À l’UMP, on dit Dominique de Villepin de plus en plus isolé. L’ancien Premier ministre réunit samedi les cadres de son mouvement République solidaire, au Palais des congrès à Paris. Qui le soutient vraiment ?
Dans l’équipe de Dominique de Villepin, on est fort en communication, mais pas en calcul. Pour preuve, un communiqué de presse au ton triomphaliste, envoyé le 26 novembre dernier. En additionnant les adhérents du réseau social villepin.com et des réseaux annexes Facebook et Twitter, le mouvement de Dominique de Villepin « République solidaire » (RS) serait une force militante de près de 30 000 personnes. De quoi faire taire les cadors de l’UMP, qui martèlent : « l’ancien Premier ministre est aux abois ». Quelques jours plus tard, la secrétaire générale Brigitte Girardin revoit le nombre de adhérents et sympathisants à la baisse. Soit un total de 21 600 personnes. Près d’un tiers de moins qu’annoncé.
Pas grave. La première réunion du conseil national du 4 décembre, qui réunit l’ensemble des cadres, va faire oublier ce couac. Dominique de Villepin doit révéler le maillage territorial de son mouvement. Une présentation allant une fois de plus à l’encontre de sa réputation d’homme isolé. Dans chaque département, il y aura un responsable fédéral, un autre chargé de la mobilisation citoyenne, un monsieur réseaux sociaux et un jeune solidaire.
Le fidèle député villepiniste Jean-Pierre Grand s’enflamme déjà : « c’est une vraie machine de guerre qui est train de se constituer ». Il lui manque néanmoins certains rouages : quelques jours avant la réunion qui doit se tenir au Palais des Congrès à Paris, des mails étaient envoyés pour trouver des représentants dans la Creuse, la Meuse, la Lozère et le Tarn-et-Garonne.
Parmi les soutiens politiques, on compte des élus de terrain, des maires de petites communes, des conseillers généraux, mais pas encore de gros poissons.
Du côté du carré fidèle de députés, le dernier remaniement a suscité quelques va-et-vient. Promue secrétaire d’État aux solidarités, Marie-Anne Montchamp a abandonné son poste de porte-parole de République solidaire, au profit de Daniel Garrigue. « Quand on veut être ministre, être villepiniste est un atout », raille Brigitte Girardin. Hervé Mariton a suivi une trajectoire inverse. En juin dernier, le député UMP, qu’on disait proche de l’ancien ministre, n’avait pas voulu prendre sa carte à République solidaire. En novembre, ce libéral pragmatique a n’a pas eu le maroquin qu’il convoitait. Il a donc renoué contact avec son ami.
Pour faire grossir les troupes, mais aussi assurer les 500 signatures nécessaires à une candidature présidentielle, les tenants de République Solidaire s’activent sérieusement. Avec la multiplication des candidats putatifs à l’Élysée au centre, la concurrence est rude.
Les têtes du mouvement draguent comme des fous, au PS, au Mouvement républicain et citoyen de Chevènement, au Modem… Pour séduire des élus, rien ne vaut, par exemple, une bonne table au restaurant parisien de poisson "la Méditerranée". C’est notamment le bon vivant Jean-Pierre Grand qui s’y colle avec Jacques Le Guen.
Mais pas Villepin. Lui écume les plateaux télés. « Il est d’abord et avant tout dans une stratégie de communication, qui vise à intensifier son propos pour imprimer l’opinion », note un proche. En clair, s’il réussit à percer dans les sondages, les soutiens viendront à lui automatiquement. Et, espère-t-il, massivement.