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Ce qu’Omar veut, la France le veut

jeudi 16 novembre 2006 par Xavier Monnier
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Omar Bongo, le si sympathique président gabonais adore, depuis toujours la politique française, comme l’atteste un document que Bakchich a déterré. Et les hommes politiques français le lui rendent bien, depuis toujours.

Elf, géant pétrolier et bras armé de la France en Afrique, n’est plus. Mais l’entreprise a laissé quelques traces. Et des documents croustillants dans son sillage (consultable sur www.bakchich.info). Ainsi de cette note issue de son service de renseignement.

Daté de 1977, l’auguste rapport est signé de la main experte de feu Maurice Robert. Directeur pendant 20 ans du SDECE (ancêtre de la DGSE), ambassadeur de France à Libreville de 1979 à 1981, Robert a fait un détour par Elf entre 1973 et 1979.

Bongo - Chirac - Sarko

D’un innocent voyage au Gabon et au Cameroun, la barbouze a ramené quelques anecdotes, adressées notamment à Messieurs Guillaumat (gaulliste historique alors président d’Elf) et Tarallo (le Monsieur Afrique du groupe). Eloquentes quant au poids, passé et à venir d’Omar Bongo sur la politique intérieure française.

Au cours de son séjour, l’ancien espion a eu la joie de rencontrer le déjà président, « et toujours très accueillant » Omar Bongo (pas encore Ondimba) du Gabon.

Diverses politesses et atermoiements sont échangés sur la situation française d’alors. «  Le président ne comprend pas pourquoi la Majorité et le Président de la République partent battus alors que les élections législatives n’ont lieu que dans un an », rapporte le futur ambassadeur. Les inquiétudes Bongonaises sont aussi évoquées. Le maître du palais du bord de mer est « tout à fait opposé à la désignation, comme conseiller technique à Libreville, de M. Meyer, inspecteur des finances, jugé homme de gauche donc dangereux ». L’aile gauche de la politique française semble alors particulièrement intrigué le petit Omar, qui s’interroge sur « ce que feront les Etats africains modérés si la gauche arrive au pouvoir ». Le règne des socialistes et de François Mitterrand calmera bien heureusement ses inquiétudes.

Mais, en 77, Omar a déjà trouvé son petit chouchou pour ses longues années de règne à venir…et son poulain n’est autre qu’un grand corrézien, qui ne le décevra jamais. Le Batéké «  met tous ses espoirs en Jacques Chirac et pense qu’il faut continuer à l’aider ». Sans doute un soutien psychologique et amical, doublé d’une invite aux dirigeants d’Elf de montrer toute leur sollicitude envers le tout neuf président du RPR et maire de Paris…

Souvent courtisé, le sémillant gabonais en profite aussi pour se faire à l’occasion menaçant, n’hésite pas à jouer « de la provocation » et peut-être assez injonctif. « Le Président m’a chargé M. Delauney (ambassadeur de France au Gabon)pour que celui-ci adresse au Quai d’Orsay un télégramme demandant à la France d’émettre son veto ou de s’abstenir lors de la réunion du conseil de sécurité de l’Onu le 6 avril. »

Une demande précise qui concerne une affaire amusante : le coup d’Etat manqué de 1977 contre Mathieu Kérékou, président du Bénin et inventeur du marxisme-béninisme. En ces temps bénis, les barbouzeries étaient légions et l’ami Omar n’était pas le dernier à s’y adonner, avec l’aide bien entendu des services français. L’armada des cent mercenaires qui débarqua un beau matin de février à Cotonou pour renverser Kékérou avait en effet embarqué depuis le Gabon. Mieux, tout ce que la Françafrique compte de mains expertes (Bob Dénard, Jacques Foccart) avait utilisé une officine franco-gabonaise basée à Libreville et où la famille Bongo a des parts pour monter le coup : la Société Gabonaise de Sécurité de Edouard de Béthencourt, toujours très active.

Mouillé autant que faire se peut dans l’affaire, le président gabonais a obtenu gain de cause dans sa requête auprès du Quai d’Orsay. « Monsieur Delauney a télégraphié dans ce sens à Paris ».

Une célérité impressionnante de la part de la diplomatie française, fort courtisane auprès du maître de Libreville.

