université d’été
Dans un article sur Libération.fr le 19 août , Arnaud Montebourg prend le contre-pied d’un autre article de Libération , dans lequel la direction du Parti socialiste dit tout faire pour avoir une Université d’été à La Rochelle qui, enfin, sorte des habituelles batailles d’egos démesurées et donne une image d’un Parti socialiste qui ressemble à autre chose qu’à un bordel incroyable.
Dans cet article, Arnaud Montebourg déclare tranquillement que si le dossier sur les primaires n’est pas mis sur la table rapidement, il quittera le parti. C’est ce que l’on appelle mettre une certaine ambiance en prévision de La Rochelle.
Arnaud Montebourg est coutumier de ces grands éclats qui l’ont fait connaître et lui avaient même valu, passé un temps, le surnom de « chevalier blanc ». Ce surnom est devenu désuet et est même maintenant utilisé plutôt comme un quolibet, depuis qu’Arnaud Montebourg, qui s’était fait le chantre du non cumul de mandats, s’est tranquillement assis sur ses convictions pour compléter son mandat de député par un fort joli mandat de conseiller général, qui a dû lui permettre de compléter ses revenus.
Ceci étant, sa dernière déclaration, complétant celle de nombreux autres dirigeants du parti, comme Collomb, Moscovici, Peillon et tant d’autres, qui, curieusement, ont tous la même origine rocardienne, montre bien la stratégie d’ensemble.
En effet, après le congrès de Reims, et dans l’état actuel du parti, ce peut être une vraie opportunité pour beaucoup de responsables que le Parti socialiste soit en très mauvais état. Cela laisse la place aux ambitions personnelles, aux manœuvres personnelles et à l’arrivée potentielle d’un « homme providentiel ». Voir à la création d’un nouveau parti, qui pourrait, par exemple, s’appeler « Désirs d’Avenir ». Par exemple…
Pour cela, une stratégie politique est très souvent employée par les partis politiques. Il s’agit de noyauter une organisation (dans le cas présent, cette opération n’est pas nécessaire, puisque ce sont des gens qui sont déjà au PS qui se chargent de l’affaire), puis d’y semer le bordel. Dans le jargon du Parti socialiste, on appelle cela « bordéliser ». Clairement, il s’agit de, systématiquement, à tout propos, créer des petits conflits, des prises de parole intempestives, de chercher querelle à propos de tout et de rien, de pinailler à tout propos, tout en criant bien fort à la victime dès que les personnes en face n’accordent pas systématiquement tout ce qui est demandé. On imagine assez facilement l’ambiance très sympathique que cela crée rapidement. En général, très rapidement, les dirigeants sont obligés de s’en aller, parce qu’accusés de ne pas savoir gérer l’organisation, et un très gentil nouveau candidat se présente (qui, bien sûr, s’est tenu à l’écart des conflits, appelant même généralement au calme, voire défendant l’ancienne direction…).
Ce genre de stratégie est d’habitude plutôt utilisée par les militants aguerris dans les débats politiques. Mais dans cette cruelle habitude qu’a maintenant le Parti socialiste de systématiquement préférer se tirer des balles dans le pied plutôt que de se préoccuper de lutter contre la droite, ce sont les propres dirigeants du Parti socialiste qui mettent à mal le parti qui pourtant leur a permis d’être élus !
Comment diable ne pas comprendre que les électeurs se lassent de ce spectacle affligeant et que le PS soit devenu ingouvernable ?