Jean-Pierre Escalettes a annoncé sa démission de la présidence de la Fédération Française de Football, officiellement pour cause de "fiasco" des Bleus.
Jean-Pierre Escalettes, 75 ans, a annoncé lundi 28 juin sa démission de la présidence de la Fédération Française de Football, officiellement pour cause de "fiasco" des Bleus au Mondial sud-africain.
Voici son communiqué :
« Après un week-end de réflexion durant lequel j’ai consulté mes collègues élus, mes collaborateurs et mes proches, je considère qu’il est de mon devoir de démissionner de ma fonction de Président de la Fédération Française de Football.
J’assume avec lucidité ma part de responsabilité. Ma décision est essentiellement dictée par la volonté de préserver et de faciliter l’évolution d’une institution que je sers avec passion depuis plusieurs décennies.
Je remettrai ma démission à l’issue du Conseil Fédéral du 2 juillet prochain. Je resterai à la disposition de tous pour analyser sans complaisance les raisons du fiasco de l’Équipe de France en Afrique du Sud. Je développerai ces divers points vendredi devant mes collègues du Conseil Fédéral. Dans l’intervalle, je ne répondrai à aucune sollicitation des médias. »
Jean-Pierre Escalettes était devenu président de la FFF en février 2005 et avait rempilé sur un second mandat le 13 décembre 2008, date à laquelle Bakchich avait publié l’article ci-dessous :
Réunies en conclave le 13 décembre 2008, toutes les familles du football s’apprêtent à renouveler par acclamations, le bail de Jean-Pierre Escalettes à la tête de la Fédération Française de Football.
La seule question qui obsède encore les participants à l’Assemblée Fédérale de l’auguste institution, réside dans le score qu’il réalisera et s’il parviendra à dépasser les 92,56% des voix obtenues sans bourrage des urnes lors de la précédente consultation.
Certes l’ampleur un brin sovietico-consentuelle de sa performance électorale a son importance. Mais le parcours de l’homme public vers le pouvoir suprême l’est tout autant. Et de ce point de vue, sa biographie officielle est assez déroutante. On connaît son dévouement sans faille pendant 25 ans à la cause de la langue de Shakespeare en qualité de professeur d’anglais certifié.
La bonne ville de Ribérac en garde un souvenir ému. Pour autant, s’ils n’en laissent rien paraître, ses hagiographes ont probablement été confrontés à des choix déchirants lorsqu’il s’est agi de sélectionner ses faits d’armes les plus tranchants. À commencer par sa dernière croisade en terre du Médoc…
À Parempuyre plus précisément, qu’il aurait rejoint selon la légende, en Septembre 89 pour la rentrée scolaire. Premier sujet d’étonnement. Dans la charmante commune de 8000 âmes passée à la postérité pour son paisible port de Lagrange sur la Garonne et son espace culturel François Mitterrand, personne ne garde semble-t-il le moindre souvenir de son arrivée au début de l’année scolaire 89-90 au Collège Porte du Médoc.
À demi surprenant. Car les historiens du football ont retrouvé la trace d’un désormais célèbre arrêté de détachement du 03/04/1990, par lequel l’homme de lettres se voit mis à disposition du Ministère de la Jeunesse et des Sports du 1er Décembre 1989 au 31 Août 1992 et plus particulièrement de la DRDJS de Paris.
Difficile en effet d’être simultanément à Paris et à Bordeaux. À l’époque, le TGV Sud-Ouest était encore une vue de l’esprit. Prenant manifestement goût à la vie parisienne. Le futur homme fort du ballon rond français rempile : Un nouvel arrêté ministériel du 14/12/1992 prolonge le détachement à la DRDJS de Paris de Jean-Pierre Escalettes, du 01/09/1992, au 31 Août 1995 date à laquelle il fera valoir des droits à une retraite bien méritée.
Comme le savent tous les fins connaisseurs des arcanes de notre fonction publique, les arrêtés de détachement pris par l’administration d’origine de l’intéressé précisent l’emploi budgétaire sur lequel il est détaché. De son côté, s’il ne veut pas être en reste, l’organisme qui l’accueille peut préciser ses fonctions. Au grand désespoir des Historiens du Sport, les arrêtés de détachement des personnels du second degré ne paraissent pas au Bulletin Officiel de l’Education Nationale.
