Il y a des pays où s’exerce le libre jeu des médias, de la justice et de l’opinion. Et il y en a d’autres, qui ne méritent pas le nom de démocratie.
La démocratie, selon une définition en vogue dans les années 1930, c’est quand quelqu’un sonne à votre porte à 6 heures du matin, et que c’est le laitier.
Il y a aujourd’hui des pays où, à toute heure du jour et de la nuit, ce n’est pas le laitier qui vous emmène vers une destination inconnue. Il n’est même pas besoin d’y avoir dénoncé – une dénonciation qui, en tout état de cause, n’aurait que le silence pour écho – les manques, les fautes ou les crimes du régime en place pour y perdre la liberté ou la vie. Ainsi de la Corée du Nord, de la Birmanie, du Vietnam, de la Chine et autres dictatures.
Il y a des pays où des voix dissidentes parviennent à se faire entendre, où des hommes et des femmes héroïques se lèvent sachant le risque qu’ils encourent et tombent par amour de la liberté sous les balles de tueurs jamais identifiés. Ainsi de la Russie, du Mexique, de l’Iran et autres malheureuses contrées tombées aux mains de pègres politico-criminelles, religieuses ou franchement crapuleuses.
Il y a des pays où un chef de l’État qui recourrait à des méthodes de basse police pour espionner des adversaires, où un ministre qui paierait des dépenses personnelles avec de l’argent public peuvent être acculés à la destitution ou à la démission par le libre jeu des médias, de la justice et de l’opinion. Ainsi des États-Unis, de l’Allemagne ou de la Suède. On parle alors de démocraties.
La France est ce pays merveilleux où la presse est assez libre pour tenir le registre et le public assez informé pour ne rien ignorer des turpitudes en tous genres – petites ou grandes – de ses dirigeants et où ceux-ci n’en poursuivent pas moins, imperturbables et impunis, leur carrière. Que faut-il dire ? « Dictadouce », « démocrature » ? Rien en tout cas dont il y ait lieu d’être fier.