Depuis l’intérêt de Bongo pour la politique française n’a pas faibli. Ni son influence. Seul son amour pour Chirac semble avoir pris un coup de vieux. Pas la courtisanerie des politiques français, voire leur servilité à son égard. Les nombreux échanges entre Libreville et Nicolas Sarkozy (comme Bakchich l’a révélé sur son site) en attestent : promesses d’exonération de visa pour les Gabonais ( !), rencontres en tête à tête au Meurice (Paris), lettres de félicitation après la triomphale réélection de Bongo l’année dernière, projet de visite à Libreville….

À se demander quels trésors cachent Bongo pour fasciner autant les hommes de pouvoir français.

Voir en ligne : Bakchich Hebdo #9

Doc : Bongo/chirac
Doc : Bongo/chirac 2
Doc : Bongo/chirac 3
Doc : Bongo/chirac 4

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4 MESSAGES

Forum

  • Ce qu’Omar veut, la France le veut
    le vendredi 17 novembre 2006 à 09:32, amilcar a dit :
    je komance à bien aprécier votre canar mais une fote sé glissé dans votre article : "semble intrigueR", il fo relire, mais votre contenu est très intéressant et riche en info, je vous ai à l’oeil, amilcalement, amilcar
  • Amis sur papier glacé
    le jeudi 16 novembre 2006 à 17:11, mariakita garcia a dit :

    Vous voyez où cela mène quand des dirigeants s’amusent aux détriments des intérêts des peuples ? D’une part, la France qui croit que le Gabon est toujours sont pré carré. D’autre par un Gabon qui n’a peut-être plus la force de jouer de ses autres cartes… Copains-copines dans les hautes sphères. Mais le peuple de quoi bénéficie t-il ? A gauche le peuple français qui dit que les étrangers viennent grignotter les miettes qui leurs restes. Certains ne connaissent ni la réalité de leur pays, ni son histoire qui a été travesti. A droite les gabonais qui ne se sentent pas du tout privilégiées quans ils viennent chez leur soit disant ami "avec qui ils ont d’excellents rapports diplomatiques…" mais à distance, c’est mieux…Quel ami ?

    les tapes dans le dos c’est entre eux.Après ou avant manger ils font la photo où tous le monde a un beau costume de marque.Ils vont se rappeler des souvenirs et signer on ne sait quoi devant les caméras. Mais le peuple il n’a rien compris à leur comédie, mais une chose est certaine, les retombées ne seront pas immédiates pour eux.Donc tous le monde est complices ?

    C’est ce qui s’est passé pour le Pétrole gabonais et continuera à se faire pour les forets gabonaises,les minerais ET LES CERVEAUX GABONAIS ; tant que le Gabon n’ouvtira pas les yeux.

    Nous sommes un peuple de moins de deux millions d’habitants, si nous ne nous réorganisons pas socialement, économiquement et diplomatiquement, nous risquons de devenir un peuple en voix de disparition…

    Et puis la charité bien ordonné commence toujours par soit même. Nous gabonais, commençons déjà par avoir des projets pérennes pour nous même et un même rêve à construire par nous même.

    • PAPA BONGO REDONNE NOUS UNE DIGNITE POUR 2007
      le vendredi 1er décembre 2006 à 19:24, mariakita garcia a dit :

      Si ce que Bongo veut la France le veut… Donnez nous à nous sentir, accepté (pas toléré) et respecté ne fusque comme être humains. Car quand les français sont au Gabon ils ont toutes les prétentions :
      - le mécanicien devient Ingénieur
      - Le vétérinaire : généraliste
      - Le SDF RMISTE un grand homme d’affaires…Jamais on ne leur demande leurs qualifications ( leurs peaux faisant foi…)

      Tandis qu’à contrario des médecins africains sont relegués au rang de simple infirmiers ( exploités, humiliés). De vrais ingénieurs deviennent gardien de supermarché.Des journalistes oublient vite leur rêve ici, ils doivent penser à l’alimentaire.

      Alors si ce que Bongo veut, la France le veut…Que cela soit connu du commun des français qui ne connait pas les réalités des inégalités des relations nord sud.

      Alors que Bongo ait un munimum d’amour, de considération et de projets visibles et durables pour son peuple.

      PAPA BONGO UN PEU DE PROGRES POUR 2007

      MARIAKITA GARCIA

      • PAPA BONGO REDONNE NOUS UNE DIGNITE POUR 2007
        le samedi 19 mai 2007 à 17:22
        le mecanicien devient ingénieure etc… est le gabonais docteur devient gardien de super marché ? ? pauvre idiot ta inverssé c est le contraire ! tu voit toi méme tu es la preuve du contraire reste chez toi qui tapelle ici ! : !
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