Merci les Bleus pour ce week-end drôlissime ! Dans cette Coupe du monde sud-africaine soporifique, l’équipe de France est la seule à faire le spectacle. En hommage au traître, un "Taupe 5" en vidéos.
Jusqu’où iront-ils ? Insultes puis exclusion de Nicolas Anelka, chasse à la "taupe" qui transmet les infos internes à la presse, pleurnicheries et excuse publique de Franck Ribery à Téléfoot (TF1), rumeurs de "clans ethniques", d’une intervention tactique de Zinedine Zidane et d’une bagarre avec Yoann Gourcuff, doigt d’honneur de William Gallas, grève des joueurs et communiqué lu par le sélectionneur Raymond Domenech ( !) contre la Fédération Française de Football (FFF) dont le président Jean-Pierre Escalettes est « consterné », démission "honteuse" du directeur général délégué de la Fédé (« Ce n’est plus mon problème ! ») après une altercation entre Patrice Evra et le préparateur physique Robert Duverne, hâtivement soupçonné par Le 10 Sport d’être la fameuse "taupe"… Le week-end mouvementé des Bleus a des allures de feuilleton ("48 Heures Chrono") avec, en guise d’épilogue de la journée surréaliste, l’ex-loser de Koh-Lanta Franck Leboeuf proposant sa candidature pour la Fédé… Le pauvre Stéphane Ruffier, troisième gardien appelé vendredi en Afrique du sud pour pallier la blessure de Cédric Carrasso, doit se demander dans quelle galère il vient de débarquer.
De Nicolas Sarkozy à Daniel Cohn-Bendit en passant par Christine Lagarde, les politiques ont leur avis sur le fiasco des Bleus. Outre l’hallucinante réaction du "philosophe" Alain Finkielkraut (celui qui trouvait qu’il y avait trop de "blacks" en équipe de France) et « son équipe de caillera » sur Europe 1, le pompon de la démagogie revient au Directeur Technique National Gérard Houllier, qui avait milité pour maintenir Domenech en 2008 et écarter l’influence des anciens champions du monde 98.
L’ancien entraîneur de l’équipe de France lors de la piteuse élimination au mondial 1994 (qu’il avait mis sur le compte de David Ginola), n’hésite pas à se dédouaner de toute responsabilité depuis l’explosion du groupe. « J’avais des doutes sur la bonne tenue de l’équipe de France dans cette compétition pour des tas de raisons », a-t-il osé dire entres autres virulentes critiques dans L’Equipe. Oui, oui, le même Houllier qui déclarait ne pas être inquiet à l’issue du nul contre l’Uruguay !
Finalement, dans cette Coupe du monde soporifique, la seule équipe à faire le spectacle et à inventer chaque jour de passionnants rebondissements , ce sont nos chers 23 Bleus. Remercions-les comme il se doit avec quelques vidéos… En quelques sortes notre "Taupe 5" de l’équipe de France
Commençons par l’hilarant spot de la FFF, inspiré de la campagne de Barack Obama, concocté pour la Coupe du monde 2010. Yes we can !
Elle était comment déjà l’ambiance ? « Ce groupe est vraiment sain », racontait le capitaine Patrice Evra à la veille du match contre le Mexique (lire le compte-rendu de la conférence de presse sur le site de la FFF). « Le groupe n’est pas sain », dira-t-il trois jours plus tard. Aujourd’hui, le fait de se retrouver pendant 2 mois ensemble va être extraordinaire parce qu’il y a vraiment quelque chose qui se créé. On sent que chacun est plus intime avec l’autre, se réjouissait Cédric Carrasso. Mais c’est l’invité surprise Mathieu Valbuena qui en parlait le mieux à quelques jours du début de la compétition : « Ce qu’on m’avait dit de l’équipe de France avant que j’arrive, c’est pas du tout ce que je vois maintenant. Parce que je vois que tout le monde est déterminé, tout le monde s’entend bien avec tout le monde… Le groupe vit hyper bien ».
Avant de mettre en doute l’intégrité de la maman de son sélectionneur (d’après la Une de L’Equipe samedi), Nicolas Anelka aimait Raymond Domenech dans un entretien pour 20minutes.fr, le 16 novembre 2009 en égratignant ses prédécesseurs : « Avant, il y avait Santini, c’était impossible de parler avec lui. Lemerre, pareil. Jacquet, c’est ça, hein ? Impossible aussi. Malgré ce qu’on a pu dire, c’est avec Domenech que j’ai les meilleurs rapports ». « Aujourd’hui, il est le mal-aimé. (…) Peut-être que, dans six mois, il sera le boss, et plus personne ne pourra l’insulter ». Ou presque… Bis repetita en janvier 2010. Interviewé par France 2, le footballeur parle de sa « maturité », des futurs exploits de l’équipe de France et de sa relation avec l’entraîneur des Bleus : « C’est le seul coach avec qui je parle. C’est pour ça que sur le terrain, aussi ça se passe bien. Parce qu’on arrive à se comprendre. (…) Depuis qu’on se connaît, il n’y a jamais de clash ou quoi que ce soit. Non, ça se passe super bien, qu’il me mette titulaire ou remplaçant. » (Dans le même genre, la pub de Quick dans laquelle Nico parle à un hamburger risque de se faire rare dans les jours qui viennent à la télé)
Tensions, fuites, isolement, critiques, départs précipités… Le voyage en Afrique du sud, c’est aussi addictif qu’une racoleuse émission de télé-réalité ! Ce montage réalisé par Tristan Berteloot avec un extrait de France-Mexique remixé avec "L’île de la tentation", ressort clairement du lot des parodies sur le séjour de l’équipe de France.
Ce rêve bleu, c’est merveilleeeeeux…
Oooh mais rassurez-vous, notre Finkielkraut national a trouvé le moyen de relier les "mutins" de l’équipe de France à l’esprit "cailleu-ra", comme il aime dire.
Ces "cailleu-ra" directement responsables de la déliquescence de l’équipe de France mais aussi du pays tout entier….
Je constate encore qu’apparemment (entendu hier soir d’après Dugarry), un journaliste a encore menti, faisant dire à Anelka "Va te faire enculer, sale fils de pute" au lieu de "Va te faire enculer, toi et ton système de merde"…
Légère nuance on en conviendra, mais faut bien vendre…
Et voici que les politiques et la presse s’emparent de cette affaire de la plus haute importance pour le pays, l’implosion de l’Equipe de France.
Bientôt, les politiques et la presse s’empareront des affaires concernant les Loft Story et assimilés, probablement au nom de l’intérêt national.
Une équipe de divertissement, ayant pour fonction de taper dans un ballon et qui ne génère aucune véritable richesse pour le pays exceptés des quantités astronomiques d’actifs immatériels, devient la préoccupation principale du pays.
Si j’étais historien et érudit, je tenterais un parallèle entre la Rome antique décadente et la France contemporaine.