Mahmoud Ahmadinejad doit être intronisé ce mercredi, après des élections qui ressemblent fort à un coup d’Etat. En coulisses, une partie de billard à dix bandes s’est engagée entre les clans qui font la République.
Mahmoud Ahmadinejad sera bien - malgré les protestations de la rue - investi dans ses fonctions de président de la République islamique d’Iran. Derrière ce coup de force se joue une guerre des clans dont les principaux protagonistes ne sont autres que Khamenei, le Guide suprême, et Rafsandjani, l’ancien président. Appartenant au premier cercle de l’Ayatollah Khomeiny, les deux hommes s’acoquinent à la mort de celui-ci. Rafsandjani aide Khamenei dans son accession au trône de Guide. Rafsandjani est l’homme clef de l’Iran. Il fut trois fois président du Parlement, dirigeant des forces armées à la fin de la guerre Iran-Irak, il est aujourd’hui à la tête du conseil de discernement et de l’Assemblée des experts, deux institutions clefs de la République, mais aussi, et surtout, à la tête d’une fortune considérable. Le nouveau Guide lui renvoie l’ascenseur en lui permettant d’accéder à la présidence de la République le 28 juillet 1989. Ensemble, ils organisent le tournant de la République.
Ils présidentialisent le régime. Pas de Premier ministre dans les pattes, un Parlement affaibli, Rafsandjani a les coudées franches pour mener sa politique : libéralisation de l’économie et normalisation des rapports avec les pays arabes et l’occident. Dès 1992, le bilan de la politique de privatisation est désastreux. L’économie patine, l’endettement s’envole et la crise idéologique provoquée par une politique éloignée des considérations religieuses de la première décennie de la République crée une fracture entre les deux hommes forts. Le torchon brûle et la guerre de tranchée ne s’est jamais arrêtée depuis entre les clans des deux vieux briscards dont la rivalité est un résumé de l’histoire de la République post-Khomeiny.
Le Guide se recentre sur les fondamentaux révolutionnaires et n’a de cesse alors de condamner « l’agression culturelle » d’un occident honni et Rafsandjani continue d’agir en faveur d’une « ouverture » de son pays. L’embargo, renforcé par Clinton et aggravé par Bush, donnera raison au Guide. En quittant le pouvoir en 1997 pour céder la place à son ancien ministre de la Culture, le réformateur Khatami, Rafsandjani constate son échec : la République reste recroquevillée sur elle-même. Khatami se plantera sur la même ligne.
En 2005, Rafsandjani veut revenir au pouvoir. Il arrive en tête du premier tour des élections présidentielles -21%- mais son meilleur ennemi, Khamenei, veille. Il sort de son turban le maire de Téhéran, l’ultraconservateur Ahmadinejad - qui écrase littéralement Rafsandjani, avec l’aide - déjà - de petites manipulations électorales.
En 2009, Rafsandjani joue la carte Moussavi (qu’il avait écarté en 1989 en supprimant le poste de Premier ministre qu’il occupait depuis 1981) et finance sa campagne. Lui aussi membre du sérail de la révolution, l’ancien Premier ministre fait partie des mécontents de la calamiteuse présidence Ahmadinejad (asphyxie économique et isolement international) et accepte d’être candidat. Dans le même temps, Rafsandjani deale avec le Guide le retrait de Khatami de la course à la présidence contre la neutralité du Guide à l’égard de tous les candidats et d’Ahmadinejad en particulier. Ahmadinejad triomphe avec un ahurissant 64% au premier tour, le 12 juin. Le deal est rompu. La guerre sourde des enturbannés s’est transformée en guerre ouverte.
Le Guide ne cède pas un pouce de terrain à ceux qui réclament dès le lendemain du scrutin un recomptage puis un référendum sur une nouvelle élection. C’est règlement de comptes à OK Mollah qui commence. Les gestes de lèse-majesté se multiplient. La parole sacrée du Guide n’est plus respectée. En public et à la face du monde. Karoubi, Khatami et Moussavi défient le Guide. Intimidations, arrestations (la fille de Rafsandjani est arrêtée après les manifestations du 20 juin), tout est bon pour chercher à impressionner l’autre. Rafsandjani reste en retrait un temps puis sort du bois lors de la prière qu’il prononce à l’Université de Téhéran le 17 juillet, qualifiant la situation de « crise politique » et déplorant la « confiance perdue » du peuple dans le régime.
