèce de mauvais clone de Colombo qui s’est mis avec un certain succès, au service des petits actionnaires floués et qui commence à susciter l’intérêt d’investisseurs institutionnels français et étrangers.
De l’autre, les cabinets présumés prestigieux et pléthoriques des beaux quartiers, souvent plus prompts à dégainer des notes d’honoraires en platine que des systèmes de défense en béton et auxquels fait souvent appel la haute finance dévoyée pour la tirer du pétrin.
Après avoir obtenu une belle victoire dans l’affaire Sidel le 31 octobre 2008, Maître Canoy s’est mis en tête de faire rendre gorge à Vivendi Universal. Dès Juillet 2002, il déposait une plainte pénale pour délits d’initiés, divulgation de fausses informations, faux bilans, etc… à l’encontre de Vivendi et ses dirigeants pour le compte de l’Association des Petits Porteurs Actifs, présidée par un certain Cornardeau. Il passera la deuxième couche en 2005 en complétant son action par une plainte au civil. Entre temps, la situation a beaucoup évolué au plan tactique : non seulement Canoy n’est plus l’avocat de l’APPAC mais cette dernière n’a rien trouvé de mieux à faire que de se constituer partie civile dans le cadre d’une plainte contre X déposée en Juillet 2005 par Vivendi pour publicité mensongère et diffusion de fausses informations. Le « X » en question n’est autre que Frédérik Canoy à qui il est fait reproche de prospecter la clientèle et de faire de la publicité, des manip’ prohibées par l’ordre des Avocats. Le non-lieu rendu à son profit le 17/12/2008 sur la plainte de Vivendi, semble lui donner raison.
Ce qu’on lui reproche surtout c’est d’encourager les caves à se rebiffer en grand nombre, et à lancer des actions judiciaires collectives de type « Class Action » à la française qui semblent susciter un intérêt croissant de la part des magistrats. L’homme de droit s’en défend ; sa victoire en faveur de plusieurs actionnaires de Sidel (l’arrêt du 31 octobre précise : « qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que soutient la société Sidel, d’une action collective, mais la demande individuelle de chaque partie civile tendant à la réparation de son préjudice personnel… »)
Pour autant, le garçon n’est pas au bout de ses peines. Les actionnaires de Vivendi qui lui ont confié la défense de leurs intérêts et dont il a tout naturellement communiqué la liste à ses confrères dans le cadre de ses conclusions, se voient depuis peu, bombardés de tracts courageusement anonymes émis par un mystérieux « Collectif » . Le « corbeau » n’y va pas avec le dos de la cuillère : Il somme les clients de Maître Canoy de se désister de leur action à l’encontre de Vivendi, de lui demander la restitution des sommes qu’ils lui ont versées et d’engager la responsabilité de leur avocat devant le barreau du Val-de-Marne dont il communique aimablement l’adresse, « seul moyen pour eux d’éviter de payer les conséquences des agissements de Maître Canoy ». Foutre les chocottes aux justiciables pour les amener à se désister de leurs demandes : le procédé quoiqu’un brin mafieux, a l’avantage de la simplicité. Les scénaristes des studios Universal y ont fréquemment recours. Le problème pour le « Colombo du petit porteur » c’est qu’il ne parvient pas à identifier l’origine de la manœuvre, même si elle semble développée dans l’intérêt manifeste de Vivendi et de ses avocats qui sont les seuls à connaître l’identité et le nombre des plaignants.
Compte tenu des soupçons qu’il nourrit aussi à l’encontre de l’APPAC, il a demandé la dissolution de l’association avec l’appui de 80 de ses anciens adhérents. Un certain nombre d’entre eux ont à leur tour déposé une plainte contre le dénommé Cornardeau pour escroquerie, abus de confiance, faux et usage et exercice illégal de la profession d’avocat. En bonus, l’avocat des plaignants a demandé communication des relevés de compte bancaire de l’association, histoire de savoir si leur président se tape de bonne gargote avec leur fric, ou si l’association ne bénéficierait pas de discrètes contributions versées par les sociétés qu’elle est supposée combattre. « Me Canoy attaque tout le monde. c’est son droit mais ça devient lassant, pointe M. Cornardeau. D’autant que chaque fois que nous nous sommes rendus devant la justice, nous avons été relaxé. Nous laissons venir ces affaires tranquillement. La seule qui importe pour nous reste la procédure Vivendi. » Une chose en tout cas est certaine : plus l’on s’approche de l’ouverture du procès Vivendi et plus la pression sur les clients de Maître Canoy devient féroce. Affaire à suivre…
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Aussi, peu de gens vous lise La meilleure censure est bine le lecteur Votre site est donc voué à la faillite
Pas sûr d’avoir tout compris.
L’association des petits porteurs APPAC qui était représentée par l’avocat Canoy pour rentrer dans le chou de Vivendi, aurait pris fait et cause pour Vivendi contre son propre avocat ! C’est quoi ce délire ? On comprend que "Colombo" soit un peu faché contre l’APPAC. les adhérents de l’assoc’ semblent aussi avoir compris qu’ils s’étaient fait enfumer par Cornardeau qui parait plutôt rouler pour Messier au lieu de lui rouler dessus… Que les petits porteurs ne soient pas très chauds pour bouffer du Messier quand ils reçoivent des menaces du "Collectif" passe encore, mais comment se fait-il qu’aucun investisseur institutionnel n’ait engagé une action contre Vivendi ? Eux aussi ils flippent à l’idée de recevoir un tract du Collectif ou quoi ? et comment les "zinsins" peuvent-ils expliquer leur passivité envers Vivendi à leurs propres actionnaires ? prenez l’exemple de la Société Générale : pendant un moment elle détenait près de 11 millions d’actions Vivendi. A 100 euros de perte par action causée par la direction de Vivendi, c’est une veste de plus d’un milliard d’Euros qu’a pris Daniel Bouton grâce à Messier. D’un côté il se venge sur Kerviel d’une perte qu’il a lui même causé en vendant à la sauvette, de l’autre il fout une paix impériale à Messier qui a manipulé le cours de Vivendi comme un Madoff, pardon, comme un dément. Comment se "fesse" ? Ils en disent quoi les actionnaires de la Générale ?