Unanime et enthousiaste, la presse célèbre ces jours-ci le retour des bonnes nouvelles économiques. Avec un brin de mauvaise foi.
C’est reparti. Comme en 40. Apparemment pas échaudée par ses plantages répétés en matière de prévisions, toute la presse s’enflamme en ce mois d’août un peu atone sur des nouvelles économiques FLO-RI-SSANTES. « L’activité industrielle renforce l’espoir d’une sortie de crise », titraient Les Echos ce mardi 11 août quand Le Figaro affichait en Une « Reprise économique : 10 signaux positifs pour la France ». Libération, pas en reste quoique légèrement plus modéré, s’interrogeait également : « Crise ou reprise ? » (en fait, le dessin de Une, moins précautionneux, tranchait le débat en montrant une flèche résolument tournée vers le haut).
Alors, qu’est-ce qui nous vaut cet optimisme triomphant ? A y regarder de près : pas grand-chose. En guise de redémarrage de l’activité industrielle, sur lequel Les Echos font leur Une, on apprend que selon l’Insee, la production, après des mois de baisse, a enregistré une hausse de 0,4% en juin. Sortez le champagne. Moins euphorique que le titre, l’article parle de « pause dans la récession ». Pourquoi cet emballement ? Pour la simple et bonne raison que l’Insee ayant tablé sur un repli de 3%, on frise la hausse en frôlant le zéro. Habile.
Dans la même veine, Le Figaro, qui recense « les dix signaux positifs » pour notre économie, n’hésite pas à faire les fonds de tiroirs à bonnes nouvelles. Avec plus ou moins de bonheur. Parmi les dix raisons de reprendre foi en l’avenir, donc, on est heureux d’apprendre que « l’emballage alimentaire rebondit » et que c’est même, selon un certain Stéphane Teicher, président du Comité de liaison des industries françaises de l’emballage, « l’une des rares branches à afficher une reprise »… Dis donc, il resterait pas un peu de champagne ?
Idem sur l’aérien, la bonne humeur du quotidien d’Etienne Mougeotte semble un poil forcée. « Les chiffres de trafic par rapport au même mois de l’an dernier font toujours état d’une baisse mais celle-ci ralentit ». Une baisse qui ralentit, c’est qu’on n’est pas loin d’une hausse qui accélère…CQFD.
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