Franz-Olivier Giesbert délaissera-t-il Le Point pour prendre la tête du quotidien La Provence ?
Depuis plusieurs années, FOG a un pied à terre à Marseille, en plein centre ville. De là à annoncer qu’il aura bientôt un pied à Paris et l’autre à Marseille il n’y a qu’un pas. Qu’une vieille rumeur a fait ressurgir du Vieux Port : sa nomination à la tête de La Provence, le quotidien marseillais qui bat de l’aile et qui appartient maintenant à Philippe Hersant, héritier de son père et exilé fiscal en Suisse (sa maison est d’ailleurs visible dans le dernier numéro du Point, dirigé par… FOG).
Pour son malheur, La Provence perd des lecteurs au delà du raisonnable : 145 000 exemplaires selon les organismes officiels en 2008. Né de la fusion du temps de Lagardère (le précédent proprio) du Provençal (180 000 ex) et du Méridional (60 000 ex), il sert surtout aujourd’hui à un jeu dans les cafés marseillais : deviner combien de fois on trouvera en photo l’actuel PDG Didier Pillet, venu de Ouest france où il était rédacteur en chef.
Mauvais chiffres de diffusion, mauvaises rentrées publicitaires pour la régie Eurosud, qui a pourtant mis sa zone en coupe réglée depuis cinquante ans, mauvais chiffres sur les zones conjointes avec ses concurrents (Avignon est désormais tenu par le Dauphiné). Bref, les voyants sont au rouge. Et le fantasme d’une nomination de FOG pour redorer le blason du journal a agité les apéritifs mondains de la ville pendant tout l’été…
D’autant que se murmure une certaine lassitude de la part de Giesbert vis-à-vis du Point où, crise oblige, l’on serre les boulons. Et son nouveau dada, une nouvelle émission de télé qui remplacerait Pivot et Durand le vendredi soir, la grande nouveauté du service public en cette rentrée, pourrait bien se caler dans un emploi du temps marseillais.
« C’est une vieille rumeur, a confié l’éditorialiste à Bakchich. J’avais failli être nommé déjà deux fois, il y a 10 ans ». Du temps où feu Jean-Luc Lagardère possédait le régional, issu de la fusion entre le Provençal et le Méridional. La veuve de Gaston Deferre, tout puissant maire de Marseille durant 50 ans et fondateur du Provençal, avait selon Giesbert, glissé l’idée à l’homme de papier et de canon. Edmonde Charles Roux l’aurait même convaincu par deux fois, en 1996 et 1997… « Mais cela ne s’était finalement pas fait et ce n’est pas d’actualité », conclut sobrement le patron de l’hebdo.
La légende veut que FOG ait loupé le poste par excès de politesse. Sitôt choisi par feu Jean-Luc, l’ami Franz en avait touché un mot à Gérald de Roquemaurel, le baron de la presse Lagardère, qui avait un autre candidat. Un crime de lèse-majesté dont le père Lagardère ne le pardonna pas.
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