Quelle belle matinée en perspective ! Le muselé de la politique marseillaise va siéger en tant que vice-président de la Communauté urbaine de Marseille, ce samedi 31 mai. Que le chemin fut long pour Muso, qui s’y voyait déjà
Lou Ravi de la politique marseillaise tenait sa revanche. Mis au placard de la scène locale et nationale depuis son passage au gouvernement Raffarin, légèrement ostracisé par son camp, l’éternel adjoint Renaud Muselier fait un retour triomphal à l’occasion des municipales. Et fait gagner son camp. « Le sauveur de la droite marseillaise » titre même le toujours incisif Point. Tout content, le Renaud plastronne un peu. Sourire carnassier en bandoulière, le turbulent gamin refuse un poste au gouvernement, renonce à son poste de Premier adjoint et rêve à nouveau de devenir maire de Marseille, une fois que l’ennemi intime, Jean-Claude Gaudin, se sera retiré. En attendant, à lui la présidence de la puissante et riche communauté urbaine de Marseille (CUM). C’était en mars dernier, autant dire une éternité. Depuis, Lou Ravi s’est pris une petite gamelle.
Le 17 avril dernier, Eugène Caselli, Premier secrétaire de la Fédé socialiste est élu, quand bien même la droite dispose d’une large majorité au conseil (89 voix contre 68). Un miracle arithmétique et démocratique qui nécessite une petite explication de texte. L’arrogance de Muselier, qui s’est comporté comme un petit chef avant l’élection a plus qu’agacé. Autant les services administratifs de la CUM, dont il a voulu changer le directeur général, que les élus des communes environnantes. Dès la veille, lors d’une réunion au Pharo, les élus de Marignagne, Carnoux ou Cassis, des villes où la gauche est porté disparu depuis des lustres, ont revendiqué le droit de créer un groupe indépendant au Conseil de la Cum. Le travail au corps des équipes socialistes, sous forme de promesses de subventions du Conseil général à leur communes, les a fait réfléchir. Et la maladresse de la droite a fini de les convaincre. Un Muselier trop fort, cela fait un Gaudin moins heureux… « Ils ont voulu lui donner une petite gifle en le faisant élire de justesse, au final, ils lui ont mis un énorme coup de pied au cul », résume un amateur de la politique locale et de la métaphore.