Bakchich Hebdo dévoilait, mercredi, la note du Quai d’Orsay sur les conditions de production par la France du combustible nucléaire iranien. Un scénario accepté par Ahmadinejad, à la stupéfaction générale.
Après les rodomontades à la tribune de l’Onu, à l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire du machin, à New York la semaine dernière, les occidentaux et les Iraniens sont passés à une phase de négociation. Et ô surprise, un semblant de sortie de crise se dessine.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad veut bien confier l’enrichissement de son stock d’uranium à d’autres puissances, a-t-il fait savoir hier mercredi dans la soirée. Et cela dans le cadre d’un accord global. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, s’est déplacé, le mercredi 30 septembre, aux Etats-Unis pour une visite surprise.
Cette stratégie de la négociation n’a rien d’une surprise… pour les lecteurs de Bakchich Hebdo n°2. L’ensemble du deal nucléaire entre Téhéran et les occidentaux a été décrit dans la note de la direction stratégique du Quai d’Orsay du 14 septembre, que Bakchich a publié en partie dans l’hebdomadaire, mercredi matin, et qui est téléchargeable désormais sur le site.
C’est en effet la France, sur demande de l’administration Obama, qui va produire 1200 kgs de combustible nucléaire à partir des stocks que possède l’Iran. A condition que Téhéran et les mollahs montrent patte blanche quant à leur uranium militaire et leurs installations atomiques. A condition sans doute aussi, de ne pas retenir trop longtemps l’étudiante française, Clotilde Reiss, confinée à l’ambassade de France.
Bref, un bel et bon accord qui doit être discuté à Genève, lors des négociations entre Téhéran le groupe E3+3 (France, Royaume-Uni, Allemagne, USA, Russie, Chine) , à l’occasion du sommet sur le nucléaire iranien qui s’ouvre aujourd’hui 1er octobre.
Mais qui n’a pas été sans quelques crissements et luttes de pouvoir en France., comme le raconte le dossier qui peut être lu dans Bakchich Hebdo (en vente en kiosques ; 1,80 euro)
Bakchich Hebdo publiait en une dans son numéro 2, le 30 septembre, l’article ci dessous
Le 25 septembre à New York, la révélation de l’existence d’un nouveau site d’enrichissement d’uranium près de Qom mettait en transe les occidentaux. Et le bon président Ahmadinejad expliquait que Sarkozy était « peu crédible » et Obama « mal informé ».
Mais il ne faut pas toujours se fier aux effets de tribune. On s’insulte en public, on se parle en privé. Dans les coulisses de l’ONU, les diplomates ont continué, jusqu’à aujourd’hui, à chercher un compromis avec le diable iranien. A Paris, l’ambassadeur d’Iran, Seyed Mehdi Miraboutalebi, a rencontré beaucoup de monde : le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant : l’ancien Premier ministre, Michel Rocard ; mais aussi plusieurs grands patrons français, dont Henri Proglio, qui vient d’être nommé patron d’Edf.
Et ce n’est pas terminé. Ce jeudi 1er octobre à Genève, a lieu une grande première : la rencontre entre les représentants permanents du Conseil de Sécurité, l’Allemagne, et un émissaire de Téhéran. Bakchich s’est procuré une note préparatoire confidentielle, qui témoigne d’une indéniable recherche de compromis avec les méchants mollahs : trois pages, datées du 14 septembre, émanant de la Direction Affaires Stratégiques et de Désarmement du Quai d’Orsay, qui résume l’accord secret passé avec l’Iran, sous le patronage d’Obama.
Ce deal, fort imaginatif, le voici : les Iraniens montrent patte blanche en matière d’uranium à usage militaire et, pour ce faire, fixent un calendrier précis pour respecter les résolutions du Conseil de sécurité. En retour, la France enrichit 1200 kilos d’uranium pour l’ancien empire perse. Ce combustible devrait notamment permettre aux Iraniens de faire tourner un réacteur de recherche médicale vendu par la France à Téhéran à l’époque du Shah. « Nous avons donné, sous conditions, notre accord aux Etats Unis pour cette opération » (voir ci contre). Un sacré double langage à l’heure où Sarkozy fouette les mollahs à la tribune de l’ONU !
Notre cher ministre des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner et Jean-David Lévitte, sherpa du Président, ont beaucoup trainé des pieds pour se rallier à cette stratégie de compromis. Mais Claude Guéant, le bras droit de Sarko, saisi depuis son arrivée à l’Elysée par l’Orient compliqué, se bat vent debout pour un accord global. « Il est temps, explique un de ses proches, de se mettre à bosser concrètement ». La nécessité de libérer l’étudiante française, Clotilde Reiss, retenue à Téhéran, devrait amener la France à composer.
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Le rapport m’échappe totalement. Ce n’est pas la même situation
En plus dés qu’on parle d’éviter des guerres on nous ressort les accords de Munich ! C’est une excuse bien facile pour tous les bellicistes.
En fait l’Iran nous met devant nos propres contradictions et notre hypocrisie et on n’aime pas ça !
N’y-a-t-il pas dans cet article un argument majeur oublié ?
Reiss (fille de deux "professionnellement impliqués dans le nucléaire" : quel hasard !) a vraiment espionné et le petit multiministre omniprésent de l’Elysée le sait