L’épouse du Premier ministre israélien défraie la chronique. Retour sur un parcours jalonné d’hystérie domestique, de jalousie et de chantage.
Le 17 janvier 2010, tandis qu’Haïti comptait ses morts, Israël examinait les bleus de Liliane Peretz, l’ancienne domestique de la « tyrannique » Sarah Nétanyahou.
Attaquée pour « harcèlement moral » devant la justice et en « une » des journaux, la « maniaque de la stérilité » aurait fait signer à son ex-bonne un véritable contrat de servage. Sauf que la malmenée s’occupait de la résidence secondaire du couple Nétanyahou, à Césarée… « Comment peut-on être harcelée dans une maison vide ? Le dossier ne tient pas », constate Michaël Blum, de l’AFP à Jérusalem. D’aucuns dénoncent une cabale de la presse de gauche. Pour les autres, pas de fumée sans feu.
Toujours est-il que les soucis « domestiques » des Nétanyahou nourrissent le ventre médiatique israélien. En juillet 1996, déjà, c’est l’affaire de la soupe trop chaude. La troisième femme de Bibi jette à la rue sa baby-sitter – elle aurait raté le festin des deux petits héritiers.
Mais le véritable crime de cette « Elena Ceausescu », à cette époque, est de tout régenter. Elle détourne les convois officiels à sa guise, contrôle l’agenda de son mari (et de ses collaboratrices), fait et défait les ambassadeurs. Elle ne supporte pas non plus la « dame de fer » du Likoud, Limor Livnat, l’actuelle ministre de la Culture. Pour passer ses nerfs, elle aurait inauguré le lancer de chaussures sur ses assistantes… Et la presse de regretter la douce Sonia Peres, la moitié de Shimon, remplacée par une virago autoritaire sujette à des « troubles du comportement ». Avec un tel pedigree, on imagine mal la présumée hystérique de 51 ans en psychologue pour enfants, à Jérusalem.
Difficile aussi de l’imaginer charmante hôtesse de l’air. C’est pourtant dans cet uniforme qu’elle croise, en 1989, le regard de Nétanyahou alors vice-ministre des Affaires étrangères. Et que son destin prend de l’altitude. Elle se voit en Hillary Clinton israélienne : intelligente, forte, stoïque devant les incartades de son mari volage. Comme Bill, Bibi a fauté, en 1993. L’épouse trahie lui aurait fait signer un contrat : « Je passe l’éponge mais si tu gagnes les élections, je te suivrai comme ton ombre ». En mai 1996, Sarah savoure sa revanche : elle est partout. Mais se verrait bien dans le fauteuil de son mari. Des qualités de meneuse que le quotidien Haaretz lui concède : « Elle ferait une excellente députée si elle cessait d’harceler ses bonnes ».
Et encore, s’il n’y avait que son personnel : en 1996, son ex-mari menace de tout déballer dans un brûlot. Un gros chèque le fera changer d’avis. Depuis la réélection de Benjamin Nétanyahou, en février dernier, l’épouse ingérable se faisait discrète. Finis, les excès… jusqu’à ce que cette nouvelle affaire de bonne lui saute à la figure.
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