Vu du Chaban
Lieu. Bordeaux, stade Chaban-Delmas, 19 septembre
Genre. Purge Footballistique (6e journée de championnat de France de Ligue 1)
Acteurs. FC Girondins de Bordeaux - (si peu) Olympique Lyonnais, ballon, Cédric Carasso
Puel et Tigana qui s’affrontent pour la première fois depuis que le premier piqua la place du second comme entraîneur à Monaco en 1999. Le retour de Yoan Gourcuff à Bordeaux, mais sous le maillot lyonnais, un mois après avoir un transfert mouvement d’Aquitaine vers le Rhône. Les présidents Aulas et Triaud qui aiment à s’asticoter par presse interposée. Jean Tigana qui affronte Lyon, dont il avait été éjecté voilà 15 ans, par Bernard Lacombe, toujours homme de l’ombre de l’OL. De vieilles inimitiés, des transfuges, des traîtres, des luttes de pouvoir….Bordeaux-OL a tout pour être une affiche. Enfin avait tout, à en croire l’Equipe du 19 septembre. Mieux, les deux clubs, mal classés, devaient absolument l’emporter. Et le spectateur de Canal + a pu croire à la possibilité d’un choc. Au moins jusqu’au début du match. dix minutes ont suffi. Pas de révolte, encore moins de chaleur, ou de combat. Là où un Stade Vélodrome se serait déjà embrasé, un chaudron stéphanois bouillant, le parc Lescure flâne. Les fleurets ne sont pas même mouchetés.
Entre passes ratées, contrôles manquées, hors-jeu stupides,.
Entré sous les sifflets de son ancien public, conspué à chaque touche de balle, Gourcuff ne court que peu remarque le commentateur Philippe Doucet. "C’est lui qui a parcouru le moins de terrain jusque là". Habitué aux magazines de modes et aux midinettes, le Breton ne cavale plus, il défile. Acheté 10 millions d’euros il y a huit mois, le Croate Dejan Lovren a toujours du mal à passer pour un joueur de foot. Heureux qu’il joue à l’OL. Lol. Ce soir, le défenseur se fond parfaitement dans la nasse.
Polis, les Bordelais se mettent au diapason. Le latéral Trémoulinas campe sur son côté sans déborder, à l’instar de son compère Sané. La défense centrale laisse partir Lissandro. Le meilleur attaquant du championnat l’an dernier traîne 5 kilos en trop, et son tir déborde du cadre. Voilà tout pour les 45 premières minutes.
Même la chaine cryptée, désespérée, a entrecoupé son résumé de mi-temps par des but sochaliens de la veille. Superbe certes, mais Sochaux (prononcer Choco). A côté de Bordeaux-Lyon, le Doubs peut faire rêver. C’est dire…
Dans une ambiance feutrée et polie, le match reprend. Un coup-franc, un tête. 1-0 pour Bordeaux, but de Diarra. Puis 2-0 après un joli raid du Brésilien Jussié. Entre-temps, rien. Ou presque. Des fautes, des erreurs de marquage, des dégagements en touche et 22 joueurs aux courses erratiques devant un soporifié pubic. Seul Cédric Carasso, le gardien bordelais surnage. Impérial à Paris (victoire 2-1), sauveur contre Marseille (1-1 alors que Bordeaux jouait à 10), décisif hier soir. Un arrêt improbable quand Bordeaux ne mène qu’un zéro, à bout portant évite à son club de voir Lyon remonter. En face Lloris, titulaire aussi, en équipe de France, impuissant. Sans doute une idée pour le sélectionneur Laurent Blanc.
Fin d’un pauvre match. Cités cossues, clubs nantis, foot sans saveur. Le poète a raison. Les bourgeois jouent comme des cochons.