Le rare et classe semestriel littéraire "Tango" revient. Une fiesta pour l’oeil et l’esprit.
Le numéro deux de la revue Tango vient de paraître et il est encore mieux que le précédent en compagnie des Fous de Paris, enrôlés sous la figure tutélaire de Borgès photographié au Deux-Magots en 1980 par Pepe Fernandez. Au sommaire une Perecrination dans la rue Vilin si chère au cher Georges avec Paul Fournel pour guide, Gérard Mordillat et Jean-Louis Ducournau, l’éditeur de la revue qui se fait auteur pour célébrer ce lieu et les sublimes photos de Christian James.
Dans ce genre d’endroit personne ne sera étonné de rencontrer Jacques Roubaud et sa mademoiselle Kolakoski, ni Jacques Jouet dont les poèmes sur Paris sont mis en beauté par les dessins d’Honoré. Car, tango oblige, ici chaque texte danse avec un illustrateur : Béatrice Turquand d’Auzay prend la Suzanne au bain de Jean-Bernard Pouy, Willem se charge de Pierre Moulinier en explorateur des bars de la capitale, Jean-Louis et Louis Lehir se mettent à deux, voire en quatre, pour l’Eldorado de Marc Villard et Ricardo Mosner –le directeur artistique de la revue – offre au Bébé de Mordillat le meilleur de son talent, Mordillat lui offrant le meilleur du sien.
Tango est une fête pour l’œil et pour l’esprit, Nelly Kaplan, Julio Cortazar et bien d’autres encore rivalisent d’intelligence et d’humour, de mélancolie aussi. Tango fait rire, Tango fait pleurer, Tango fait photographier, Tango fait dessiner, Tango fait du tango là où tant d’autres revues gourmées, le petit doigt en l’air, dansent le menuet la bouche pincée et les fesses serrées. Le Bébé de Mordillat se termine sur cette réplique : " Alors t’es content ? ". En tant que première lectrice et au nom des futurs lecteurs, je réponds sans barguigner : " Oui, je suis contente ! ". Et même mieux : je suis jouasse.
Semestriel, novembre 2010-mai 2011
152 pages - 19,50 euros
En vente dans toutes les bonnes librairies et sur le site Tango