Entre le maire sortant l’UMP Jean-Claude Gaudin et son challenger socialiste Jean-Noël Guérini, on a fait assaut de belles promesses pour améliorer les transports, la propreté et séduire les supporters de l’OM. Bah, c’est la campagne, quoi
Cité où l’on aime chanter mille fois les même histoires, Marseille voit toujours resurgir les vieux serpents de mer en période de campagne municipales. Des bêtes que Jean-Claude Gaudin, le maire sortant et son rival socialiste Jean-Noël Guérini, au coude à coude, s’essaient à apprivoiser, au moins le temps du scrutin.
Pas de chance pour le maire sortant, déjà tout étonné du succès de la campagne de son rival socialiste, les cheminots de la Régie des transports marseillais ont fait parler d’eux les 26 et 27 février dernier, en se mettant en grève. Ces garçons là sont bien têtus. Ils ont encore chouiné sur le tramway. Comme à l’été 2005, après que la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) ait décidé d’accorder en délégation de service public l’exploitation du nouveau tramway de la vie à une société d’économie mixte, composée de la RTM et de Veolia Transport. « Illégal » tonnèrent les conducteurs marseillais, qui se lancèrent dans un conflit de 46 jours qui a durement marqué la ville. Par arrêté du 6 juillet 2007, le tribunal administratif de Marseille leur a donné raison, cassant la décision de MPM.
La grève de fin février, en pleine campagne électorale, a fini de convaincre Gaudin maire de Marseille et néanmoins président de la communauté d’agglomération, de faire machine arrière. Exit Veolia et ses 49% de participation dans l’exploitation du tram. Un camouflet pour l’édile… qui, pour reprendre la main, a annoncé que les métros circuleraient plus tard que 21h30, l’horaire actuel de fin de service. Finaud, Guérini a immédiatement embrayé et annoncé que les lignes seraient ouvertes jusqu’à une heure du matin…
Comme Bakchich l’a joliment décrit, la question des ordures de Marseille a été plus que largement abordée durant la campagne. Comme depuis vingt ans… Promis, la ville sera nette, propre et sans bavures. Un acte de foi qu’ont commis les deux candidats animés, comme il s’entend, par leur amour de Marseille. Avec un slogan maître pour Gaudin, sous forme de campagne d’affichage « Caca fini maître parti », qui se rappelle encore du tollé qu’avait provoqué la grève des éboueurs en 2003, transformant la ville en dépotoir.
Le sénateur socialiste a annoncé dès son premier meeting, sa volonté de « nettoyer Marseille ». Sans mettre en avant les états de service familiaux. Entre 1990 et 1995, Jean-Nono a été salarié par une filiale italienne de la Compagnie générale des Eaux (ex-Vivendi), spécialisée dans les déchets toxiques. Et son frère Alexandre, gentiment surnommé « le roi des ordures », membre fort influent de la federation du PS local, gère un business florissant. Sa société d’enlèvement et de traitement, SMA la Vautubières, affiche un chiffre d’affaires de 4,3 millions d’euros. Et gère en délégation de service public, l’une des décharges départementales, dans l’arrière-pays provençal. Une si belle réussite que le Conseil général songe à l’agrandir.
Depuis 1998 et l’inauguration du nouveau stade Vélodrome, les supporters de l’Olympique de Marseille ne rêvent que d’une chose, hormis un titre : un toit. Ouvert aux quatre vent dans une ville où le mistral fait souvent loi, le Vélodrome a perdu en chaleur. Aux deux sens du terme. Moins bruyant et bien plus frais. Et depuis dix ans, les projets de couverture du stade se multiplient sans aboutir. Dernier épisode en date en 2004. Un partenariat public privé devait financer le projet, la mairie y renonce en 2005. Coût des travaux 140 millions d’euros.
Cette fois, les deux principaux candidats s’y engagent : l’OM et ses supporters auront un toit. Montant estimé des travaux dans les deux camps : 150 millions d’euros.
Heureusement les désillusions ne coûtent pas un rond. Et supporters comme électeurs s’y sont habitués.
A lire également sur Bakchich.info :