Nicolas Sarkozy se rend à Douai (Nord) pour présenter son plan de relance de l’économie. Malgré la crise, il n’en oublie pas le calendrier. En janvier et en juin, il procèdera à deux ch’ti remaniements.
Ce jeudi, seul sur la tribune, mais accompagné du Premier ministre et du gouvernement, le président va développer son arsenal anti-crise. Après, il restera aux ministres à l’appliquer. Sauf que d’ici là, l’équipe aura changé.
Première étape, en janvier, avec « quelques ajustement techniques », confie un conseiller du président. Ils devraient coïncider avec le renouvellement des instances dirigeantes de l’UMP - Xavier Bertrand est pressenti pour le poste de secrétaire général à la place de Patrick Devedjian qui, lui, devrait être recasé au gouvernement - et la désignation des têtes de listes pour les européennes. Deux événements qui auront lieu le 24 janvier 2009.
Selon plusieurs responsables de l’UMP, il est clair que « les candidats ne pourront pas rester au gouvernement ». Dès lors, plusieurs d’entre eux seront amenés à laisser leur place. Pour Michel Barnier, actuel ministre de l’Agriculture et candidat déclaré, les choses sont assez claires. Pour lui, un poste au sein de la Commission ou du Parlement européen est tout aussi prestigieux qu’un portefeuille ministériel. Et toc ! Valérie Létard, secrétaire d’État chargée de la Solidarité peu audible au sein du gouvernement, se verrait confier la tête de liste aux européennes dans le Nord.
Seul point d’achoppement qui persiste depuis plusieurs mois : le cas Rama Yade. Le président et le secrétaire général du Château, Claude Guéant, ont maintes fois essayé de la convaincre d’être la candidate de l’UMP en Ile-de-France. Mais la délicieuse secrétaire d’État aux droits de l’homme préférerait rester au gouvernement. Le Palais s’est donc creusé les méninges pour trouver un scénario de sortie. L’idée d’un ticket Luc Ferry-Rama Yade n’est pas exclu « Cette solution aurait au moins l’avantage d’envoyer un signal clair à notre électorat », explique un visiteur du soir de l’Élysée. « Avant de pratiquer l’ouverture, il faut consolider nos bases. »
Lors de ces ajustements de janvier, il faudra également remplacer Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’État aux Affaires européennes et ministre de l’ouverture, qui a annoncé son intention de quitter l’équipe gouvernementale le 15 décembre pour prendre la direction de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le nom du député villepeniste, Bruno Le Maire, a été avancé pour le remplacer. Le secrétaire d’État à la Fonction publique, André Santini, est lui aussi donné sur le départ, selon plusieurs sources. Et dire que ce ne sont que quelques ajustements techniques pour « un remaniement limité », dixit un ténor de l’UMP ! « La question est de savoir », précise un ministre, « quel est le bon dosage entre les remaniements de janvier et de juin ». Comme quoi, il n’y pas que les socialistes qui font de la cuisine en ce moment !
Après les européennes de juin, Nicolas Sarkozy projette un bon gros remaniement politique pour lancer la deuxième phase du quinquennat. Lors de ce grand ménage de printemps, Xavier Darcos, actuel ministre de l’Éducation et qui selon un de ses proches « a épaté Sarko par sa gestion des crises », pourrait atterrir directement à Matignon sans passer par la case départ. A moins, que ce ne soit Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée et fidèle du président. Le scénario n’est pas à exclure, précisent certains sarkozystes. François Fillon, lui, en a plein le dos et prendrait un peu de champ.
Quant à ceux qui ont déplu au sein du gouvernement, ils seront priés de faire leurs bagages. Exit Michèle Alliot-Marie - « ça fait quand même sept ans qu’elle est ministre », soupire un visiteur du soir du Château. « Elle ne peut pas l’être à vie, surtout qu’elle n’a pas de bons résultats. » Au moins, ça c’est dit. Elle obtiendrait un poste européen et serait remplacée par le fidèle du président, Brice Hortefeux, comme Bakchich l’annonçait mi-octobre. Un ami de longue date qui avait hérité, sans trop broncher, du ministère de l’Immigration et qui selon Nicolas Sarkozy a fait « un sans faute ». Jackpot en perspective pour celui qui en rêve depuis tout petit ! Et pour ne pas jouer seul à la chaise musicale, Hortefeux pourrait laisser sa place à un autre sarkozyste : Christian Estrosi qui avait quitté le gouvernement pour la mairie de Nice. Et qui n’attend qu’une chose : revenir !
Exit aussi Christine Boutin « qui a fait connerie sur connerie au logement », confie un conseiller du président. Notamment l’annonce d’un hébergement forcé des SDF en cas de grand froid ou celle d’une modification de la loi SRU pour intégrer l’accession sociale à la propriété dans le quota obligatoire de 20% de logements sociaux. Dans les deux cas, la polémique a été immédiate et la ministre obligée de reculer.
