Christophe d’Antonio publie "La lady & le dandy". Une enquête sur les relations entre Liliane Bettencourt et son ami photographe François-Marie Banier, où se dessine le portrait peu flatteur de celui-ci. Extraits.
Extraits de "La lady et le dandy, la véritable histoire du couple Banier-Bettencourt" *
En vingt ans, Liliane Bettencourt a donné à son ami écrivain [François-Marie Banier] dix fois ce que sa fondation a distribué. Ce qui intrigue, c’est pourquoi lui ? Comment a-t-il réussi à se rendre si important ? Une première réponse est fournie par la milliardaire : « C’est grâce à lui que je ne suis pas restée enfermée dans le milieu conventionnel auquel me destinait ma situation de fortune », écrit-elle à sa fille. François-Marie Banier, cet homme aux multiples talents, l’a donc tirée de l’ennui. (…) Une purge, en somme, pour cette femme au tempérament fantasque, que les conventions ennuient. « Je n’aime pas la fadeur. J’aime le sel », déclare-t-elle. Liliane Bettencourt a l’âme romanesque. C’est elle, encore, qui l’affirme : « Mes amis disent que je relève du roman anglais. » Pour le roman, elle a été servie avec François-Marie Banier. (pages 102-103)
Dans cette affaire où la victime présumée [Liliane Bettencourt] récuse l’idée même qu’on ait pu lui causer du tort, les témoignages les plus incriminants contre François-Marie Banier sont ceux de plusieurs anciennes employées de Liliane Bettencourt, toutes licenciées depuis. Ces témoignages ont été abondamment cités par la presse, et l’hebdomadaire le Point a même publié de larges extraits de leurs procès-verbaux d’audition par la police. « Des ragots d’office », selon Me Georges Kiejman, l’avocat de Liliane Bettencourt. Le sens de ces témoignages est double : ils tendent à démontrer, d’une part, que la milliardaire est sous l’emprise d’un homme qui a patiemment tissé sa toile autour d’elle, l’éloignant progressivement de son mari, de sa fille et de ses petits-enfants pour devenir une sorte de gourou.
D’autre part, que Liliane Bettencourt souffre de pertes de mémoire, de périodes de confusion mentale pendant lesquelles elle ne dispose plus du discernement ni de la volonté nécessaires pour résister aux demandes d’argent de François-Marie Banier. (page 45)
L’ancienne comptable de la milliardaire, qui a été à son service de 1995 à 2008, affirme que le photographe a tenté de la corrompre pour s’assurer sa complicité. Il lui aurait promis de l’engager comme sa comptable personnelle après la mort de Liliane Bettencourt. En contrepartie, il me demandait de dire à Mme Bettencourt qu’il l’aimait, qu’il avait besoin d’elle, mais qu’il avait besoin d’argent pour faire des travaux chez lui, dit-elle. (…)
Un jour, « comme elle avait des pertes de mémoire, il lui avait mis sur un petit mot le numéro du contrat et le nom de la société. Ce petit mot, il l’a glissé dans le soutien-gorge de Mme Bettencourt. » On imagine déjà la réaction outragée de Me Kiejman si l’ex-comptable venait à raconter cette scène à la barre du tribunal… Mais, après tout, qu’est-ce que cela prouve, sinon une certaine intimité ? Et aussi une bonne dose de sans-gêne.
C’est le trait de caractère qui vient en premier à l’esprit de ceux qui connaissent François-Marie Banier. Avec son insolence, son goût de la provocation et une certaine agressivité verbale. L’ex-employée de Liliane Bettencourt porte cependant des accusations plus graves. « Un autre jour, il m’a parlé de vider Téthys (la holding familiale), affirme-t-elle. Cela voulait dire prendre tous les dividendes restants sur les comptes et s’accaparer les actions que Mme Bettencourt avait en son nom propre. » L’ex-comptable ne dit pas comment François-Marie Banier comptait s’y prendre pour « vider » une société dont les actions sont réparties entre Françoise Bettencourt Meyers (68,4 %) et ses deux fils (15,8 % chacun), Liliane Bettencourt n’en ayant que l’usufruit… (pages 46-47)
Nous autres journalistes avons parfois la mémoire courte. Il est ainsi plaisant de relire d’anciens articles consacrés à François-Marie Banier. Anciens au sens qu’ils sont antérieurs à « l’affaire ». On découvre alors avec amusement que certains journaux qui le dépeignent aujourd’hui comme un artiste mondain, un écrivain sans qualités et un photographe négligeable, un parasite et même un gigolo, le couvraient de louanges hier encore.
Dans le Point, on pouvait lire, en 1997, dans une chronique consacrée à son livre de photographies Past Present, que François-Marie Banier est un photographe « exceptionnel ». Et aussi un homme sensible et généreux. Extraits : « Faux dandy, vrai fervent, François-Marie Banier surprend. Il peut vendre ses photos très cher et donner l’argent au professeur Katlama pour la recherche sur le sida. Il peut garder une photo sensationnelle, refusant de la montrer parce qu’elle donne une image fausse de son modèle. Il se dit un homme libre de faire ce qu’il veut, affamé de connaissance (…). La force et l’énergie balancent avec un raffinement précieux. Et c’est l’intelligence et l’instinct qui font de lui un grand photographe. » C’est bien le même homme qu’on retrouve, en décembre 2009, toujours dans le Point, décrit comme un « intrigant », un « séducteur intéressé, crocheteur d’âmes seules et de coffres-forts bien garnis ». Où est la vérité, entre hier et aujourd’hui ? (page 105)
Quand on voit ce scandale, on comprend mieux pourquoi la droite a besoin de réformer la justice… C’est Dominique Perben qui a donné au ministre de la justice le pouvoir d’ingérence dans une affaire, ainsi que celui de l’étouffer.
