Le réalisateur Bahman Ghobadi et ses deux acteurs ont dû fuir l’Iran pour avoir réalisé "Les chats persans" un film sur la scène underground, à l’affiche le 23 décembre.
Ils se sont rencontrés en 2007 dans les studios clandestins de Téhéran. Là où les musiques interdites (rock, punk, hard rock, rap , hip hop…) résonnent sur les parpaings cachés de la ville.
Negar, 23 ans et Ashkan, 24 ans ont uni leurs mots et leur musique "rock indie" à la recherche d’une harmonie si difficile à trouver en pays farsi. Leur mélodie atteint les rivages d’Angleterre où un festival les attend à Manchester. Quand Bahman Ghobadi les rencontre, il leur reste 17 jours avant le départ. Problème, ils n’ont ni visas ni salles de répétition. Jouer est une galère quotidienne, un motif d’emprisonnement ou un prétexte aux coups de fouets. Ghobadi les choisit comme personnages principaux de son film… Entretien
Lors de la projection des "Chats persans" à Cannes (festival Un certain regard), « un censeur iranien avait pris place dans la salle » nous renseigne Ghobadi. « Je l’ai reconnu et je suis sûr qu’il a envoyé un rapport détaillé à Téhéran »
Certitude qui n’a pas empêché Ghobadi de revenir en Iran via la frontière irakienne (Kurdistan) trois jours avant la dernière élection présidentielle. Arrêté par la police aux frontières, on lui a clairement dit qu’il devait repartir d’où il venait et si possible pour toujours…
Tourné en catimini, avec pour certaines scènes des autorisations de tournage bidons, le film circule aujourd’hui sous le manteau. Ghobadi espère que le film soit vu par « 60 millions d’Iraniens » . Il lance un appel aux lecteurs de Bakchich.
En rab, un extrait. Negar et Ashkan vont à la conquête d’un visa…