Madame Liliane Bettencourt est-elle sûre que son argent est bien distribué ?
Quels que soient les mystères cachés dans les arcanes de ce qu’il faut bien appeler l’affaire Woerth, il est une vérité qui saute aux yeux de tout observateur impartial : c’est la grande générosité de Mme Liliane Bettencourt. Cette aïeule de caractère, qui a richement doté François-Marie Banier au motif qu’il l’amuse, n’est pas de ces milliardaires qui économisent les épingles pour ne pas diminuer leur pelote.
Au contraire : l’UMP par-ci, les vendeurs d’îles de l’océan Indien par-là, ils sont nombreux à avoir bénéficié de ses largesses, et tant de solidarité ne pose qu’un problème : Mme Bettencourt est-elle sûre que tout cet argent est bien distribué ? La libéralité n’est point le libéralisme, et, en ces jours de crise où la vie devient si difficile pour d’innombrables citoyens, on suggérerait volontiers à l’actionnaire principale de L’Oréal l’organisation d’un authentique Bettencourthon, pour venir en aide à ceux qui en ont vraiment besoin.
Premier cas social : la pauvre Christine Boutin, qui vient de renoncer d’elle-même aux émoluments associés à la mission d’enquête sur la « mondialisation », qu’on ne pouvait confier qu’à elle seule. Cette sœur Emmanuelle rambolitaine perd ainsi 9 500 euros par mois. Liliane s’honorerait en venant discrètement, et pour la même somme, au secours de notre fière indigente.
Chacun sait, à propos, que l’addiction est une maladie. Or, il faut à Christian Blanc, notre secrétaire d’État à l’Aménagement du Grand Paris, au moins deux cigares Partagas n° 4 par jour, à 24 euros pièce. L’État, qui assumait jusqu’ici cette charge, ne le veut plus. Pis : M. Fillon, l’œil noir des dépenses publiques, exige même de l’ancien PDG d’Air France le remboursement des havanes. Mme Bettencourt ne mégotera pas, et prendra en charge l’innocente passion du puni.
« J’aime la fantaisie, je la préfère même à la mauvaise éducation », a dit la donatrice (le Monde du 20 juin), en expliquant pourquoi elle met si volontiers la main au Banier. C’est souligner que la mauvaise éducation a tout de même ses charmes. Et une rente à vie pour cet e… d’Anelka, dont le p… de train de vie risque de connaître une f… de p… de désinflation !
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