Premier League, l’argent des agents

Qu’il pleuve ou qu’il neige, qu’elle croule sous des dettes abyssales ou pas, la Premier League anglaise demeure, quoi qu’on en dise, La Mecque du football professionnel. Elle sait d’ailleurs se montrer très généreuse avec les agents sportifs qui contribuent à entretenir sa légende.

Au cours de l’exercice fiscal clos le 30 septembre 2010, les clubs qui la composent ont en effet versé £ 67 138 040,40 aux agents ! Des chiffres qui, une fois n’est pas coutume, n’ont pas manqué de surprendre Outre-Manche compte tenu de la relative modestie des recrutements effectués au cours de la saison 2009-2010.

C’est sans grande surprise, Chelsea qui décroche « l’Agent d’Or » avec 9,3 millions de £. On se souvient que Coach Ancelotti s’est contenté de recruter Ramires à Benfica et Benayoun à Liverpool pour respectivement 18 et 6 millions de livres sterling. Même en étant très généreux avec les agents de ces charmants garçons et en leur attribuant par exemple, 10% du montant de leur transferts et de leur contrat de travail, on est encore loin du compte. Le mystère est donc total. Certes, la re-négociation des contrats d’Essien et d’Anelka a certainement dû aussi peser lourd dans la dépense, ou la balance, comme on veut…

Liverpool, pas au mieux de sa forme la saison dernière sur la pelouse, a tout de même lâché 9 millions de £ en direction des agents. C’est vrai qu’il a fallu mettre un terme –coûteux – au contrat de coach Benitez qui recrutait à tout va et son remplaçant Roy Hodgson, qui parle admirablement français, a très vite convaincu Raul Meireles, Christian Poulsen et Paul Konchesky de rejoindre les Reds. Sans compte l’arrivée – libre – de Joe Cole moyennant tout de même un salaire de 90 000£ par semaine pendant 4 ans, sur lesquels son agent a du recevoir une coquette manifestation de gratitude. Un peu plus tôt dans la saison, Jovanovic et Maxi Rodriguez avait également fait marcher la planche à billets au bénéfice de leurs agents.

Sheik Mansour, qui n’est pas arrivé à Manchester City sans provisions, prend « l’Agent de Bronze  » avec près de 6 millions de £ versés aux agents.

Tottenham où Harry (Redknapp) Le Borgne, s’était fait copieusement arrosé en mai dernier… par ses joueurs pour célébrer, outre la victoire sur Manchester City, la quatrième place du championnat synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Champion’s League, prend une très honorable quatrième place en versant 5,36 millions de livres d’honoraires aux intermédiaires.

Tout en bas de l’échelle à gros barreaux, Blackpool s’est résigné à verser 45 000 £. Sitôt acquise sa promotion en Premier League pour la saison 2010-2011, son PDG Karl Oyston un brin trouble-fête, a offert sa démission au Conseil d’Administration du club : « …Pourquoi ? Parce que je ne suis pas sûr d’avoir une approche adaptée à cette division. Plus je parle avec des personnalités d’autres clubs et plus je réalise que je suis seul contre tous. J’ai été un peu soutenu pour ce que j’ai fait et dit lorsque nous étions en L2 mais je ne rencontre plus aucun soutien en Premier League. Tous semblent soutenir la manière dont sont conduites les affaires, et personnellement, je la trouve inacceptable ; donc, nous verrons bien… » avant d’ajouter en direction des intermédiaires : « C’est nous qui sommes les employeurs ; qui offrons les contrats, c’est à nous qu’il revient de fixer les règles. Je ne pense pas qu’un deal devrait concerner les agents. C’est le joueur que ça concerne, et la possibilité qui lui est offerte de se produire, sous la direction d’un fantastique entraîneur, sur l’une des meilleures scènes du monde. Une chance dont les agents privent parfois leurs clients  »

En septembre 2006, Oyston s’était déjà singularisé après le fameux documentaire de l’émission Panorama sur la BBC consacrée aux paiement illicites du football. Aucun des « gros agents » opérant en Angleterre n’a oublié ses mots terribles : « On m’a déjà offert un pot de vin pour embaucher un joueur et c’est arrivé plus d’une fois. Je me souviens d’un cas ou un type voulait qu’on embauche son joueur à un salaire supérieur à la normale. Pour m’inciter à le faire, il m’a proposé un cadeau en cash. J’ai bien sûr refusé et ça ne m’a pas pris longtemps pour prendre la décision. Depuis que je suis devenu président dans ce club en 1999, on a proposé des enveloppes à mes entraîneurs. On a raté plusieurs joueurs à cause de cela et c’est l’un de mes plus gros soucis. En Premier League, où ont lieu d’énormes transactions, c’est un des problèmes principaux…  » .

On comprend mieux que Blackpool se montre si sensible à l’argent des agents…

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Le foot-bizness et ses agents vont bien, merci

Faisant office de videurs, les sociétés de marketing sportif se présentent comme des opérateurs indispensables car seuls capables d’assurer le lien entre club, joueur et sponsors.