Être mis en lumière par « Bakchich » peut aussi porter chance. Petit tour d’horizon des candidats aux élections municipales qui ont eu la chance de bénéficier d’un article de la rédaction.
La droite et les médias y ont eu droit. Jouez hautbois, résonnez musette, c’est une « vague rose » qui s’est emparée des mairies de France en 2008. Une vague en trompe-l’œil, comme l’avait décrit Bakchich avant le scrutin, mais qui donnera toujours du baume au cœur de l’opposition. Si elle a perdu son électorat historique, celui capable de lui faire remporter des scrutins nationaux, elle a fédéré les « bobos des villes ».
À Paris, bien évidemment, Bertrand Delanoë s’est, comme prévu régalé. Réélu sans trop forcé, le maire du Vélib’ aura six années pour parfaire son système. Qui sait peut-être Bertrand le magnifique trouvera-t-il un peu de temps pour réformer également le système des cantines scolaires des établissement publics. Histoire que les gamins du XXe mangent aussi bien à l’école que ceux du XVIe.
En revenant de Nantes avec un victoire au premier tour, le socialiste Jean-Marc Ayrault a gentiment contribué à la victoire de la gauche. La liste qui s’opposait à lui ne lui a pas donné trop de mal. Pourtant pour réunir d’anciens soixante-huitards aux côtés d’affairistes et d’un petit gars passé par l’extrême-droite, sa concurrente Sophie Jozan avait buché. En vain. Idem pour Michel Peltan à La Roche-sur-Yon. Malgré le débauchage du maire-adjoint socialiste sortant, la dame villiériste n’a pu ravir la mairie à la gauche et Pierre Regnault.
Bien installé dans sa bonne ville d’Amiens, l’ancien ministre UMP Gilles de Robien s’est aussi décarcassé pour tenter de conserver son fauteuil de maire. C’est du boulot que de faire oublier à ses administrés que l’on appartient au parti d’un président de la République au plus bas dans les sondages…Mais las, trois fois las, les efforts sont restés vains. Et De Robien s’est pris un gadin, laminé par la liste d’union de la gauche De Mailly. Mauvais joueur, il a annoncé « se retirer de la vie politique locale ».
Heureusement pour la droite, elle saura se consoler avec le sud. Enfin le sud-est qui, s’il ne ressemble pas à la Louisiane, a toujours ce petit air d’Italie qui rappelle Berlusconi.
Bernard Brochand le maire de Cannes, a du ferrailler dur contre deux listes dissidentes de droites. Mais le capitaine a tenu bon la vague et le flot. Arrivé à bon port, le maire est réélu.
Dure fut la joute également du côté de Nice, entre le sortant Jacques Peyrat, ancien FN et le ministre motodidacte Christian Estrosi. Mais, sans doute une fois encore trahi par des « judas », Peyrat a du baisser pavillon. « Estro », le grand copain de Sarko a remporté la mise. Et annoncé son départ du gouvernement. Heureusement, il y a toujours la poste pour s’envoyer des nouvelles.
Triangulaire oblige, les polissons d’Aix-en-Provence, qui se sont joyeusement asticoté durant la campagne, vont devoir se rabibocher. Ils en ont l’habitude et c’était annoncé. Maryse Joissains (UMP) conserve sa mairie, Alexandre Medwedovsky son emprise sur les socialistes locaux et la liste de Peretti le droit de jouer aux adjoints.
Et l’UMP a réussi à conserver Marseille. Tout un symbole. Sûr que les Marseillais n’ont jamais trop aimé le changement, surtout à la mairie.Après 33 ans sous « Gastounet » Defferre, les habitués du Vieux-Port ont opté pour 18 ans de Gaudin, après une campagne à la forte impression de déjà-vu.
Seule nouveauté de taille les équilibres à l’intérieur des partis sont profondément modifiés. Le candidat socialiste Jean-Noël Guérini a raté son pari. En ne remportant pas la bataille dans le 3e secteur, il a fait basculer l’élection. L’étiquette de loser lui pend au nez. Et tout sa science et sa maîtrise des arcanes de la fédération locale seront nécessaires pour garder la main. Ses réseaux de président du conseil général des Bouches-du-Rhône ne seront pas de trop pour calmer les ardeurs d’un Patrick « Ségolin » Mennucci, qui a repris le 1er secteur à la droite, Samia Ghali et Sylvie Andrieux, les amazones de Michel Vauzelle, le patron de la région qui lui voue une rancœur tenace, ou de François Bernardini, le revenant judiciaire, réélu à Istres…
Réélu, le bucolique Jean-Claude Gaudin a senti le vent du boulet. Pas sûr que sa satisfaction soit totale sur le coup, puisqu’il doit sa victoire…à « Lou Ravi » Renaud Muselier, l’éternel dauphin, qu’il cherchait à écarter. « Nono » a battu le champion socialo Guérini dans son secteur et réinstallé Gaudin dans son fauteuil de premier édile. Du bel ouvrage qui devra être, bon gré mal gré, récompensé. Avec la présidence de la communauté d’agglomérations de Marseille, Marseille-Provence-Métropole, Renaud aura un joli hochet.
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