L’OM n’est pas la seule institution marseillaise à être agitée durant le mercato. Autre monument historique de la ville à bruisser de rumeurs de transfert : le quotidien régional "La Provence".
Bonheur des agents de joueurs (payés à la com’), des rubricards des journaux sportifs (payés à l’info) et des sites Internet (rétribués au clic et au fantasme), le mercato -ou marché des transferts- agite chaque été Marseille.
Des eaux du Vieux Port à la Commanderie (siège du club) en passant par le Sofitel du Pharo (où se négocient la plupart des contrats). Et cet été n’a pas fait exception, malgré une crise… (sur laquelle Bakchich reviendra dans les jours prochains). Petite innovation cependant, les remous ont fait des petits. Et une autre institution de la plus belle ville du monde s’est mise à se bercer de rumeurs : La Provence, quotidien régional omnipotent, au point que de mauvaises langues l’ont affublé du surnom de Pravda [1].
Ventes maussades (142 000 exemplaires par jour en 2009 selon l’OJD), publicités largement dépendantes des insititutions locales (un million d’euros de pertes au premier semestre 2009), le cocktail de la crise de la presse à l’échelon provençal a nourri le bruit d’un départ du PDG maison, Didier Pillet.
Pendant quatre semaines, la rédaction s’est même mise à jouer à « où est Didier », tant son départ en vacances a été discret…Et son retour mouvementé. Pour sa réunion de rentrée, au 16 août dernier, les syndicats maison ont harcelé le boss d’une question. Quand partait-il ? Qui allait le remplacer ? Et rebelote le 23 août dernier. Avec, petite nouveauté, le nom de son remplaçant putatif, Marc Auburtin, directeur général de France Antilles (propriété comme la Provence du groupe Hersant Media -GHM).
« J’en ai un peu marre des rumeurs me concernant. Non je ne m’en vais pas, non je n’ai pas été convoqué par Philippe Hersant que je n’ai pas vu depuis des mois. Je suis rentré de vacances et me suis remis au travaii », a gentiment tempêté Didier Pillet aux oreilles de Bakchich.
Une mise au point qui n’a pas franchement rassuré les syndicats. Après des débuts chaotiques, un plan de départ onéreux et des attaques sur la neutralité de la ligne éditoriale, Pillet commence tout juste à être apprécié de ses troupes. Et ses décisions bien moins attaquées en interne.
Mieux après un premier semestre décevant, le groupe pourrait retrouver l’équilibre en cette fin d’année. Pas folichon mais toujours moins inquiétant que de voir débarquer un cost killer, à la formation école de commerce, missionné pour dégraisser le mammouth avant une éventuelle revente…. Soit exactement le profil de Marc Auburtin, formé à l’Edhec, brillant gestionnaire de France-Antilles. Qu’il a quitté justement le 23 août dernier sans pour autant quitter GHM, ni que sa nouvelle affectation soit rendue publique. Et le silence de Philippe Hersant [2] d’attiser les fantasmes. Le propre d’un mercato.
A lire ou relire sur Bakchich.info
[1] le journal pourtant passé des mains de Lagardère à celles de l’héritier Hersant fin 2007… Bref pas des cocos de la première heure
[2] contacté, le patron de GHM ne nous a pas encore répondu