Chaque semaine, Jacques Gaillard plonge dans son dico perso et taille un short aux mots à la mode.
calendrier [kaladrije]. : n. m. Sarko, le temps t’accule !
Ah mince, les calendriers sont déjà en vente ! Et aussi, pour les drogués des « marchés de Noël » et des falbalas afférents, les « calendriers de l’Avent », très tendance paraît-il, même chez les païens. Le compte à rebours, non, merci, gardez-le pour les fusées et les agonisants.
Avant, j’aimais bien les calendriers de feu les PTT, des chatons idiots pour une année, un cocker mutin l’année suivante et un berger allemand couvant un chaton la troisième année, pour faire raccord. Rien à voir avec les calendriers Pirelli, où les seins remplacent les saints, ni avec ces avalanches de corps sportifs dont la vie associative la plus naze prend prétexte pour nous extorquer des sous. Voir son boucher à poil, le zob caché par sa feuille, c’est à te rendre végétarien. On attend avec impatience le calendrier UMP, paraît qu’il y a Morano en lapin Playboy et Bertrand drapé dans un paillasson.
Assez rigolé : le calendrier, c’est sérieux. Comme Josette qui attend, angoissée, le retour des ragnagnas, Sarko ne le quitte pas des yeux. Depuis des mois qu’il voulait remanier, pas un jour de libre, fallait même aller gigoter en Corée pour encore moins que la dernière fois, et, pendant ce temps, la France ne savait plus si elle aurait Fillon, Borloo ou Bigard comme premier pantin. On n’en dormait plus, ils n’en dormaient plus, alors quoi, finalement, qui a gagné le canard ? Ah bon, c’est encore Fillon-lesrillettes ?
Fugit irreparabile tempus (« le temps s’enfuit, perdu pour toujours »), a dit Virgile, qui avait oublié d’être con. Le calendrier, c’est bon pour fabriquer des vieux et des anniversaires. Sans le 11 novembre, on saurait plus qu’avant la Seconde, il y a eu une Première Guerre mondiale. Sans l’anniversaire de sa mort, on saurait plus qu’il y a eu De Gaulle. Sans le calendrier de 2007, on réaliserait pas qu’on n’a mis que trois ans et demi pour tomber aussi bas, et ce n’est que la mi-temps !