C’est donc officiel, la cagnotte du président gabonais Omar Bongo rétrécit. Lors de la dernière élection présidentielle en novembre dernier, le « mollah Omar » a serré les dépenses, notamment pour les Gabonais de l’étranger. A moins qu’avec l’âge, le président ne devienne pingre…
Confiée à Louis Gaston Mayila, la campagne d’Omar Bongo auprès des Gabonais de l’étranger l’année dernière aura coûté une « peccadille » au Mollah : 150 millions de francs CFA (225 000 euros). Une retenue dans les dépenses assez inhabituelle à Libreville, où le palais du bord de mer a érigé en mode de gouvernement l’arrosage des opposants, des électeurs et des journalistes. Lors de la précédente campagne, la somme débloquée s’élevait à 600 millions de Francs CFA.
La note a été un peu plus salée pour Louis Gaston Mayila, vice-premier ministre qui fut chargé de mener campagne pour le président auprès des compatriotes exilés : 150 millions de francs CFA de plus, de sa poche, et quelques soucis bancaires.
Le prix de la victoire et de quelques cocktails offerts aux fidèles. Pour satisfaire frais de transports, réceptions, « enveloppe », dîners de gala, location de salles etc… la carte bleue ministérielle a surchauffé. Et comble de malchance, ce n’est ni en Amérique du Nord (étapes à Washington, New York et Québec), ni en Afrique (Dakar, Togo, Bénin, Maroc, Tunisie) qu’un problème est survenu…mais à Paris.
La conférence débat et le cocktail au Concorde Lafayette ont délesté le ministre de quelques 55 000 euros, payés via une carte American Express. Une somme assez inhabituelle qui a fait tiquer la Société Générale, où est domicilié la dite carte. Peu au fait des us et coutumes des hiérarques gabonais, la banque n’a pas payé le montant demandé, craignant une escroquerie. D’où un imbroglio financier qui avait conduit Bakchich à parler d’interdit bancaire.
En fait, American Express a tout bonnement bloqué la carte et demandé à Mayila de régler les sommes dues. Ce qui fut fait entre janvier et avril nous assure-t-il. Mais en homme d’Etat avisé, le vice-premier ministre n’a pas repris de carte chez American Express, d’autant que sa « carte visa premier fonctionne sans problème ».
Encore une victoire de la diplomatie bancaire française.