La Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille se pique d’essorer "le Vieux", Michel Soret 66 ans, toujours proche des carambouilles locales et du syndicat de pêcheurs niçois.
Nom de code : Crim Org 06. Effectif : 300 gendarmes, des juges un peu fadas, un procureur pugnace. Objectif : nettoyer le milieu nissart de son parrain « présumé », Michel Soret, alias « le Vieux ». Fiasco total. C’était en 2002.
Six ans plus tard, la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille s’est piquée d’essorer le Vieux, 66 ans, toujours proche des carambouilles locales. Ouverte en 2008 sur « tenue de maison de jeux clandestins », l’instruction du juge Voglimacci s’est épaissie.
Selon l’enquête, Soret tremperait dans du racket en bande organisée. Dans la « bande », le comité local de pêche. Tenu par le granitique Alex Plusquellec, le syndicat de pêcheurs niçois, « attributaire de presque toutes les subventions publiques destinées aux pêcheurs », est « suspecté, en s’autorisant de la protection de Michel Soret, d’un racket systématique sur les professionnels ». Ou quand le gros poisson fait bosser les petits…
Les enquêteurs fouillent le courrier du bras droit – armé – de Soret, Jean-Pierre Berquin, dit « le Balafré ». Dans un colis, des cartouches de cigarettes et un petit mot : « Le prix définitif est de 1,70 euro le paquet, livré où l’on veut. (…) Ils veulent bien démarrer à 200 cartons. (…) » Trafic de clopes. « Ils » ? Les écoutes téléphoniques, d’Ukraine à Monaco en passant par l’Italie, laissent augurer d’un vaste réseau. « Je ne répondrai pas à cette question », s’offusquent de concert Berquin et Soret, tous deux passés par la case prison en 2009 et sortis en février 2010. Sans avoir été blanchis.
Le 3 juin dernier, la chambre d’instruction d’Aix-en-Provence a refusé leur demande d’annulation de l’enquête pour des erreurs de procédures. Le Vieux ne saurait avoir tous les vices. Même de forme.
C’est l’été de Bakchich Hebdo !