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Jean Miot ou l’état généreux de la presse

Chronique / mardi 11 novembre 2008 par Simon Piel
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Ex patron du « Figaro » puis de l’AFP, Jean Miot, sous des atours un brin désuets, est un vrai amoureux de la presse.

Cela fait un moment que Jean Miot traîne son nœud papillon dans les rédactions parisiennes. Le groupe Hersant d’abord, pendant plus de trente ans, dont la direction du Figaro, et enfin celle de l’Agence France Presse, pendant trois ans. La Passion de la presse, c’est le titre de son dernier ouvrage paru aux Editions du Rocher. « Passion comme synonyme d’amour mais aussi de souffrance, comme en témoigne ce crieur sur la couverture du livre », tient-il d’emblée à préciser à Bakchich. Une petite histoire de la presse, truffée d’anecdotes, contées par ce Berrichon à la plume alerte. S’il a connu l’âge d’or des journaux français, « quand la publicité débordait tellement que le Figaro devait augmenter sa pagination », il a vécu de l’intérieur nombre de ses conflits et a assisté au déclin de la presse quotidienne nationale.

Contacté par Bakchich, Franz-Olivier Giesbert, l’actuel patron du Point, qui l’a côtoyé presque 10 ans au Figaro, ne tarit pas d’éloge sur cet « homme lettré, toujours très disponible, appelé plusieurs fois à la rescousse par le gouvernement pour jouer les médiateurs avec les ouvriers du livre. » Et FOG d’ajouter, « C’était l’arrangeur, le diplomate. Chez Hersant, il était à la fois le ministre des Affaires sociales et celui des Affaires étrangères. »

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(DR)

Car derrière la faconde de cet amateur de cigare, qui n’a jamais refusé une bonne assiette « Chez la vieille » (au point de s’essayer avec talent à la chronique gastronomique pour le Figaro Madame ou de fréquenter le fameux Club des cents), se cache un homme de réseau, habile négociateur et fin diplomate. Un journaliste de l’AFP se souvient comment Jean Miot, fraîchement élu à la tête de l’Agence, a fait un joyeux ménage parmi les syndicalistes. « L’un des leaders, qui terrorisait depuis longtemps les directions successives, a soudainement été nommé patron du bureau de Bonn. » Dans des conditions plutôt agréables, selon quelques mauvaises langues. Un bon moyen pour avoir la paix. On pourrait lui donner du « monsieur le président » tant l’homme a cumulé les titres tout au long de sa carrière, notamment à la tête de la Fédération nationale de la presse française ou du Syndicat de la presse parisienne, un clin d’œil aussi à Jacques Chirac qui, alors qu’il venait d’accéder à l’Elysée, y allait de son « monsieur le président de l’AFP » alors que Jean Miot n’était pas encore élu.

Miot vaut tard que jamais

Homme de réseau donc. Qui n’a jamais caché ses amitiés franc-maçonnes, ni sa sympathie pour le monde politique. Un monde qui l’adoptera, un temps, sous les couleurs de l’UDF. « Jean Miot est à la presse ce que Charasse est à la politique », analyse un ancien conseiller de Chirac. « A la fois fascinant et démodé ». « Un amoureux de la presse qui voulait récupérer le palais Brongniart - qui accueillait il y a peu la Bourse de Paris - pour en faire une grande maison pour les journalistes », ajoute un autre habitué des Palais de la République.

Des idées sur la crise que traverse aujourd’hui la presse, Jean Miot n’en manque pas. Forcément. Quatre coupables selon lui. Les patrons de presse qui « ont oublié le lecteur », le Syndicat du Livre « qui a freiné la modernisation », les journalistes, « trop souvent frappés de panurgisme », et enfin la « sous-capitalisation qui trouve son origine à la Libération quand la presse a été tondue et spoliée en une nuit et que de nouveaux propriétaires se sont installés en lieu et place des anciens ». Les Etats généraux de la presse décidés par Nicolas Sarkozy ? «  Une excellente idée. Je regrette simplement que la profession n’en ait pas pris l’initiative elle-même. »

Lecteur quotidien du Figaro, du Monde et de Libé, Jean Miot ne rate pas non plus un numéro de la plus confidentielle et réputée Correspondance de la Presse de son complice feu Georges Bérard-Quélin. « Un réflexe professionnel », précise-t-il. Il parcourt aussi 20 minutes qui « a le mérite d’avoir été chercher de nouveaux lecteurs » .