Subsiste évidemment la source d’informations irremplaçable que constitue le Bureau des détachements du Ministère de l’Education Nationale. Seconde surprise de la carrière du Professeur Escalettes, les arrêtés mentionnés plus haut paraissent n’avoir jamais été publiés. En d’autres termes, exception faite de l’intéressé lui-même, pas grand monde n’a eu connaissance de sa montée à Paris. Bizarre, bizarre, on aurait voulu escamoter l’arrivée du linguiste distingué dans la ville-lumière qu’on ne s’y serait pas pris autrement…
Troisième surprise de taille, la DRDJS de Paris « ne dispose d’aucun document dans ses archives concernant Monsieur Jean Pierre Escalettes… ». Où peuvent bien être classés telles de précieuses reliques ses 6 bilans annuels de travail dont copie était remise au Directeur Technique National de l’époque ? Qu’importe.
Puisque l’ambitieux biterrois (il est né dans cette citée de l’ovalie en 1935) précisera lui-même avoir été mis à la disposition de la Direction Parisienne du Ministère de la Jeunesse et des Sports en qualité de…Professeur de Sport ! Chapeau l’artiste, non seulement la tête mais les jambes par-dessus le marché. Sauf qu’on apprend de source fédérale et donc indiscutable, qu’il est aussi, et surtout, nommé Secrétaire Général de la Fédération, poste qu’il occupera du 03/08/1990 au 24/03/1995. À peu de chose près, pendant toute la durée de son détachement à Paris comme Professeur de Sport, exerçant des missions de conseiller technique sportif. Un dangereux mélange des genres…
Les conseillers techniques sportifs et particulièrement les ex-conseillers techniques régionaux d’Etat, sont en effet visés par quelques dispositions un brin contraignantes : notamment l’article 9 du décret n°2005-1718 du 28 décembre 2005 reprenant des dispositions antérieures, et l’article 8 de l’instruction ministérielle n°06-169 du 11 octobre 2006 qui en découle. Ces 2 articles contiennent la formule incontournable selon laquelle « …leurs missions sont incompatibles avec toute fonction élective au sein des instances dirigeantes, locales, départementales, régionales ou nationales, de la fédération auprès de laquelle ils exercent ces missions... ». Pour la faire courte, celui qui n’était encore que l’ambitieux professeur Escalettes ne pouvait être à la fois Professeur de Sport à la DRDJS de Paris et Secrétaire Général de la Fédération. De la part d’un des plus éminents dirigeants sportifs français, qui n’a pas craint de se plaindre « que la justice de son pays l’empêche d’appliquer ses règlements » une anomalie apparemment aussi criante qui a tout de même duré 5 petites années a forcément une explication. Fiable à 92,56%…
La communication "à la Escalettes", résumé dans ce superbe spot pour encourager les Bleus à la coupe du monde. Yes we can !
A lire ou relire sur Bakchich.info
Bonne chose ce(s) départ (s)Mais…le sport va t’il y gagner ? Depuis le temps que les gros clubs pros "industriels et financiers" lorgnent sur les"fonds" budgétaires de la 3f qui leurs échappent,l’occasion est trop belle pour la louper d’autant qu’il ont un ami bien placé, épaulé par "la vaccineuse en chef" .Cela leur permettra d’adapter régles et réglements, au plus près des intérêts des SARL libérales du foot pro, des "sponsors" des produits dérivés et des "droits télé" !
Comme dans toutes prises de pouvoir (même dissimulée) il va y avoir des perdants… : le foot amateur déjà parent (très) pauvre de la 3f ! A terme : exit la formation, les stades et clubs de banliues et rureaux les valeurs de fraternités et de sportivités ?
clovis
ps : concernant la vidéo d’arbitrage, si vous pariez sur les matchs …non pas le pékin qui parie sur internet…mais les " blanchisseurs"..accepteriez vous qu’une caméra vous prive des gains prévus…avant les matchs ?