Ligue 1
Il revient. Affreux. Indécent. Le monstre immonde ressort du fond des âges journalistiques pour glacer les sangs. Et plonger dans l’abime les impétrants qui l’approchent. Telle l’hydre dont les têtes repoussent à foison, son cri, récurrent, strie les tympans. L’Olimpico…
Fier de sa trouvaille pour désigner les matchs Marseille-Lyon du championnat de France de Ligue 1, Canal+ a réussi a imposer le terme. Jusque dans les pages de l’Équipe. Matin du match, dimanche 19 décembre, le quotidien du sport et de l’automobile se rallie aux apostats. "Olympiques", ose titrer le journal. Quand il n’existe qu’un seul et unique Olympique.
Pas même moyen de fuir le blasphème. Un peu de neige en hiver cloue les avions du chroniqueur au sol. Adieu Roissy, Tripoli, Kinshasa. La misère d’un Olimpico aurait sans doute été moins pénible au soleil. Après 7 heures d’attente, une descente de flics et de militaires pour calmer les plus frustrés des voyageurs (les plus bloqués aussi).
Ce dimanche soir, malgré tout, ce seront Margotton et Dugarry pour commenter "l’Olimpico", une nouvelle fois, de nabots. Pas parce que Mathieu Valbuena, aussi petit qu’agaçant et talentueux, égalisera d’un bout de semelle pour l’Olympique de Marseille. Ni à cause de la maladresse d’un Rémy, la malchance d’un Gignac ou la balourdise côté lyonnais, d’un Gomis. Tout simplement en raison d’un manque de souffle que même un Vélodrome réveillé ne parvient à insuffler à son équipe.
Fin d’un match ennuyeux à souhait. Un partout. Même la patronne de l’OM, Margarita Louis-Dreyfus, en est bouche bée au micro de Canal +. Et s’enfuit dans sa fourrure.
Seul moment de réjouissance, Eric Gerets, l’ancien coach belge adulé des Marseillais, distribue claques sur claques à Pierre Menès, l’omniventripotente star du Canal Football Club.
Les Belges restent les meilleurs conteurs d’histoire.