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Parisot, Sarko et les salaires des patrons : le remake

Soap opéra / vendredi 27 mars 2009 par Xavier Monnier
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La patronne du Medef Laurence Parisot refuse de céder à l’ultimatum du pouvoir pour mieux encadrer la rémunération des patrons. En octobre dernier, la sortie de son code éthique avait pourtant bien répondu à une pression de l’Elysée.

La valse reprend. A deux temps. Devant les nouveaux attributs que s’octroient dernièrement les patrons, l’Elysé monte au front. Et menace d’encadrer par un décret la rémunération des patrons. Tous ergots sorties, la patronne des patrons, Laurence Parisot clame qu’elle ne cédera pas. Avec, cerise sur le gateau, de jolie déclarations. « Il serait très dangereux d’avoir le pouvoir de faire des règlements qui s’imposent à tous nos adhérents. Cela me rappelle une autre époque ».

La bisbille a comme un air de déjà vu. En octobre dernier, tandis que la crise éclatait,que l’opinion se chauffait de voir les patrons continuer à s’engraisser et l’Elysée à avoir les sourcils froncés, Laurence Parisot remettait un projet de code d’éthique pour encadrer les salaires des chefs d’entreprise. Sans pression clamait-elle alors…

Papier Paru le 10 octobre 2008

Laurence Parisot a assuré que le rapport remis, lundi, à Sarkozy encadrant les rémunérations des patrons était « libre de toute pression ». Voici la note qui prouve le contraire.

Si, si les patrons sont gentils. Et le prouvent en pleine crise (krach) financier. Le 30 septembre dernier, le boss de la banque d’assurances franco-belge, le bien nommé Pierre Richard, plie bagage. Superbe, l’ancien chouchou de la presse économique n’a pas même droit à des indemnités de départ, quand Axel Miller son alter ego belge, Directeur de Dexia, renonce de lui-même à un parachute doré de 3,7 millions d’euros.

Et s’il fallait encore une preuve que les grands dirigeants font œuvre de responsabilité, Laurence Parisot, la big boss du MEDEF l’a apporté lundi dernier 6 octobre. En dévoilant tout simplement un ensemble de propositions pour encadrer les indemnités records ou parachutes dorés pour les patrons à mauvais bilan.

Après le scandale de l’UIMM, la courageuse Parisot cèdent aux pressions et doit s’attaquer aux salaires des patrons - JPG - 68.2 ko
Après le scandale de l’UIMM, la courageuse Parisot cèdent aux pressions et doit s’attaquer aux salaires des patrons
© PieR

Un brin matamore, Laurence Parisot ne s’est pas privée de lancer à la cantonade que ce projet «  est libre de toute pression », médiatique ou politique. Libre ? En fait, pas vraiment, comme on va le découvrir. Mieux, le Medef et l’Association française des entreprises privées (AFEP, une sorte de cercle chic des patrons voire un super Medef) ont « commencé à travailler depuis six mois, le gouvernement vole au secours de la victoire ».

Les grands patrons sonnent le tocsin

Sauf que. La blanche robe de Parisot se trouve un peu tâchée par un mail du 29 septembre dégotté par Bakchich.

Dans sa missive électronique au ton un peu affolé, Jean Martin Folz, le président de l’Afep, le club le plus sélect du patronat français, sonne le tocsin. En pièce jointe, le projet « de recommandations des dirigeants mandataires sociaux de sociétés ». En gros, un projet de "régulation", comme on dit, du montant de la rémunération des grands patrons…

« L’ultimatum des pouvoirs publics et la pression médiatique imposent d’aller très vite, écrit le président de l’Afep, et je vous demande de me faire connaître votre position d’ici lundi soir [ndr, soit le soir même] ». Tant pis pour l’algarade de Parisot, le patronat a bien cédé à la pression. Et de l’opinion, et des "pouvoirs publics", autrement dit de l’Elysée. La demande ne s’adresse pas au tout venant. Dans la liste des destinataires du mails Daniel Bouton (Président de la Société Générale), Michel Pebereau (Président de BNP Paribas), Thierry Desmarest (ex Patron de Total), Henri de Castries (Président d’Axa), Gérard Mestrallet (boss de Suez) ou encore l’ami yachtman du Président, Vincent Bolloré.

Le président de l’AFEP, dans ce mail à ses amis grands patrons, décrète l’état d’urgence du à la pression médiatique et à l’ultimatum des pouvoirs publics - JPG - 42.3 ko
Le président de l’AFEP, dans ce mail à ses amis grands patrons, décrète l’état d’urgence du à la pression médiatique et à l’ultimatum des pouvoirs publics

Lesquels ont trouvé semble-t-il peu de chose à redire à ce projet, né à «  l’issue de longues discussions avec le MEDEF ».

