Deng Xiaoping avait désigné toutes les paires au pouvoir jusqu’à aujourd’hui. Le régime chinois se prépare pour sa première, vraie transition politique en 2012.
Pour continuer notre série sur les grands fauves chinois, il est nécessaire de comprendre les rouages de ce pouvoir qui est loin d’être fantoche. Comment s’effectuent les transitions ? Comment cette nouvelle génération va-t-elle arriver au pouvoir ? Comment va-t-elle remplacer la précédente ? Et en a-t-elle vraiment les moyens ? La Chine a ses têtes donc. Pas forcément pensantes mais bien pleines dans tous les cas, n’en déplaisent aux bourrus de la puissance chinoise. Chacune de se préparer désormais pour le 18ème congrès du PCC qui devrait se tenir en octobre 2012 et désigner officiellement les nouveaux maîtres du monde. Cette désignation ne semble pas faire de doute, mais sait-on jamais.
La paire Hu Jintao – Wen Jiabao devrait être remplacée par la paire Xi Jinping – Li Kejiang. Le conditionnel est de rigueur ici : les voies de Zhongnanhai (la résidence des dirigeants du PCC) restent impénétrables. D’autant que cette succession est à haut risque : c’est la 1ère à ne pas avoir été prévue par le dirigeant en chef, le véritable mastermind de la puissance chinoise : Deng Xiaoping le « petit timonier » (1904-1997). Ce dernier avait en effet tout prévu. Il avait désigné toutes les paires au pouvoir jusqu’à aujourd’hui. Héritage politique impressionnant pour une ombre décédée depuis plus de 10 ans.
Succession à haut risque donc comme le rappelle le spécialiste du régime politique chinois, Roderick MacFarquhar, « lorsque les règles de succession ne sont pas claires, alors une lutte entre hommes politiques se produit au sommet de l’Etat. Ces derniers ne se préoccupent alors plus de politique. Et, c’est l’Etat alors qui est menacé. ». De plus « dans toutes les transitions du pouvoir en Chine, la question de la passation est liée au problème de la poursuite des objectifs et des réalisations précédentes. Ainsi Mao Zedong a eu deux successions possibles (Liu Shaoqi ou Lin Biao) ; Deng Xiaoping également (Hu Yaobang et Zhao Ziyang). ».
Enfin, il rappelle un fait d’importance : la place de l’armée dans ce jeu subtil de prise de pouvoir « dans ce jeu de transition politique, le rôle des militaires est très important. On l’a vu à l’œuvre durant la révolution culturelle (pour la succession de Mao), ou encore au moment de Tian’anmen (pour la succession de Deng). ».
Malgré les craintes, bien légitimes de Roderick MacFarquhar, le régime chinois se prépare pour sa première, vraie transition politique. Selon des mensuels hongkongais, des règles façonnées par les penseurs du régime assemblés dans les think tanks proches du pouvoir vont être appliquées pour l’encadrer.
La première : l’âge. Désormais, l’âge officiel de la retraire pour les membres du bureau politique du Comité central passe de 68 à 66 ans. Exit les vieux donc ! Règle bien commode faut-il le rappeler pour permettre une sortie sans casse aux caciques du régime.
La seconde : le contrôle. Les pouvoirs de la commission de discipline et de contrôle du PCC vont être nettement augmentés afin de scruter plus amplement les possibles prétendants au pouvoir. Exit (peut être) les affaires louches de corruption qui plombent l’image public du PCC : l’heure est à la clarté ou tout du moins à la lucidité (à défaut de la transparence) !
Alors, à qui ses nouvelles règles profitent-elles ? Rappelons que le bureau permanent du Comité Central du PCC est aujourd’hui constitué des membres suivants : Hu Jintao, Wen Jiabao, Wu Bangguo, Jia Qinglin, Li Changchun, Xi Jinping, Li Keqiang, He Guoqiang et Zhou Yongkang (voir notre série de portraits ci-dessous).
