La droite marseillaise s’est fait gentiment taper sur les doigts par le Tribunal Administratif. Sans que le patron des socialistes, Jean-Noël Guérini, crie à l’arnaque.
Plutôt réputés grandes gueules, les politiques marseillais ont fait montre de beaucoup de discrétion fin septembre. Fermé le dernier bouton de la chemise, rentrée la chaîne en or, au moment de passer devant le tribunal administratif. Et à la lecture des jugements rendus quant au recours sur les élections municipales, la classe marseillaise unanime a rendu un grand « ouf » de soulagement, aux accents d’union sacrée le 30 septembre dernier.
D’habitude plus bravache, la droite marseillaise n’a pas montré les muscles quand bien même elle avait été attaquée. Et les socialistes locaux n’ont pas crié au loup ni voué aux gémonies les juges qui les ont ainsi rabroués.
Tout juste après les scrutins municipaux, comme l’avait narré Bakchich, une pluie de recours socialistes s’était pourtant abattue dans tous les secteurs marseillais. Ceux remportés par la droite, comme ceux glanés par la gauche.
Tous glosaient sur les conditions d’installation des « géodes » de la liste d’union de la droite menée par le Sénateur Jean-Claude, « Partager la réussite de Marseille » dans les différents secteurs de la ville. Pour porter la bonne parole gaudiniste, ont en effet fleuri de jolis stands un peu partout à Marseille, appelés « géodes ». De vraies réussites, puisque la droite a gagné, doublées de vraies bonnes affaires également. De gratuit à 3041 euros hors taxes pour des emplacements en moyenne de 100 à 200 m, en plein Marseille. Bref les têtes de liste de la droite marseillaise ont un vrai talent immobilier, que jalousaient leurs collègues socialistes.
Ces faquins osaient alors invoquer une infraction au code électoral, en l’occurrence le rigolard article L. 52-8, qui précise : « les personnes morales, à l’exception des partis ou groupements politiques, ne veulent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat (…) en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués ».
Ce en quoi les juges du tribunal administratif de Marseille ne leur ont pas vraiment donnés tort.
MM. Tessier, Muselier, Roatta, Rocca Serra et Gaudin ont tous droit à leur petite tape amicale du tribunal, qui reconnaît qu’ils ont « bénéficié d’un don d’une personne morale prohibé par l’article L.52-8 ». Voilà qui n’est pas bien, bande de polissons. Mais ce petit accroc a été si vite réparé – « réintégration de la somme en compte de campagne » – et « compte tenu du montant limité du don », tous les recours ont été rejetés.
Sans provoquer les cris d’orfraie des socialistes. Déjà, au moment de leur dépôt, les socialistes n’avaient guère fait la publicité de leurs actes. Depuis la victoire de l’UMP aux municipales, la donne politique a, il est vrai, pas mal évolué à Marseille. Si le fauteuil de maire est encore bien rempli par l’ami Gaudin, la Communauté Urbaine de Marseille (CUM), est passée à gauche, à la surprise générale, et par la grâce d’une grande dispute à droite. Quoique sans majorité, s’est installé comme président de la CUM le brave Eugène Caselli, Premier secrétaire de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, aimable porte-serviette de Jean-Noël Guérini… et au nom duquel avaient été introduits tous les recours. Une position peu confortable. La plupart des élus avec qui il doit composer pour avoir une majorité à la CUM étaient la cible de ses plaintes. La tension, désormais, devrait diminuer d’un cran. Mais n’empêche pas quelques jeunes loups de pester. « Avec ces recours, nous aurions pu nous débarrasser de toute une génération de leaders de droite. Puisque ces actes ne visaient pas à invalider l’élection mais juste la tête de liste ». Bah, il reste un mois pour faire appel. Et épicer encore un peu plus la bouillabaisse marseillaise.
À lire ou relire sur Bakchich.info
Y’a pas qu’à Marseille… partout… tout le temps !
Souvenez-vous des 2 « frères rénovateurs » du socialogaullisme.
Pour célébrer en 2008 le 50ème anniversaire du régime, le Président socialogaulliste actuel, « cuvée 007 », a voulu marquer de son empreinte les Institutions. Il entendait souligner sa différence d’avec son prédécesseur qui a fait un « quinquennat de président feignant »… Il a donc mis les bouchées doubles !
Il a nommé une Commission chargée de réviser les travaux des « compères fondateurs » du système et y a installé « deux fils prodiges » : = l’ancien Ministre des Finances et Premier Ministre Edouard Balladur, de l’écurie socialogaulliste de droite, = l’ancien Ministre de la Culture et Ministre de l’Éducation nationale Jack Lang, de l’écurie socialogaulliste de gauche.
Pour celles et ceux qui doutaient encore, ils ont eu là une preuve supplémentaire que la diarchie socialogaulliste est « une grande fratrie »…
Comme, à leur époque, le gaulliste Michel Debré et le socialiste André Boulloche, les deux commissaires Balladur et Lang ont planché de concert, se sont penché ensemble sur le "pacte socialogaulliste" pour le rafraîchir, le toiletter, le mettre au goût du jour mais bien sûr… sans le briser !
Ah ça non !.. ces « frères rénovateurs » n’ont RIEN cassé… notamment pas… le verrouillage électoral de désignation des députés et des sénateurs… qui permet à leurs deux partis de régner en « diarchie omnipotente » sur le pays, et ce… depuis 1958.
Mais il n’y avait… aucun espoir… même infime… avec ces deux-là… d’en finir avec le socialogaullisme, n’est-ce pas ?
N’importe comment, depuis que TOUS les députés (PS, PC, UDF et UMP) ont voté la loi de Debré avant qu’il ne laisse sa place de Président de l’Assemblée nationale, je ne fais plus aucune illusion sur la sincérité de nos élus dès qu’on touche à leurs intérêts.
En effet, cette loi permet, maintenant à un député, de toucher 5 500 euros nets pendant 5 ans (avant cétait six mois), si celui-ci n’est pas réélu. C’est passé, juste avant les dernières législatives et dans ces conditions, ce n’est pas étonnant que le slogan "Tous pourris" ait encore de beaux jours devant lui.
Alors, ce qui se passe à Marseille ne me surprend pas. Quand il s’agit de se partager le "gâteau", droite et gauche savent rester corrects entre eux… !