Dans celle-ci, il est intéressant de revenir en arrière et de constater ce qu’avait écrit le Canard enchaîné le 28 mars 2007, à savoir :
Nicolas Sarkozy a failli être inéligible". Le candidat de l’UMP aurait du être radié des listes électorales car il n’a plus de domicile à Neuilly-sur-Seine. Ce cafouillage administratif aurait pu l’empêcher de se présenter car pour être candidat à une élection, il faut forcément être inscrit sur les listes électorales.
"Nicolas Sarkozy est inscrit sur les listes électorales de Neuilly-sur-Seine. Mais il n’habite plus Neuilly-sur-Seine. En effet, sur les registres figure l’ancien domicile du candidat de l’UMP qu’il a vendu en novembre dernier. Et selon l’hebdomadaire, il n’aurait ni loué, ni acheté un logement dans les délais exigés par le Code électoral. Après la vente de son domicile en nombre 2006, il aurait du régulariser sa situation, prévenir de son changement d’adresse en indiquant son unique domicile : le ministère de l’Intérieur. Mais cette démarche administrative n’a pas été faite…"
Quelques enveloppes auraient-elles été les bienvenues pour fermer quelques yeux ou quelques oreilles ?
Est-ce que cela expliquerait pourquoi ce monsieur a tant tardé pour quitter le ministère de l’intérieur ?
Cette majorité n’a qu’un objectif : "le fric !"
Quand on voit ce scandale, on comprend mieux pourquoi la droite a besoin de réformer la justice… C’est Dominique Perben qui a donné au ministre de la justice le pouvoir d’ingérence dans une affaire, ainsi que celui de l’étouffer. Art.30 CPP.
Dans celle-ci, il est intéressant de revenir en arrière et de constater ce qu’avait écrit le Canard enchaîné le 28 mars 2007, à savoir :
Nicolas Sarkozy a failli être inéligible". Le candidat de l’UMP aurait du être radié des listes électorales car il n’a plus de domicile à Neuilly-sur-Seine. Ce cafouillage administratif aurait pu l’empêcher de se présenter car pour être candidat à une élection, il faut forcément être inscrit sur les listes électorales.
"Nicolas Sarkozy est inscrit sur les listes électorales de Neuilly-sur-Seine. Mais il n’habite plus Neuilly-sur-Seine. En effet, sur les registres figure l’ancien domicile du candidat de l’UMP qu’il a vendu en novembre dernier. Et selon l’hebdomadaire, il n’aurait ni loué, ni acheté un logement dans les délais exigés par le Code électoral. Après la vente de son domicile en nombre 2006, il aurait du régulariser sa situation, prévenir de son changement d’adresse en indiquant son unique domicile : le ministère de l’Intérieur. Mais cette démarche administrative n’a pas été faite…"
http://www.politique.net/2007032802-nicolas-sarkozy-a-failli-etre-radie-des-listes-electorales.htm
Quelques enveloppes auraient-elles été les bienvenues pour fermer quelques yeux ou quelques oreilles ?
Est-ce que cela expliquerait pourquoi ce monsieur a tant tardé pour quitter le ministère de l’intérieur ?
Cette majorité n’a qu’un objectif : "le fric !"
En fin de compte, cette histoire Bettencourt-Banier ne devrait concerner que peu de personnes, et surtout pas les sans grades que nous sommes.
Notre problème se situe au niveau de la pompe à fric de l’UMP dont E. Woerth est le pilote en chef.
Qu’un parti de droite protège les intérêts des riches, c’est pas un scoop et c’est un choix avoué de l’UMP. Mais ce qui est gênant dans cette affaire, c’est le mélange des genres pratiqué par ses commis d’État qui nous abreuvent de leurs discours moralisateurs pendant qu’ils se préparent de confortables retraites.
Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons ..
Je ne savais pas que les actions Thétys sont réparties entre Françoise Bettencourt Meyers (68,4 %) et ses deux fils (15,8 % chacun), Liliane Bettencourt n’en ayant que l’usufruit…
Or c’est la société Thétys qui détient les actions L’Oreal qui constituent l’essentiel de la fortune de la famille Bettencourt. Mais si ce n’est plus Liliane Bettencourt qui possède les actions Thétys mais sa fille, la troisième fortune de France, comme l’on dit, n’est donc pas Liliane Bettencourt mais Françoise Bettencourt Meyers !
Comme vous dites on ne voit pas comment FMB aurait pu s’y prendre pour " vider " Thétys mais qu’il ait pu avoir cette idée prouve qu’il n’entendait pas se contenter du Milliards d’Euros. Il avait des visées beaucoup plus ambitieuses sur la fortune Bettencourt ! Un " dandy " qui ne se contente pas d’un milliard d’Euros cela dénote une rapacité hors du commun pour ce genre de personnages !