Réinvités sans cesse sur les plateaux, tous ils écrivent, tous ils parlent. À les écouter, c’est tout ce qu’ils font. On dirait qu’ils n’ont pas de vie.
Que dire de cette curieuse classe d’intellos médiatiques : les intellos-pérennes. Ces personnages sortis d’on ne sait où, qui ne brillent d’aucun talent spécial, ils sont spécialistes en rien, ne sont ni scientifiques, ni inventeurs, ni créateurs. Ils parlent tous pareils et nous renvoient en boucle le même discours sur les médias.
Réinvités sans cesse, ils répondent toujours présent 365 jours par an, en forme, libres de leur temps, viennent gratuitement sur les plateaux, passent des journées entières, donnant on ne sait pourquoi leur opinion, répétant sans cesse le même discours. Ils se caractérisent par le fait qu’ils ne sont pas précaires du tout. Au contraire, ils se pérennisent plusieurs décennies de suite. C’est une de leur grande caractéristique d’être indécrochables des médias.
Ces espèces de sangsues de l’image, de moules au poste ont toujours quelque chose à dire de très important et de très urgent.
C’est une idée qui m’est venue lors de la maladie de Finkielkraut. Il a disparu subitement de France Culture, quelques semaines seulement, heureusement rassurez-vous, il va mieux. Il est revenu, ouf ! C’est là que j’ai pris conscience qu’on avait pris l’habitude de l’entendre sans arrêt donnant son avis sur tout et n’importe quoi en tant que spécialiste du divers sans que cela nous paraissent bizarre ou anormal.
C’est là que m’est apparu ce club plus ou moins indistinct basé sur la cooptation mutuelle. Tous ils écrivent, tous ils parlent. À les écouter, c’est tout ce qu’ils font. On dirait qu’ils n’ont pas de vie, pas de famille, n’habitent nulle part.
Michel Onfray nous explique qu’on ne peut juger de l’œuvre d’un grand philosophe sans étudier sa vie, son comportement et voir si ses idées se sont incarnées dans son existence même ou bien si ces mêmes idées de tel ou tel philosophes n’étaient que pures élucubrations.
Pour ma part, je pense qu’il faut toujours juger ces intellectuels-pérennes non pas sur ce qu’ils disent ou écrivent mais sur la manière dont ils agissent dans la société. Mais qu’il ne faut jamais lire leurs livres ni les écouter sans une immense défiance. Et étudier de très près leur comportement dans la vraie vie.
Méfions-nous de ces gens-là. À force d’étudier leur vie plus en détail dont ils nous disent tout, j’ai toujours constaté que ce qu’ils disent ou écrivent, est toujours plus rose, plus joliet, plus édulcoré plus arrangé pour glisser dans le public que ce qu’ils sont réellement dans la vraie vie, que ce qu’ils font, que ce qu’ils disent en privé, que tout ce qu’ils pensent réellement. Là, comme Minc par exemple, ils perdent leur petit sourire, et sont beaucoup plus teigneux, radicaux, méchants et violents. Il ne faut pas se cacher que eux aussi sont d’ardents activistes mais dans un tout autre domaine : celui de l’argent.
Par exemple, BHL aime à se comparer sans cesse ou se fait comparer à Sartre comme on l’a vu dans un récent sondage. Mais le comportement de BHL est très différent du comportement de Sartre par rapport à l’argent et notamment à son argent. On l’a bien vu avec preuve, en lisant le livre de Nicolas Beau sur BHL. Cette biographie en dit plus long sur la pense réelle de BHL, que cent mille pages de pensum sur le concept de générosité, sur l’Humanisme ou je ne sais quelle autre billevesée intellectualiste, théoriciste et purement virtuelle qui ne sont que des trompe-couillons.
Il ne faut jamais perdre de vue que ces gens-là, les intellos-pérennes n’ont qu’une idée en tête, réussir, en être, en faire parti. Ce ne sont que des bons petits soldats soumis à la pensée dominante, d’infériorisation des masses, et qu’ils sont payés pour cher pour étayer, renforcer, affermir toujours plus, le discours dominant d’une pseudo-élite autodéterminé et justifier la politique antidémocratique et l’idéologie de leur chef.