Le maire de Paris a annoncé la victoire de la Bluecar de Bolloré à l’appel d’offres Autolib, le projet de voitures électriques en location courte durée.
Parmi les grands patrons, Bertrand Delanoë partage un nouvel ami commun avec Nicolas Sarkozy : Vincent Bolloré. Le 16 décembre, l’industriel breton a été désigné par Paris et plusieurs villes de banlieue pour mettre en place Autolib’. Ce système de voitures électriques en libre-service devrait coûter au moins 35 millions d’euros aux Parisiens en mise de départ. Et peut-être plus au fil du temps, car il n’est pas du tout certain que ce projet compliqué s’autofinance et permette à l’industriel de couvrir ses investissements (fourniture de 3 000 voitures, etc.).
Dans ce dossier, Bolloré a beaucoup moins d’expérience que les deux autres candidats (SNCF-RATP-Vinci- Avis et Veolia) mais il fait une bonne affaire. Grâce à Paris, il va pouvoir lancer la production à grande échelle de sa voiture électrique. D’aucuns, à gauche, y voient un renvoi d’ascenseur entre Sarko et Delanoë, après le deal entre la Ville de Paris et l’UMP au sujet du procès Chirac. En tout cas, l’arrivée du yachtman Bolloré sur la scène parisienne coïncide avec la disgrâce d’Arnaud Lagardère.
Ce dernier n’a plus la cote à Paris, ni auprès du gouvernement. Le 24 novembre, il a pris une déculottée devant la commission départementale des sites, composée d’élus parisiens et de représentants de l’État. L’instance, comptant des élus de droite, lui a refusé le droit de couvrir une demi-douzaine de courts de tennis dans son club sportif très chic de la Croix-Catelan, situé en plein bois de Boulogne. Bakchich avait raconté comment Lagardère avait fait des pieds et des mains auprès du gouvernement pour tenter d’attendrir le jury. Le score a été sans appel : treize membres de la commission se sont abstenus, neuf ont voté contre et aucun pour Lagardère. La vie est parfois cruelle, même pour un « frère » du Président.
Etes-vous sûr que le fait d’avoir prêté son yacht à Sarkozy a de l’importance lorsque des élus font leur choix dans un appel d’offre ? De toute façons, on voit mal comment le maire de Paris pourrait avoir, lui seul, la responsabilité du vote. Vous avez visiblement mal compris : tous ces gens là ne sont pas militants de l’UMP et ne votent pas obligatoirement selon les consignes qu’ils recoivent.
Quant au choix, ce qui est important pour les habitants de région parisienne, ce n’est pas de savoir si c’est Bolloré ou Veolia qui va faire des bénéfices mais plutôt qu’on a mis sur les voies un système qui va permettre à des gens de renoncer à acheter une voiture. Et ça, c’est plutôt bien pour la collectivité.