Steeve Briois (FN), qui a failli décrocher la mairie d’Hénin-Beaumont, n’a pas toujours été en odeur de sainteté au sein du parti frontiste.
La nouvelle coqueluche du Front national s’appelle Steeve Briois. L’homme est souriant et même affable. Sur le terrain, l’intéressé sait se rendre sympathique. Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) c’est sa chose. A 37 ans, il n’a qu’une hâte, céder son fauteuil de conseiller régional et s’asseoir sur le trône de maire. Quinze ans qu’il rêve d’ailleurs de conquérir cette ville qu’il connaît si bien !
Un rêve devenu réalité quand, le 9 avril dernier, le maire socialiste Gérard Dalongeville – qui dort actuellement en prison - est mis en examen pour détournement de fonds publics. Pour le malheureux second aux élections municipales de 2008, pris dans une triangulaire défavorable, l’heure de la revanche a sonné. Avec près de 40% des voix au premier tour de la municipale partielle, le 28 juin dernier, Steeve Briois, en duo avec Marine Le Pen, pourrait ce dimanche voir son nom enfin en haut de l’affiche. Si succès il y a pour « l’enfant du pays », qui a eu soin de se débarrasser de toutes références au Front national sur ces affiches, ce serait l’aboutissement de cinq ans de manœuvres qui a vu le parti lepéniste se vider de ses cadres historiques pour suivre Carl Lang.
Car sous l’apparence joviale du militant exemplaire se cache un redoutable manœuvrier. En 1999, il a suivi avec armes et bagages et sans état d’âmes Bruno Mégret dans sa tentative de "puputsch" contre le Pen.
Après l’échec de l’aventure MNR, Steeve Briois, désireux de garder son fauteuil au conseil régional, revient vers le FN. Ça tombe bien pour lui, Jean-Marie Le Pen tente de récolter des signatures pour l’élection présidentielle. Il obtient celle de Briois, plus celle de quelques conseillers régionaux eux aussi passés par le MNR de Mégret.
Efficace sur le terrain, Briois saura se rendre utile, mais il n’est pas pour autant réintégré dans les rangs du FN. Carl Lang, alors secrétaire général de la fédération FN du Nord, méfiant à son égard, y est hostile. C’est finalement l’ex-mari de Marine le Pen qui plaidera sa cause. Mal lui en prendra puisque Steeve Briois lui piquera son poste de secrétaire fédéral du Nord-Pas-de-Calais, au motif que l’ « ex » habite en région parisienne et qu’il ne peut donc être là à temps complet. Alors quand Marine Le Pen cherche un point de chute pour les législatives de 2007 et les européennes de 2009, Steeve Briois se rappelle les bons soins de l’ex-mari et lui propose Hénin-Beaumont. `
Le parachutage est réussi. Il donne non seulement un coup de projecteur sur cette ville dont jusque-là personne n’avait entendu parler et en prime permet de « dézinguer » Carl Lang, à qui Steeve Briois voue une rancune tenace, depuis que le premier a essayé de le cantonner au bas de l’échelle du parti. Cette complicité avec Marine Le Pen lui vaudra d’être nommé au bureau politique du FN et même d’obtenir la « Flamme d’honneur », colifichet destiné à récompenser les militants « fidèles ».
Pas mal pour un type qui cinq ans auparavant « crachait » sur le népotisme de Jean-Marie Le Pen. Un beau et rapide retour en grâce pour un homme que ses adversaires décrivent comme un « fout la merde » tout en lui reconnaissant des qualités d’homme de terrain.
Mais si pour Steeve Briois, la conquête de Hénin-Beaumont est un rêve aujourd’hui à portée de main, c’est surtout à la blonde médiatique Marine Le Pen qu’il le doit. Celle-ci a su tirer tout le parti de cet obscur enjeu local pour sa prise de pouvoir à l’intérieur du FN. Une victoire à Hénin-Beaumont, et voilà l’opportunité pour elle d’imposer encore un peu plus sa marque et son influence au sein du FN.
Depuis 2007, ses scores donnent encore espoir au parti frontiste. Quand le FN ne dépasse pas les 5% au premier tour des législatives en 2007, Marine Le Pen atteint 24,47% à Hénin-Beaumont. Aux municipales de 2008, le tandem Briois-Le Pen réalise même un score de 41,65% au second tour. Enfin, en juin dernier, aux européennes, Marine Le Pen est la seule à passer la barre des 10%, laissant à deux points derrière elle, son père et son rival à la succession, Bruno Gollnisch. De quoi la transformer en Jeanne d’Arc d’un FN en pleine déconfiture électorale et financière.
Simple marchepied pour elle, l’élection de dimanche à Hénin-Beaumont ne devrait pas trop la décevoir, quel qu’en soit le résultat. Car la seule bataille qui lui tient à cœur, c’est la succession de son père à la tête de la PME familiale. Et on ne voit pas comment l’ancien « dauphin » de Le Pen, Bruno Gollnisch, pourrait lui contester cette légitimité acquise dans les urnes.
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Nos élites politiques, dont certaines ont maille avec la justice, cela devient trop courant, cf le maire socialiste de Hénin Beaumont, et passons sur ceux de l’UMP, n’ont que ce qu’elles méritent.
Le FN, pourquoi pas, il ne peut pas être plus mauvais que les autres dont les résultats pitoyables ne peuvent qu’inciter à un vrai changement avec de nouvelles têtes et de nouveaux partis, qu’ils soient de droite ou de gauche, c’est égal.
Et puis l’avantage du FN, c’est qu’il fait brailler les bien-pensants de droite et de gauche. Ca j’aime !
Toi aussi,tu veux dire que si le fn "apporte de mauvaises réponses",néanmoins il "pose les bonnes questions" ?
De plus en plus souvent,l’antiracisme passe pour de la "bien pensance",tout comme l’espérance d’égalité sociale,supplantée par la religion du "mérite",écoeurante d’hypocrisie puisque les dés sont pipés dès le départ."Selon que vous serez puissant ou misérable…",n’est-ce pas ?
Vous avez vu, avec son prénom et son nom, on peut écrire Stirbois… Détonnant, non… ?!
Et avec félon, on peut dire folen en écrivant en texto. Donc, le Fhaine le plus tard possible (même jamais…) à Hénin Beaumont… !