D’un côté, les hauts revenus de la ville de Paris vivent dans le confort, de l’autre les petits salariés se précarisent. Le syndicat Sud déplore l’accumulation des contrats précaires, le manque de formation et d’encadrement.
Le socialiste Bertrand Delanoë n’est plus à une contradiction près. Après les petits arrangements avec Jacques Chirac pour les emplois fictifs, avec Arnaud Lagardère pour le stade Jean-Bouin, EDF et son parc immobilier ; la ville de Paris, dirigée depuis neuf ans par le PS, s’est fait épingler sur sa gestion des gros salaires par la Chambre Régionale des Comptes d’Ile de France.
Primes en hausse, cabinets en sur-effectif, Postes de chargé de mission non autorisés par le Conseil de Paris… Les hauts postes municipaux ont la belle vie. A l’inverse, les bas salaires grincent des dents. Déjà en décembre dernier, ils avaient manifesté devant l’hôtel de ville pour alerter les Parisiens de leur précarité et faire pression sur la mairie. Appel en vain.
Nous avons rencontré la déléguée Sud à la ville de Paris, cette employée de mairie constate que l’équipe Delanoë utilise et abuse de plus en plus des contrats précaires. « 1800 personnes en font les frais en 2010 et rares sont ceux qui bénéficient par la suite d’un CDD ou d’un CDI. ».
Ces contrats, payés par l’Etat, permettent à nombre de mairies, dont Paris, de bénéficier d’une main-d’œuvre gratuite ou presque. Initialement ces contrats ont été créés pour venir en aide à des personnes rencontrant des difficultés à l’emploi et à l’insertion sociale (anciens détenus, alcooliques…) mais aujourd’hui, le contrat le plus utilisé, le Contrat Unique d’Insertion (CUI), déborde de son cadre initial et « s’adresse de plus en plus au tout venant » nous informe Sud.
Activé en 2010, le Contrat unique d’insertion remplace à la fois les Contrats d’avenir (CA) et les Contrats d’aide à l’emploi (CAE). De 2008 à 2009, dans les différents services de la ville de Paris, les Contrats avenir avaient augmenté de 21%, les Contrats d’aide à l’emploi de 14,5%.
Quant aux Services civiques volontaires (SCV), on en dénombrait seulement 25 en 2008, et 300 en 2010. Dans le même temps, ces SCV ont subi une baisse de leur indemnité, passant de 600 euros en 2009 à 440 euros. « Victimes de leur succès » ironise la jeune syndiquée.
Faire le plein d’emplois aidés pourrait partir d’un bon sentiment mais si on ne les encadre pas, l’élan solidaire devient exploitation. Sud développe : « Aujourd’hui, à la ville de Paris, seulement 6 personnes encadrent les CUI (Contrat Unique d’Insertion), dont 2 et c’est un comble… qui sont eux-mêmes des CUI ! Alors on arrive à des situations intenables où un cadre de la ville de Paris qui a sous ses ordres des travailleurs en contrat précaire fait des heures supplémentaires pour l’aider, sans contrepartie financière. Beaucoup perdent patience et délaissent, c’est compréhensible, ces employés précaires. En même temps, c’est à la ville d’appliquer des mesures nécessaires pour l’encadrement. »
Ces contrats devraient être une véritable chance pour les employés, un tremplin pour reprendre une vie active. Mais encore faut-il en respecter toutes les clauses. Sud indique que les CUI ont droit à trois demi-journées de formation par semaine. La mairie informerait mal ses salariés et n’encouragerait pas ses salariés à se former.
Outre la formation, le CUI est renouvelé tous les six mois et dure au maximum deux ans. Sud demande un allongement du CUI sur au mois trois ans et qui permettrait d’acquérir une équivalence ayant force de diplôme. Ce qu’on appelle une VAE, une Validation des Acquis de l’Expérience. Encore une fois, répète « Sud, rien n’est fait pour solidifier l’expérience du travailleur précaire. Et il en va de la responsabilité de nos gouvernants de changer la donne. »
En ces temps de réforme des retraites, l’opposition a soulevé les inégalités qui pèsent sur les travailleurs en temps partiel, sur l’inégalité homme-femme. Repousser l’âge de la retraite revient à pénaliser davantage ces travailleurs et travailleuses qui souffrent de la crise de l’emploi. A la mairie de Paris, on peut difficilement montrer l’exemple, les contrats à temps partiel ont augmenté de 3,4% par an et les femmes représentent les 2/3 des agents non titulaires de droit public.
Bakchich a contacté par trois fois le service de presse de la mairie, par téléphone et par mail mais n’a reçu aucune réponse ni aucune précision.
Cela dingue, chez nous en province c’est exactement pareil. Sauf que si on s’exprime sur le sujet on perd son job, on se fait exproprier, les contrôles, les harcèlements se multiplient et j’en passe.
A Paris, tant que vous avez le droit de râler parce que vous n’avez pas de quoi bouffer, dites vous bien que vous avez encore de la chance.
Pour être vraiment précis… C’est pas Delanoe qui utilise plus qu’un autre les contrats précaires.
A l’Anpe, combien d’agents administratifs sont en CDD d’un mois puis 3 reconductibles au compte gouttes ?
A la Cour d’appel de Paris, combien d’appariteurs vacataires ? à la Justice ? On les engage par session de 3 mois .
Non reconductible. Aucune possibilité de perenniser quoi que ce soit. Obligation pour les titulaires de reformer quelqu’un.
A l’Education Nationale,combien d’agents adminstratifs sont en contrat aidés ?
On peut d’année en année changer le nom du contrat, appelez ça un emploi solidarité, tremplin, avenir…consolidé…c’est toujours la même chose…on retrouve soit des trés jeunes, soit des plus anciens qui attendent la retraite. Ce n’est pas typique de la mairie de Paris mais de tout un systéme. Un systéme qui pousse également les DRH pour maintenir leur budget à parfois engager quelqu’un au moment ou le besoin ne s’en fait pas sentir. On marche sur la tête…c’est tout…et cette tête n’est ni socialiste ou ump…il se trouve que la mairie de Paris est socialiste mais surtout une machine à gaz enorme !
Le socialisme est toujours ce qu’il a été, le problème c’est que les gens à la tête du parti ont changé . On a jamais vu personne dire que maintenant qu’il était devenu droite il se retirait du parti socialiste. C’est plutôt j’y suis j’y reste, je vais quand même pas tout remettre en question.
c’est un peu comme un gars qui est devenu cadre dans une usine de chaussette et qui devient cul-de jatte, il démissionne pas pour aller bosser dans une usine de gant…..