Le parti socialiste a tenu ses promesses. Il n’est plus au bord du précipice. Il y tombe. Il y est tombé. Ne reste plus qu’à enterrer les morts, soigner les blessés qu’on espère sauver et recenser les survivants.
Le pathétique congrès de Reims n’a pas déçu ; il a surpassé, en fait de désastre, le calamiteux congrès de Rennes de 1990. Pour qui aime les images, on aurait dit des héritiers se déchirant autour du patrimoine d’un défunt intestat.
N’était-ce pas peu ou prou écrit et, quitte à être accusé de recourir à un paradoxe facile, ne pourrait-on s’écrier : « Enfin ! » ? Enfin, la réalité l’emporte sur l’illusion et chacun doit reconnaître que c’était un leurre de vouloir faire cohabiter Jean-Luc Mélenchon maintenant ailleurs et Ségolène Royal plus que jamais présente, ceux-là n’étant cités qu’à titre de symboles.
On trouve ici, les ultimes (espérons-le) conséquences d’un parti devenu « attrape-tout », qui en paie le prix depuis des années et qui n’est plus qu’un parti « fourre-tout ».
Après la victoire de François Mitterrand sur Valéry Giscard d’Estaing le 10 mai 1981, arrive, non sans logique, une majorité socialiste à l’Assemblée nationale. Mais ce n’est pas une majorité, c’est un raz-de-marée, un tsunami rose. Tout le monde est socialiste, le croit ou le prétend. La soupe est de ce côté-là.
D’emblée, le nouveau Chef de l’Etat s’en inquiète. Il sait bien, lui, que, fût-ce à cet instant si particulier, une aussi vaste majorité (les socialistes ont 285 élus et leurs provisoires alliés communistes 44, soit 329 députés dans une Assemblée qui en compte alors 491) ne reflète pas plus le pays réel que ne le pouvait celle de 1968 (née de la frousse après Mai-68) avec 270 gaullistes et leurs 57 non moins provisoires alliés giscardiens, pour une Assemblée qui accueillait 487 députés à l’époque.
Mais l’illusion rose va se perpétuer en dépit des défaites et des déroutes. Les patrons successifs du PS ne feront rien, à supposer qu’ils l’auraient pu, pour que se dissipe le mirage d’une harmonie socialiste. Et moins que tous ses prédécesseurs, François Hollande qui, pendant plus de dix ans, s’échinera à concilier l’inconciliable. Il y a du radical de la IIIème République chez cet homme-là.
Va triompher encore et encore la « synthèse », la fameuse et pernicieuse « synthèse » qui prétendra unir dans un même élan et dans une même direction des hommes et des femmes aussi ambitieux que dissemblables et qu’en un mot tout sépare, sauf la commune volonté d’être calife à la place du calife. Quoi de commun, pour se référer aux acteurs du moment, entre Benoît Hamon qui veut un parti qui ressemble à ce qu’il fut ; Martine Aubry qui cherche à marier l’air du temps et la générosité ; Ségolène Royal que l’on soupçonne, non sans quelque raison, de vouloir faire d’un parti de militants une cohorte de supporters.
Le seul avenir du PS, s’il veut revivre et avec lui une gauche authentique qui ne serait ni un épigone d’Olivier Besancenot, ni le porte-coton de François Bayrou ; le seul moyen, c’est de se saborder.
Malheureusement, osera-t-on dire, le vote des militants, jeudi 20 novembre, va momentanément redonner un peu d’oxygène à ce parti végétatif. Puisqu’il y a un chef, prétendra l’élu(e), il y a un parti, il y a des militants, il y a un avenir. Non.
Car, seront toujours en embuscade les rivaux d’hier devenus des ennemis aigris et, à peine ravalée, la façade du PS sera maculée de tags vindicatifs. On le sait bien, un homme politique n’est « fini » que lorsqu’il a trépassé. De Martine Aubry et Ségolène Royal à Bertrand Delanoë ou Benoît Hamon, tous croiront et feront croire à la revanche et le désastre continuera de plus belle.
"Ségolène Royal que l’on soupçonne, non sans quelque raison, de vouloir faire d’un parti de militants une cohorte de supporters."
Vous n’auriez pas dit cela s’il s’était agit d’un homme ! Vous auriez dit qu’il est charismatique, qu’il veut modérer le prix des cotisations, dénonçant dans le prix actuel de celles-ci une taxe sur la militance, pour en faire un parti plus populaire et ouvert aux couches les plus démunies de la société, créer une participation plus active entre cadres et militants, etc… Installer son siège dans un endroit plus accessible à tous, éloigné de Lipp, du Café des Deux Magots ou du Café de Flore, de la "gauche caviar" quoi ! Vous auriez sans doute dit qu’il voulait créer un parti démocrate plus moderne et non, comme l’écrit si bien Jacques Julliard : "Le PS, c’est le Jockey Club à la portée des instituteurs", un cercle fermé, à l’image d’un club anglais, où de vieux machos, le teint couperosé, le tweed fatigué, la pochette agressive, veulent pouvoir siroter leur porto en paix à l’abri de leur femme (*) : de leurs fournisseurs - et du peuple."(**)
(*) ou de leurs maîtresses), (**) Accessoirement !
"Quand elle décrit la social-démocratie comme une recette du passé qui s’efforce de réparer les dégâts du capitalisme, alors qu’il s’agit de les prévenir, elle pose le bon diagnostic mais elle dérange"…
Pensez donc, c’est une femme, qui plus est belle et féminine, et non une femme coulée, estropiée, dans le moule d’une égalité dont la matrice est masculine,comme une Golda Meir ou une Thatcher.
Heureusement qu’elle est solide, pugnace, et encaisse avec calme les coups du sort autant que les coups tordus.
Pas comme Jospin, Delanoë, ces deux chochottes, ou comme Sarkozy qui porte plainte pour un oui, pour un non !
Je pense que Benoit Hamon est le seul à pouvoir bouger les lignes …
Royal qui se préoccupe plus de son apparence que d’idées, a à ses basques, comme Aubry, la droite ( Manuel Valls pour sEGO, Lang et DSK pour Aubry ).
Sarcom doit saliver à l’idée que l’une d’entre elles l’emporte (encore plus si c’est sEGO ) lui assurant le pouvoir pour 10 ans. C’est pourquoi, on ne peut pas rester indifférent !
Benoit Hamon représente un renouveau !
Un renouveau !?
Un renouveau , Emmanuelli , [ Mélenchon ] , Paul Quilès [ le coupeur de têtes du Congrès de ….1982 ] ?
Benoit Hamon est le ‘ petit jeune ’ que toute une vieille garde de ’ has been ‘ pousse sur le devant de la scène pour continuer à exister !
Et le discours de Benoit Hamon ?
De vieilles recettes éculées et inefficaces servies dans une belle gamelle toute neuve !
Au moins Mélenchon a eu le courage de reconnaître que ce petit jeu était ridicule !