On ne le dit pas assez : Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille depuis 1995, est un homme « déterminé », « direct », « honnête », « excellent médiateur », « blagueur » et on en passe. C’est l’avis éclairé d’un livre-plaquette de pub publié juste avant la campagne municipale. Bouleversant !
Véritable éloge à la « bête politique », cette bienveillante biographie n’est pas seulement le récit d’une vie. On y découvre un homme « terriblement humain » qui « agit à l’instinct ». Mais oui, même en politique, on en trouve des gentils.
Un doux mélange entre son histoire personnelle et politique : ses fidèles amis, son ascension à la mairie de Marseille – une obsession pour Gaudin, « fier d’être marseillais »–, sa famille, ses revers politiques (passage sensible, on s’apitoie sur Monsieur le maire… sortez vos mouchoirs !), son bilan en tant que maire, et ses projets pour le mandat à venir. Presque un conte de fée pour cet homme qui n’avait ni le sou, ni le pouvoir pour se lancer en politique.
Et aujourd’hui il voit loin. A l’horizon 2010, il y a le projet des Terrasses du port : « Face à la mer, dans le quartier de la Joliette, 45 0000 m² de commerces et de promenades, des cafés, des restaurants, une salle de fitness, une piscine, et même un stade de beach soccer ». Pour la même année, il veut améliorer le savoir-faire en matière d’accueil des paquebots de croisière, en se fixant un objectif d’un million de croisiéristes (aujourd’hui à 400 000). Et bien sûr, il s’attaquera encore et toujours aux détritus qui encombrent les rues de Marseille… ville sale. Mais le maire a l’honneur sauf. « Il serait malvenu de l’accuser d’immobilisme, particulièrement sur ce dossier, beaucoup de choses ont été entreprises en matière de prévention ».
Pas si sûr d’être élu aux prochaines municipales, il espère pourtant bien garder les clefs de sa mairie. « Le temps de l’après Gaudin n’est pas encore venu ». Engagés, les auteurs ne se privent pas de rappeler que « Jean-Claude Gaudin a été le premier vice-président de Sarkozy à l’UMP à un moment où tout le monde se demandait si Sarkozy était le bon candidat. Gaudin a eu un sens politique aigu et a ainsi rendu service au pays ».
Les deux journalistes auteurs du livre ont fait un bon travail de recherche. Qui plus est en plein dans l’actualité, la biographie consacrant également quelques lignes au prochain adversaire de Jean-Claude, encore un Jean, Jean-Noël Guérini. L’homme qui dirige la deuxième ville de France méritait bien un portrait. Mais avec autant de cirage, il est méconnaissable !
Jean-Claude Gaudin, Une vie pour Marseille, Laurent Grolée & David Aussillou, Ed. du Rocher.