Selon Jacques Baud, colonel dans l’armée suisse et ancien des services, aucune preuve n’accuse le Saoudien des attentats du 11 septembre.
Colonel d’Etat major dans l’armée suisse, ancien membre des services secrets, Jacques Baud s’est fait connaître par ses « Encyclopédies du renseignement et des services secrets ». Prenant le contre-pied de beaucoup de « spécialistes » du terrorisme, il révèle que depuis juillet, les Etats-Unis ne recherchent même plus Oussama Ben Laden.
Dans son nouvel ouvrage Djihad. L’asymétrie entre fanatisme et incompréhension (*), ce colonel, qui a notamment mis sur pied au Soudan le service de renseignement de l’ONU, rappelle que les Américains n’ont toujours pas apporté la preuve de l’implication d’Oussama Ben Laden dans les attentats du 11 septembre 2001.
Bakchich : Selon vous, les accusations portées contre Ben Laden ne seraient que des spéculations ?
Jacques Baud : Après le 11 septembre 2001, les Américains demandent au régime des Taliban de leur livrer Ben Laden. La justice afghane réclame alors aux Etats-Unis de lui fournir des preuves prouvant son implication dans les attentats. Elle n’a pas eu de réponse. Même les Britanniques ont reconnu - avec retard - que le dossier que leur avaient remis les Etats-Unis était vide. Oussama Ben Laden a peut-être été l’inspirateur des attentats, mais à ce jour, on ne peut toujours pas prouver qu’il y a participé d’une façon ou d’une autre.
Bak. : Alors, pourquoi cette chasse à l’homme depuis huit ans, présentée comme la priorité des présidents Bush et Obama ?
J.B. : Je signale simplement que les Taliban n’ont jamais été classés parmi les organisations terroristes. Et qu’aujourd’hui, les Américains, qui cherchent une porte de sortie pour quitter l’Afghanistan, tentent de convaincre le président Hamid Karzaï de s’entendre avec des Talibans… « modérés ». Après le 11 septembre, il fallait identifier à tout prix un ennemi et le présenter à l’opinion publique comme le plus dangereux possible. Ben Laden est certainement une figure de proue de l’islamisme violent et il a sans doute au moins une responsabilité morale dans cette violence.
Bak. : On reparle pourtant assez régulièrement de son arrestation possible, surtout à l’approche de l’anniversaire du 11 septembre.
J.B. : Depuis juillet, les Américains, et notamment le commandement d’Enduring Freedom (c’est le nom de l’opération qui a succédé à l’opération Infinite Justice en Afghanistan), ont annoncé qu’ils ne se concentraient plus sur Ben Laden, mais sur les Djihadistes. Ils considèrent que le Saoudien ne joue plus qu’un rôle très marginal dans le terrorisme international. La cellule de la CIA spécialisée dans la traque de Ben Laden a été dissoute dès 2006.
Bak. : Vous vous en prenez dans votre livre à la pléthore d’« experts », brusquement apparus après le 11 septembre, et qui seraient, selon vous, « incapables de saisir la logique du terrorisme et de la pensée islamique ».
J.B. : Les médias ont accordé beaucoup de crédits à des gens dont on était incapable de vérifier le passé. Souvent, ces « experts » prétendaient venir d’un service de renseignement, et ce n’était tout simplement pas vrai. Une étude publiée récemment montrait que près de 75 % des publications sur le terrorisme étaient des recopies d’articles. Ainsi, la lutte contre le terrorisme n’a pas bénéficié de réflexions nouvelles et s’effectue selon des schémas dépassés, qui créent plus d’insécurité.
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Quelque soit la longueur de la nuit…
J’attends les réactions des "anti conspirationnistes" avec impatiente
Même Bakchich retourne sa veste maintenant. c’est louche
Mais ou est guillaume dasquié pour nous pondre ses thèses et foutaises ?