D’après le sondage d’Opinion Way pour Bakchich, 77% des sondés sont inquiets pour leur pouvoir d’achat. 26% des Français font confiance à Fillon, 22% à Sarkozy et 5% seulement à Brice Hortefeux !
Nicolas Sarkozy et le gouvernement affrontent ce jeudi un nouveau test social avec une journée de mobilisation, à l’appel des huit organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unsa). Un sondage Opinion Way réalisé pour Bakchich révèle que trois revendications préoccupent particulièrement les personnes interrogées : la baisse du pouvoir d’achat (77%), la hausse du chômage (73%) et le manque de moyens dans les hôpitaux (64%). Des préoccupations qui font désormais une certaine unanimité gauche-droite. Ainsi, 66% des sondés ayant voté pour Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle considèrent que le pouvoir d’achat est la revendication la plus importante exprimée durant la manifestation de ce jeudi 19 mars.
Le pouvoir d’achat que Nicolas Sarkozy avait érigé pendant sa campagne comme sa priorité - « Je serai le président du pouvoir d’achat » - est en train de se transformer en patate chaude du gouvernement. Cette frustration de l’électorat UMP est ressentie plus largement par l’ensemble des Français.
Par ailleurs, 73% des sondés s’inquiètent de la hausse du chômage. Une préoccupation partagée par l’ensemble des catégories socio-professionnelles et toutes tendances politiques confondues. D’ailleurs, 62% des électeurs de Nicolas Sarkozy s’inquiètent des mauvais chiffres de chômage au moment où les plans de licenciement se multiplient. L’Unedic prévoit d’ailleurs, cette année, 375 000 à 450 000 chômeurs de plus. Dans ce contexte, les personnes interrogées tiennent particulièrement à leurs services publics, et dénoncent à hauteur de 64%, le manque de moyens dans les hôpitaux (voir ou revoir le reportage de Bakchich au CHU de Montpellier). Bizarrement, le mécontentement dans les collèges, lycées comme dans les universités n’arrive qu’en quatrième revendication prioritaire.
Du fait de son omniprésence, Sarkozy subit de plein fouet les critiques des électeurs… au profit de son Premier ministre. C’est François Fillon qui, au sein du gouvernement, est perçu le plus à l’écoute des préoccupations quotidiennes (26% des sondés contre 22% à Sarkozy).
En revanche, le nouveau ministre des Affaires sociales, Brice Hortefeux, qui sera ce jeudi l’invité du JT de France 2, a du mal à exister. Seuls 5% des sondés lui reconnaissent quelques qualités d’écoute. Pire que tout pour l’exécutif : cette proportion tombe à 1% dans l’électorat UMP. Une douche froide pour le meilleur ami du Président qui cherche à redresser l’image répressive de son fidèle. Une bonne note pour la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui se place juste derrière Sarkozy (20% des sondés).
Confrontés à cette somme de mécontentements et à une augmentation des plans de licenciements, l’Élysée et Matignon n’ont pourtant pas prévu d’organiser de nouveau sommet social, comme ils l’avaient fait après la mobilisation du 29 janvier. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy n’a pas prévu de s’exprimer en direct de Bruxelles où il participera au Conseil européen. François Fillon, lui, assurera le service après-vente sur TF1. Mais selon le chef du gouvernement, il n’y a plus rien à distribuer. « Toute enveloppe supplémentaire, c’est de la dette supplémentaire », a-t-il lâché, avant même la mobilisation de ce jeudi. L’exécutif aurait-il sous-estimé la grogne sociale ?
Selon ce même sondage, 63% des personnes interrogées (toutes catégories socio-professionnelles confondues) trouvent légitimes la manifestation de ce jeudi. Ce sentiment n’est pas réservé qu’aux catégories populaires… Une majorité de cols blancs (62%) approuve l’appel à la mobilisation. Un résultat qui vient confirmer un sondage BVA pour les Échos, rendu public mardi 17 mars : trois français sur quatre, soit 74% des sondés, approuvent le mouvement de grève prévu ce jeudi.
Petit réconfort pour Sarko : seuls 27% des sondés qui ont voté pour lui à la présidentielle trouve la grève légitime. D’après ce sondage, le noyau dur de ses soutiens ne se serait pas effrité depuis son élection.
À lire ou relire sur Bakchich.info
Mieux qu’un sondage, un recensement :
Ne trouvant ces chiffres nulle part, nous avons nous-même collecté et additionné les deux chiffres (RG et réel) du nombre de manifestants, ville par ville, en mentionnant à chaque fois nos sources : un vrai boulot de journaliste ! (Tiens, d’ailleurs : pourquoi aucun journal ne vérifie ??? ça n’étonne personne que la police compte trois fois moins de manifestants qu’il n’y en a ?)
Nous avons compté un total partiel de 3 224 415 manifestant-e-s dans 254 manifestations (environ "seulement" 1 500 000 "selon la police", soit plus que le "total" officiel (1 200 000) annoncé par le gouvernement Sarkozy !).
Plus de manifestants mais moins de grevistes …
Ce paradoxe n’a choqué personne …
Peut-être un début d’explication : à Grenoble, les porteurs de drapeaux et banderoles étaient des vieux de la vieille mais le gros de la troupe était constitué par des lycéens et des étudiants …
Il me semble que le mouvement s’essouffle chez les actifs mais que la mobilisation augmente chez les autres.
Je ne sais pas trop comment interpreter ça …
Le Monde du 8 mars 2009 brise (enfin) un tabou médiatique du « politiquement correct » : « plusieurs pays européens baissent les traitements de leurs fonctionnaires… »
Après la Lettonie, la Hongrie et l’Irlande ont le courage d’agir dans la bonne direction…
Trop de fonctionnaires… trop cher payés… par les travailleurs !
Partout pareil… non !.. pas de ça chez nous…
Ici, en France, Corse et Outre Mer, le « POUVOIR D’ACHAT » est certes accaparé… confisqué par les SEULS ‘FONCTIONNAIRES’ & ‘ÉLUS’ mais pas question de baisser leurs traitements et pensions…
Les autres ?… « Toutes & Tous Pauvres ! » Les travailleuses et travailleurs, elles et eux, ont du mal à ‘boucler leurs fins de mois’… ‘tirent le diable par la queue’ !
Tant pis, c’est ça le socialogaullisme… « le royaume des fonctionnaires », n’est-ce pas ?