En Iran, une telle sortie vaut déclaration de guerre contre le Guide. Pour calmer le jeu, Téhéran annonce le 29 juillet la libération de 140 prisonniers capturés lors des manifestations de juin et juillet (il en resterait 160 selon les estimations basses) et la fermeture du centre de détention de Kahrizak, de triste réputation. Ahmadinejad se démarque du Guide et réclame la libération de tous les prisonniers. Changement de stratégie de la part de l’ultra ?
Ahmadinejad, soutenu à bout de bras par le Guide depuis le 12 juin, prend ses aises avec la hiérarchie. Ahmadinejad veut plus de pouvoir pour son second mandat, alors que le vieux Guide tient à garder la main haute. La faiblesse (relative) actuelle du centre du pouvoir, qui effraie de moins en moins, aiguise les ambitions. Ainsi Ahmadinejad provoque-t-il sciemment son propre camp en nommant le 17 juillet au poste de vice-président un certain Mashaie, qui déclarait il y a un an, dans le cadre de ses fonctions de ministre du Tourisme, que le peuple iranien était « l’ami du peuple américain et du peuple israélien ». Scandale ! Ni une ni deux, les ultras par la voix du Guide obtiennent sa tête. Dans le même temps, il nomme Ali Akbar Salehi à la tête de l’organisation iranienne de l’énergie atomique, lequel s’est distingué en négociant en 2003 la signature d’un protocole acceptant un contrôle renforcé des activités nucléaires iraniennes.
A quoi joue Ahmadinejad ? L’exercice du pouvoir rend pragmatique et tôt ou tard l’Iran devra bien entamer des négociations avec les Etats-Unis. Ces nominations traduisent en tout cas, la volonté d’Ahmadinejad de rassurer l’occident. Rester dans les mémoires comme le président qui aura entamé, voire aura négocié avec les Américains (ouverts sur le sujet, Obama gardant sa « main tendue »), ne lui déplairait sans doute pas. Il sait que cela lui permettrait de gagner en popularité et de continuer à être influent au-delà de son second mandat.
La fracture entre le pouvoir et les classes moyennes, sa jeunesse surtout, est aujourd’hui béante. Les manifestations et rassemblements non autorisés se poursuivent sur tout le territoire. Les conservateurs sont divisés et les réformateurs, avec le soutien du puissant Rafsandjani, ne sont pas prêts de lâcher prise. Pour eux, le projet des ultras d’instaurer un « gouvernement islamique », contre la République où la voie du peuple est tolérée par l’entremise d’élections au suffrage universel, signerait la mort à court terme du régime.
Ahmadinejad, qui sait ne disposer que d’une minorité dans l’opinion et est critiqué par les ultras du régime pour ses gestes d’ouverture, ne dispose que de faibles marges de manœuvres pour constituer son futur cabinet. Il va devoir s’entourer d’hommes en qui il a toute confiance, issus de son sérail à lui : les Pasdarans, la garde prétorienne du régime. Ils l’ont aidé dans la réalisation de son coup d’Etat et ont acquis sous sa première présidence une influence politique et économique considérable. Mais il lui faudra compter avec la guérilla que lui prépare un Parlement majoritairement hostile, quoique conservateur.
Les bisbilles entre barbus dans la moiteur de l’été iranien n’ont pas fini d’égayer la chronique moyen-orientale, ni les Iraniens de nous envoyer des vidéos de leurs manifs.
A lire ou relire sur Bakchich.info
C’est le liste des fantasmes de l’auteur ou quoi ?
L’argumentation, pour être un tant soit peu crédible, y aurait gagné si elle avait bénéficié de quelques références vérifiables mais non, il faut croire le rédacteur sur parole, fraudes il y eu, c’est le cas partout dans le monde, mais de là à affirmer mordicus que le scrutin a été entièrement truqué il y a une très grande marge que l’auteur franchi allègrement et ce n’est qu’un détail parmi tant d’autres.
C’est vraiment la pause estivale, y compris sur ce site qui, à mes yeux, devient de moins en moins crédible.
Le site bakchich.info est référencé sur le net comme pratiquant le journ@lisme d’investig@tion. A la lecture de ce pauvre article, je me rends compte (une fois de plus) qu’il n’en est rien. Aucun témoignage, aucune source ni référence n’est indiqué. Seulement des allégations (sans fondements).
Ce site, comme d’autres (rue89…), n’est qu’un instrument parmi d’autre du Nouvel Ordre Mondial, proné par les néocons, les sionistes et… les fr@ncs-maçons.
Sami