La règle de l’âge exclut de chef : Hu JIntao (né en 1942), Wen Jiabao (né en 1942), Wu Bangguo (né en 1941), Jia Qinglin (né en 1940), Li Changchun (né en 1944), He Guoqiang (né en 1943) et Zhou Yongkang (né en 1942).
Il ne restera donc que Xi Jinping et Li Keqiang… Si ça ce n’est pas du changement de génération ! D’autant que ces membres mis à la retraite ne sont pas des tendres tendres… comme nous allons le voir. De là, à dire qu’ils seront remplacés par des gens plus gentils, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons sûrement pas !
Les portraits chinois sur Bakchich.info :
Bonjour,
excellent article, intelligent de surcroit, qui tranche avec les âneries habituelles des médias dits traditionnels.
reste un doute sur le futur président, ce qui n’est pas si évident que cela car le prétendant au trône a été imposé par l’équipe shangahienne de jiang Zemin, ce qui est loin de plaire à tout le monde.
Il n’est nullement question de renverser le pouvoir comme le suggère un intervenant, les Chinois se souvenant encore de ce qu’il advient quand on veut changer trop vite. ne perdez pas de vue que la guerre civile est encore dans de très nombreuses mémoires, et que de nombreux Chinois aspirent au calme, tout en voyant leur niveau de vie s’élever.
Ne croyez pas trop non plus les médias qui diffusent quotidiennement des messages négatifs, leurs ancêtres ont fait de même en 40 avant l’invasion Allemande où ils expliquaient que nous Français, avions la meilleure armée.
Si la Chine n’est pas un paradis, ce n’est pas non plus l’enfer décrit par certains, la preuve de plus en plus d’étrangers aspirent à y vivre (rires)
Bonne continuation.
Vous me faites rire …jaune…faut vraiment être de la gauche caviar pour croire ou faire croire que la Chine est communiste ! (tout comme la corée d’ailleurs) déjà sous mao (demandez à Denis Kessler !)elle se préparait au capitalisme et à l’exploitation de l’homme par l’homme ! Le rouge n’est que façade (comme canada dry),franchement vous voyez nos patrons français(et surtout pas denis kessler) et européens risquer 3 sous d’€ d’investissement dans un pays coco, alors qu’ils crient au loups lorsqu’un salarié se syndique à la cgt…Bigre il y a quelque chose qui colle pas ..Non ? Le reste c’est du cinéma pour abuser les gogos qui laissent leur sueur et leur sang au boulot, aux profits des confréres de denis kessler… et à ses collégues miliardaires chinois !
nota : on nous bassine que l’on vit plus "vieux" : c’est vrai pour papon, ceyrac,et le conseil constitutionel….mais dans mon atelier ; je suis métallo, en 20 ans….50% de mes collégues n’ont pas atteint les 60 ans…et 30% de ceux qui y sont parvenus n’ont pas dépassés…les 64 ans …et ne parlons pas de la santé de ceux qui restent !!!! no comment ! Clovis
La rupture en 2012 ? Certains la rêvent en effet en espérant la chute du régime mais aussi et surtout, celle de l’"empire" avec son taux de croissance annuel.
Il faut rester plus objectif et beaucoup plus réaliste. Effectivement, depuis la fin des années 90, les institutions politiques chinoises sont devenues parfaitement "adultes" et huilées. Il n’y a plus de fondateurs historiques vivants et il n’y a plus de nécessité à mener une course effrénée au pouvoir personnel. Le 18ème Congrès va élire un Comité central qui élira à son tour un Secrétaire général (vraisemblablement choisi - vous avez raison - parmi les membres de l’ancien Bureau politique qui ne sont pas atteints par la limite d’âge, si ils sont bien réélus). Effectivement, le Secrétaire général du Parti sera vraisemblablement nommé "Président de la République", c’est à dire représentant de la République populaire de Chine.
Twitter
Facebook
Imprimer
Commenter
Recommander à un ennemi