Ou comment le frère du président du conseil général des Bouches-du-Rhône s’activait pour trouver un logement social à la fille du légendaire parrain marseillais, Bernard Barresi, arrêté en juin dernier.
La Méditerranée attendra encore un peu avant de revoir son fils chéri Alexandre Guérini. Et le Cercle des nageurs marseillais encore un peu plus avant que le croque-mitaine de la politique marseillaise ne refasse quelques coulées dans ses bassins.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence a décidé le 13 décembre de rejeter l’appel de détention du cadet de Jean-Noël Guérini, le tout puissant président socialiste du Conseil général des Bouches-du-Rhône, incarcéré depuis le 1er décembre dans la vaste enquête sur les appels d’offres supposés truqués de la région marseillaise. Pour encore un moment, "M. Frère" dormira à la maison d’arrêt de Luynes. Loin trop loin de son douillet logement social des Catalans, le quartier si romanesque d’où Dumas fit naître la saga d’Edmond Dantès, devenu Monte Cristo pour se venger.
Vue sur la mer, la seule, la vraie, la Méditerranée. Là où naît la Corniche Kennedy. A un pet de mistral du siège de la Communauté urbaine de Marseille et du Cercle des nageurs (CNM), où Alex exerce depuis longtemps son influence.
Des embruns dont le patron de société à 120 000 euros par an de salaires déclarés (et 300 000 euros de dividendes), détenteur de comptes en Suisse, n’a jamais pu se passer.
Au point d’être toujours locataire de ce HLM, à 474 euros par mois, où il a grandi… De l’atavisme et du sentimentalisme partagé.
Son ex-femme a longtemps habité un logement social tout proche. Sa belle-sœur en occupe toujours un quand la veuve d’un célèbre commissaire marseillais habite toujours le coin.
De cette adresse fort prisée, Alex a grandement assuré la publicité. Pas bégueule, le nageur amateur s’est même beaucoup activé pour caser la petite famille d’une légende marseillaise : la première femme et la fille de Bernard Barresi, figure tutélaire du milieu marseillais dont la cavale de 18 ans a pris fin en juin dernier.
Au mieux avec l’administration d’Habitat 13, l’ancien OPAC Sud que son frère a dirigé dix ans durant, Alexandre a multiplié les coups de fils vers Antoinette Camiglieri, la directrice de cabinet du président de l’office.
Selon les écoutes parcourues par Bakchich, un bon nombre d’appels a concerné le placement des copains et relations dans les HLM. Dont "Mesdames Costagliotti" du nom de la première femme de Barresi.
Une affaire bouclée en juin 2009 pour un contrat de location signé en septembre, comme en atteste le document dégoté par Bakchich.
L’histoire ne dit pas si le papa Bernard Barresi a déjà eu l’occasion de remercier Alex. L’occasion fait le larron en prison. Bernard et Alex dorment tous les deux au frais à Luynes. Avec une autre connaissance commune, Damien Amoretti, associé de l’une des sociétés de déchets de Guérini et soupçonné d’avoir blanchi de l’argent pour Bernard.
Une galerie de personnages sinon connus du grand public, au moins habitués des colonnes de presse. Avant l’arrivée d’une éminence parisienne, dont le nom n’a encore jamais filtré. Une guest star à découvrir prochainement dans Bakchich…
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