Le projet s’avère en tout point semblable au code de gouvernement des entreprises, présenté le 6 octobre lors d’une conférence de presse du Medef. À savoir « mettre un terme aux indemnités de départ après un échec et d’autre part limiter les éventuelles indemnités à des conditions de départ à deux ans ».

Mesquine l’AFP remarque qu’aucun plafond n’est prévu dans l’annonce de la présidente du Medef. Impression confirmée par le projet dévoilé par Bakchich. Carrément insolente, l’agence de presse note que ces « deux ans d’indemnité », correspondent « exactement à ce qu’aurait du toucher Axel Miller. »

On lave le linge sale en famille, même chez les riches

De là à déduire que pressés de toute part, les grands patrons ont paré au plus urgent pour qu’aucune législation ne vienne interférer, il n’y a qu’un pas. Qu’il serait de bien mauvaise foi de franchir, puisque les dirigeants des grandes entreprises savent fort bien laver leur linge sale en famille. « L’AFEP et le Medef saisiront les dirigeants des sociétés qui n’appliqueraient pas l’un de ces recommandations sans explication suffisante », précise le document. Pour leur taper sur les doigts ?

L’écho venue de l’Elysée a plus que validé la démarche. Présenté le 7 octobre en conseil de ministre, ce « code de gouvernement » édicté par la patronat a ravi Sarkozy. C’est « le système le plus avancé dans les pays développés en matière d’encadrement des rémunérations de dirigeants », s’est même enthousiasmé Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’industrie. Seul petit bémol, si les entreprises cotées en Bourse n’adhèrent pas formellement et publiquement à ce code, le gouvernement se réserve la possibilité de légiférer.

Merci patron !

Pour télécharger le code de gouvernement du Medef, cliquez sur l’image

Le code de gouvernement du medef - PDF - 2.9 Mo
Le code de gouvernement du medef

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5 MESSAGES

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  • Parisot, Sarko et les salaires des patrons : le remake
    le samedi 28 mars 2009 à 01:32, JGibert a dit :

    C’est un faux problème monté en sauce par les médias. Si les gens travaillaient on aurait moins de chômage. Biensûr il leur faut tout : 35 heures payés 45, des aides dans tous les sens… On les entend pas se plaindre tout ces gens des factures de mobile a 100 euros par mois, des abonement internet, satelitte, etc. Vous vivez bien au-dessus de vos moyens cher compatriotes

    Les patrons on bien raison d’en profiter, si j’étais à leurs places je ferais pareille.

  • un oubli sans doute ?
    le vendredi 27 mars 2009 à 18:38, offtheroadagain a dit :
    Il est amusant de constater que dans la liste des avantages cachés ( de moins en moins ) que s’octroient nos dirigeants, il en est un qui est trop souvent oublié et qui coûte cher aux entreprises, les retraites chapeaux. Thierry Morin l’ex-patron de Valéeo devrait ainsi toucher 800.000E par an en plus de ses 3,2 millions d’euro d’indemnités de départ. De quoi supporter la crise ! les licenciés quand à eux ….. qu’ils se débrouillent. Heureusement notre président est là pour se soucier de la morale en matière financière.
  • Parisot, Sarko et les salaires des patrons : le remake
    le vendredi 27 mars 2009 à 18:12
    Au niveau des fautes, ça se passe comment chez vous ? Dommage parce que vos bonnes infos deviennent illisibles ! Si vous avez besoin de correcteurs, beaucoup cherchent du boulot…
  • Parisot, Sarko et les salaires des patrons : le remake
    le vendredi 27 mars 2009 à 11:04
    la CFTC étant en pleine forme en ce moment pourquoi Sarko et Parisot ne font ils pas appel au syndicat de ce bon VOISIN AMI de Benoit XVI pour recoller les capotes AVEC LA CALOTTE ???
  • Parisot, Sarko et les salaires des patrons : le remake
    le vendredi 27 mars 2009 à 10:51, arroumecs a dit :
    Pendant ce temps, les actionnaires des banques qui sont censés prendre des risques et donc perdre de l’argent quand leur entreprise fait de mauvaises affaires, se gavent de dividendes grâce à la contribution de l’état qui contribue a rétablir les fonds propres. Les dites banques qui ne se sentent pas plus obligé que cela de fournir des crédits viables aux entreprises dans le besoin. Qui paye ?
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