Le jour même d’un raout réunissant industriels et politiques et supposé favoriser les investissements du Qatar en France, un fonds qatari a annoncé la cession d’un lot d’actions Suez.
Gérard Mestrallet vient de subir une avanie assez cruelle. Jeudi 1er avril, il a passé quasiment toute sa journée au Grand Hôtel Intercontinental pour assister à une conférence sur l’investissement au Qatar, en présence des dirigeants politiques, économiques et industriels de cet émirat gorgé de pétrole et de gaz.
François Fillon est même venu faire un petit discours, tout comme notre très chic ministre de l’Économie Christine Lagarde, qui, maniant la brosse à reluire comme personne, a expliqué que si les Français n’ont pas de pétrole, ils ont des idées. Tandis que les Qataris, eux, ont du pétrole, du gaz et des idées.
Et Mestrallet ? Le beau Gérard avait un double intérêt : montrer que son groupe, GDF Suez, peut répondre aux besoins du Qatar dans le domaine de l’énergie et des services environnementaux, via sa filiale Suez, et en profiter pour câliner au passage ces Qataris riches à milliards.
Car le fonds qatari Q-West, contrôlé par le fonds souverain Qatari Diar, détient 2,98 % du capital de Suez. Et puis, patratas. En cette belle journée supposée favoriser le rapprochement entre la France et le Qatar, Q-West annonce la vente de 2 % de Suez pour ne conserver que 0,98 % du capital. Résultat, le cours de Suez chute de 3,27 % à 17,16 euros. D’autant plus rageant que Veolia, le grand concurrent, a progressé de 1,37 % le même jour.
Le Moyen-Orient ne porte pas chance à Mestrallet. Gérard faisait partie du consortium monté par sa grande copine Anne Lauvergeon, patronne en sursis d’Areva, pour vendre des centrales nucléaires à Abou Dhabi. Avec le succès que l’on sait. Décidément, cette région demeure compliquée pour faire du business.
Lire ou relire sur Bakchich.info :