François Fillon est attendu ce samedi à Alger, où il devrait retrouver l’actuel ambassadeur de France en Algérie, Bernard Bajolet, 59 ans et toutes ses dents. Ce dernier se prépare à coordonner l’ensemble des services de renseignements à l’Elysée. Portrait.
Le nouveau poste que l’Ambassadeur Bernard Bajolet se prépare à occuper ne devrait pas trop le dépayser. Les bunkers sécurisés et les environnements hostiles, ça le connaît. Alors, coordonner l’ensemble des services de renseignement à l’Élysée, quand on sait leur enthousiasme à travailler ensemble, ne peut que lui rappeler des terrains mouvants familiers. Ce nouveau poste de coordinateur vise à introduire cohérence et complémentarité entre des administrations bunkérisées (Lire l’encadré) et va faire grincer des dents. Pour en imposer aux espions militaires et civils, il fallait donc un serviteur de l’État doté d’un pédigrée riche en faits d’armes. Un champion des missions casse-gueule, les casseroles en moins. Le genre de profil qu’on irait davantage dégoter boulevard Mortier, à la DGSE, qu’au Quai d’Orsay.
C’est pourtant sur un diplomate que Nicolas Sarkozy a jeté son dévolu. Un haut fonctionnaire qui choisit de représenter la France à Sarajevo plutôt qu’à Berlin, à Bagdad plutôt qu’à Abou Dhabi, à Alger plutôt qu’à Rabat ne peut être foncièrement mauvais pour un Président qui a souvent du mal avec une culture Quai d’Orsay, trop pusillanime à ses yeux. Et plus que ses congénères diplomates, Bernard Bajolet a pratiqué la communauté du « rens » [renseignement, pour les initiés] et la diplomatie de crise. Deux qualités requises pour prévenir les batailles rangées à venir entre services.
Parfait arabisant et vrai orientaliste, ce natif de Lorraine a fait l’essentiel de ses quelques trente années de carrière dans l’Orient compliqué. Et plus c’est compliqué, plus il aime. Il est conseiller à Damas de 1986 à 1990, alors que la France est la cible d’actions violentes liées aux réseaux proche-orientaux. Il se frottera alors à la DST, qui développe des contacts avec les Syriens. Il rejoint Amman comme Ambassadeur entre 1994 et 1998. Poste d’observation idéal d’un Irak sous embargo et base de repli des huiles du régime comme de ses opposants, il développera les contacts, se préparant sans le savoir encore à l’affectation qui le sortira définitivement du lot.
Rentré de Sarajevo, flanqué du titre de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur qu’il a reçu à l’issue de sa mission dans la capitale bosniaque, c’est en « chef de section des intérêts français » qu’il arrive à Bagdad, en septembre 2003. La France qui s’est opposée à l’intervention américaine quelques mois plus tôt, n’est pas la bienvenue. Pendant que les envoyés américains restent barricadés dans la « zone verte » de la capitale irakienne, ciblés par les premiers groupes djihadistes, l’Ambassadeur de France se promène. Et va au contact des Irakiens apportant à l’Élysée et au gouvernement qui naviguent à vue des éclairages précieux sur la politique à mener. Cette connaissance fine du terrain lui sera utile quand il sera confronté aux prises d’otages de journalistes français. Il y gagne un rare crédit auprès de la DGSE, et la totale confiance de son patron, Pierre Brochand, un autre diplomate.
Si l’homme aime communiquer avec les médias, sait murmurer à l’oreille des chevaux (il pratique l’équitation) et dialoguer avec des preneurs d’otages par mail, il parle peu de lui. Seul un magazine a réussi à lui extorquer quelques secrets : Le mag des Contrexévillois, le journal de la ville où vivent ses parents. Dans une interview titrée « exclusif » et publiée en janvier 2005, « l’ami et citoyen d’honneur » de la bourgade thermale des Vosges, connue pour son eau, révèle appeler de Bagdad « une fois par semaine » ses parents – papa a même été « plusieurs années adjoint au Maire ». L’Ambassadeur en eaux troubles ne boit pas que de la Contrex. Scoop : il aime le casino et le bal du Nouvel an. Sa faille ? La patience, « qui n’est pas innée ». Heureusement, il a « la foi » dans ce qu’il fait. Voilà qui devrait plaire au très catholique Claude Guéant, l’influent secrétaire général de l’Elysée.
En France, le travail de renseignement est géré par quatre grandes administrations : la nouvelle Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI, résultant de la fusion RG et DST) sous tutelle du ministère de l’Intérieur ; la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), la Direction du Renseignement Militaire (DRM) et la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), sous tutelle du Ministère de la défense.
À Alger, qu’il rejoint fin 2006 dans la foulée de Bagdad, il retrouve une autre Ambassade bunkérisée où cohabitent gaiement et en nombre des agents de la DGSE et de la DST. Le numéro deux d’Al Qaïda vient d’annoncer l’intégration du GSPC algérien dans ses réseaux, augurant la série d’attentats sanglants qui frapperont ensuite l’Algérie. Les menaces directes contre la France le replongent dans la gestion du sécuritaire et les affaires de terrorisme. Une autre expertise à son actif, qui lui permettra d’avoir son mot à dire sur l’un des dossiers prioritaires du renseignement. Barbus et moustachus, attention ! L’homme à la barbiche qui arrive à l’Élysée va tous vous mettre à poils…
Bonjour Cassandre,
T’en fais pas laisse dire. T’énerve pas surtout c’est ce qu’ils attendent. Ils te provoquent comme tu le sais. Tombes pas comme d’habitude dans le panneau, laisse dire ils vont se lasser, crois moi.
Aller malekoum on n’est avec toi.
L’Algérie a voulut sont indépendance, elle l’a ! Elle a massacré puis jeté jusqu’au dernier français hors du pays. Il faut aller jusqu’au bout de la logique et ne pas permettre à ses gens là de poser un pied sur notre continent. Pas même en touriste ! Dehors immédiatement les 400 000 !
Nicolas, au boulot vieux, c’est pour régler des problèmes comme ça qu’on t’a mis là où tu es ne l’oubli pas. En échange de quoi tu peux jouer avec la carte Centurion de la France, c’est de bon cœur vas-y on fera l’effort de payer et peut être même qu’on renouvèlera ton mandat.
Ils ne voulaient pas de nous, qu’ils se rassurent on ne veut pas d’eux non plus !!
Et en cherchant bien c’est peut être 800 000 qu’on trouvera. Au moins