Qui remplacerait Boutin ? Même si c’est peu probable, certains avancent le nom de Rachida Dati. A moins que la garde des Sceaux, dont tous les visiteurs du soir de l’Élysée confirment qu’elle sera maintenue au gouvernement, conserve son portefeuille actuel. « Plus les magistrats tapent sur elle, plus ils la confortent dans son poste », raconte un visiteur de l’Élysée. « Le président a horreur d’agir sous la pression des événements et ne veut pas donner l’impression de céder ». A moins qu’elle n’hérite de la Culture, avancent certains. En somme, rien n’est tranché pour elle, commente un proche du président : « Dati, c’est le grand flou ». Avant d’expliquer : « Si vous la virez de la Place Vendôme, il faut mettre un poids lourd à sa place. Et alors, Rachida, vous la mettez où ? Vous ne pouvez pas la passer d’un ministère régalien à un secrétariat d’État ». En gros, Dati a la moyenne mais pas les félicitations du jury ! « Si elle change de poste, ça fait tourner plus de monde », plaisante un sarkozyste de la première heure. Rachida Dati peut être certaine d’une chose : on n’a pas fini d’entendre parler d’elle…
Quant aux bons élèves de la classe, parce qu’il y en a aux yeux de Sarko, il va falloir leur trouver une place bien au chaud. Nadine Morano, Luc Chatel, Yves Jégo, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, autant de secrétaires d’État qui devraient soit voir leur périmètre élargi, soit monter en grade et gagner un ministère. Éric Woerth, ministre du Budget, pourrait gagner le 6ème étage de Bercy… l’actuel poste de Christine Lagarde qui n’a pas convaincu. Le remaniement où comment jouer à un puzzle géant, surtout quand on touche aux « ministres du G7 ». Les chouchous du président sont donc assurés de voir renouveler leur CDD ! « Le G7 n’existe pas pour rien. N’en déplaise à Fillon », pouffe l’un des membres du club.
Jean-Louis Borloo qui a eu la main verte ces derniers mois avec le Grenelle de l’Environnement a plutôt satisfait le Château : « le président ne le comprend pas mais l’apprécie », confie un dirigeant de l’UMP. C’est déjà ça ! Quant à Roselyne Bachelot, même si François Fillon, « son grand-frère », comme elle aime à l’appeler, s’en va, elle devrait être maintenue. Car si MAM et Boutin s’en vont, il ne restera plus beaucoup de ministres femmes « poids lourd » au sein du gouvernement. En revanche, Bachelot devrait quitter la Santé, « le ministère des mauvaises nouvelles par excellence », souligne un collaborateur du Palais.
Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ne devrait pas non plus faire les frais du remaniement. Seul hic au tableau : elle part en campagne pour les régionales en Ile-de-France face à son collègue, Roger Karoutchi, actuel secrétaire d’État des relations avec le Parlement. Et les primaires UMP sont prévues en mars 2009. « On ne va pas pouvoir avoir deux candidats autour de la table du conseil des ministres », soupire un fidèle du président. « Il faudra peut-être remplacer Roger Karoutchi à son poste : il n’a pas été assez ferme face à Jean-François Copé, [président du groupe UMP à l’Assemblée nationale] ».
Karoutchi pourrait donc laisser son portefeuille à un poids lourd qui assurerait la liaison entre l’Élysée et les députés et qui aurait le mérite, aux yeux des sarkozystes, d’encadrer le trublion Copé. « Le groupe aurait ainsi deux tuteurs », explique Sarkozy à ses visiteurs du soir. Sauf si, avance un ami de Karoutchi, « on est sauvé par le gong avec décision de la commission Balladur sur la réforme des collectivités territoriales. Peut-être qu’il n’y aura plus de régionales ! » Finalement, pourquoi se compliquer la vie ?
Quant aux ministres de l’ouverture - Fadela Amara, Éric Besson, Jean-Marie Bockel ou Bernard Kouchner, ils devraient rester. Et l’ouverture devrait également se poursuivre, à gauche comme à droite ! Le chef de l’État planche sur des gros coups. Histoire d’attraper au vol quelques figures symboliques et faire grincer les dents les autres camps.
Pour y penser sérieusement, Sarkozy attend encore la formation de la nouvelle équipe du PS qu’annoncera Martine Aubry ce 6 décembre, histoire de passer après et récupérer les déçus. « Au moins, les nouvelles recrues gouvernementales ne se trouvent pas dans cette salle », lançait sûr de lui Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, le 2 décembre. Éclats de rire général… André Vallini, député PS qu’une rumeur annonçait au poste de Dati, a réitéré son refus d’entrer au gouvernement.
Pour le reste, la vraie équipe gouvernementale est à chercher du côté des conseillers de l’Élysée… `
À lire ou relire sur Bakchich :
Noël approche !! vous nous faites rêver avec votre "nouveau contrat social".
Malheureusement il faut redescendre sur terre. En attendant, tournons nous vers l’entraide, désertons le plus possible les banques, payons avec une monnaie créee par nous : grains de blé, chataîgnes, etc… (SEL : Systeme Echange Local) ; En Bavière je crois, cette économie parallèle est autorisée par le gouvernement et permet d’écouler et de mettre en valeur les produits locaux tout en respectant l’environnement (proximité des livraisons). Pourquoi pas chez nous ?
Toujours la même… vieille… recette socialogaulliste…
« Travaillez plus »… les classes moyennes !… qui payent !…
« pour gagner plus »… « la France d’En-Haut »… les Riches… gagner beaucoup plus… puisqu’ils payeront rien… avec l’inamovible bouclier fiscal…
pour gagner « plus »… tintin… les très pauvres… On vous octroie juste de quoi rembourser votre boulanger et votre épicier !
Cela va faire FLOP… ça fait PSCHITT…
Vivement « la délivrance » !….. du socialogaullisme…
Les vaches maigres sont là… bientôt pour l’Etat… La bancarotta accourt…