De grands patrons de presse aujourd’hui ? « Non, je n’en vois pas. Pas un qui n’ait ce flair du lecteur comme l’avait Hersant. » Bercé par sa nostalgie, on aimerait le voir croqué par Daumier ou conté en héros par Maupassant dans Bel Ami , mais pris d’une soudaine modernité, Jean Miot affirme sans sourciller : « La presse sera sauvée si elle invente ce paradigme : conjuguer le web et le papier. » « L’écran sauvera l’écrit », lâche-t-il comme une bonne nouvelle, tout en tapotant sur son Iphone. Qui a dit que « le Miot est l’ennemi du bien ? »

La Passion de la presse, par Jean Miot, Eds du Rocher, octobre 2008

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4 MESSAGES

Forum

  • Jean Miot ou l’état généreux de la presse
    le jeudi 4 décembre 2008 à 08:53
    Jean Miot collabo de Sarko pour la mort de la presse parisienne voilà un titre accrocheur Que faut-il comprendre par : les états généraux de la presse Le but de cette initiative est de "démanteler" le syndicat du livre, d’ultra moderniser les pôles d’impressions en centralisant une partie des titres voire de tout les titres avec à la clé des suppressions d’emplois en nombre. Des enveloppes d’un montant dérisoire sont proposées aux ouvriers du livre pour partir (la France du plein emploi disait un certain S….) le support informatique indiscutablement va supplanter le support papier laissant sur le carreau toute un profession Miot l’ami de Sarko mais surtout l’ami du Mal
  • Jean Miot ou l’état généreux de la presse
    le mardi 2 décembre 2008 à 21:54, Hans a dit :

    A quoi sert Bakchich, si c’est pour publier des portraits si convenus ?

    Cet article oublie de mentionner que Jean Miot a, entre autres cumuls, été administrateur de l’Association pour la Recherche sur le Cancer, et soutenu publiquement dans les colonnes du Figaro, son escroc de président Jacques Crozemarie.

  • Jean Miot ou l’état généreux de la presse
    le jeudi 13 novembre 2008 à 22:26, carikel a dit :
    Jean Miot a été mon patron voici plus de 30 ans . J’ai toujours le même respect et la même admiration pour ce passionné de la presse qu’il a toujours été, et dont on peut déplorer que sa sagesse "éclairée " n’ait pas trouvé le soutien politique nécessaire pour qu’aboutisse le projet de la Maison du Journalisme prévu au Palais Brongniard .Nous n’en serions pas à l’ ambiguïté actuelle des Etats Généraux de la Presse initiés par le Président Sarkozy pour mieux en récupérer le butin .Ce n’est pas sans évoquer ,ce que pratiquait jadis ,sur ma côte sauvage bretonne,les "naufrageurs "accrochant une lanterne aux cornes des vaches pour détourner les navires et les faire échouer sur les rochers.Le métier de journaliste est en péril,et ce ne sont pas les lecteurs qui les sauveront du naufrage. Peut être faut il nommer un capitaine à bord un capitaine qui sache lire la ligne d’horizon et qui ait le courage dedonner de la voix.A qui peut on donner le M(i)ot de la fin ?
  • Jean Miot ou l’état généreux de la presse
    le jeudi 13 novembre 2008 à 21:57, carikel a dit :
    Jean Miot fut mon patron voila plus de 3O ans.J’ai toujours la même admiration et le même respect pour ce passionné de la presse dont on peut déplorer qu’il n’ait pas été assez entendu. Du dedans, par les gens du métier trop nombrilistes . Du dehors, par des politiques pas assez avisés pour en comprendre tout l’intérêt. Nous n’en serions pas à déplorer l’ambiguïté des Etats Généraux de la Presse ,initiés et récupérés par le président Sarkozy. Ce n’est pas sans évoquer la ruse des ces "naufrageurs de ma côte sauvage de Bretagne,qui attachaient par temps de brume et de tempête ,des lanternes aux cornes des vaches pour attirer les navires sur les rochers . Le métier de journaliste est en péril et ce ne sont pas les lecteurs qui lui porteront secours. Peut être faudrait-il à bord un capitaine -courageux pour donner de la voix capable de lire et interpréter la ligne d’horizon ,crédible pour qu’on lui fasse confiance.Qui aura le dernier M(i)ot de la fin ?
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