La position favorable de l’administration d’Obama après le coup d’Etat au Honduras laisse penser aux meneurs du putsch en Équateur qu’ils peuvent attendre une réponse similaire de Washington. Et ailleurs ?
Y aura-t-il de nouveaux coups d’État en Amérique Latine contre les gouvernements de gauche ? Peu après le coup d’état militaire l’année dernière au Honduras qui a renversé le gouvernement élu du Président Manuel Zelaya, le président équatorien Rafael Correa a affirmé posséder "des rapports des renseignements qui disent que je suis la prochaine cible". Il avait raison, comme l’a démontré la tentative de coup contre lui par la police et une partie de l’armée le 30 septembre dernier, au cours duquel sa voiture a été criblée de balles.
"Le soutien continu de Washington depuis un an au gouvernement établi par le putsch en Honduras a encouragé et augmenté la probabilité d’autres coups d’État contre les gouvernements de la gauche démocratique dans la région", comme l’a si bien écrit dans sa chronique pour le quotidien britannique The Guardian Mark Weisbrot, expert de l’Amérique Latine.
Sans doute la position de l’administration d’Obama sur le Honduras a laissé penser aux meneurs du putsch en Équateur qu’ils pouvaient attendre une réponse similaire de Washington. Car Hillary Clinton s’active à réintégrer le Honduras dans l’Organisation of American States (OAS), qui avait suspendu le pays après le coup d’État, et l’administration Obama a repris l’envoi de fonds au gouvernement illégitime du Honduras, en dépit du fait qu’il mène une campagne de terreur et d’assassinats contre l’opposition, les associations d’indigènes, les gays et lesbiennes (une trentaine de tués depuis le coup), et les journalistes – huit de ces derniers ont été assassinés depuis un an.
Les multinationales américaines détestent les gouvernements de gauche au sud des États-Unis à cause de leurs actions de défense des ouvriers, et elles veulent retourner au règne du libéralisme sauvage. Ainsi, les plus probables cibles d’un coup d’État sont aujourd’hui la Bolivie et le Paraguay.
Le président bolivien Evo Morales a récemment menacé d’expulser l’USAID (une agence du gouvernement américain) pour avoir financé des mouvements séparatistes qui agissent pour l’indépendance de l’est du pays, la partie la plus riche. USAID et une autre agence américaine, le National Endowment for Democracy (NED), qui ont toutes deux financé les supporters du putsch au Honduras, sont aujourd’hui derrière les séparatistes dans la province bolivienne de Santa Cruz, ainsi que l’Association for Free Labor Development, longtemps associée avec la CIA et financée par elle.
Au Paraguay, le pays le plus pauvre de l’hémisphère, le président progressiste Fernando Lugo, un ancien évêque catholique père de plusieurs enfants, a été élu en 2008 et ainsi brisé 60 ans d’étranglement du pays par le parti réactionnaire Colorado et des dictateurs militaires. Mais il y a quatre mois, dans une réunion à huis clos de l’Union of South American Nations (UNASUR,) Lugo a montré la preuve qu’un coup d’État se prépare pour renverser son gouvernement, avec ses meneurs toujours soutenus par la même brochette d’agences et de multinationales américaines.
Barack Obama a promis une "rupture" avec la politique de George W. Bush en Amérique Latine. Mais s’il y a des nouveaux coups d’État là-bas, c’est Washington qui les aurait encouragés.
Bakchich devient-il une annexe du sinistre (de l’italien sinistra : gauche) Monde diplomatique ? Aucun coup d’Etat n’a eu lieu ni au Honduras ni en Equateur !
A Tegucigalpa, Mel Zelaya a tenté une réélection anticonstitutonnelle. La Cour suprême, le Tribunal électoral et le Congrès`l’ont destitué, mais l’armée, au lieu de le déférer devant la justice qui allait le condamner pour trahison, a choisi, erreur manifeste, de l’expulser du pays. Les images vidéo du dictateur en herbe, vétu de son pyjama, l’ont fait passer pour la victime ! La dictature, c’est lui qui voulait l’installer au Honduras.
A Quito, la "Panthère rose" Rafael Correa a provoqué les policiers en grève contre les coupures décrétées par lui dans leurs primes, en allant les défier sur le terrain. Réfugié dans un hôpital de la capitale pour essuyer ses yeux après le jet d’une grenade lacrymogène, il a refusé de quitter les lieux avec sa garde rapprochée alors que personne ne l’empêchait de regagner son palais, comme l’ont confirmé les deux médecins présents.
(du latin sĭnistĕr, tra, trum : - 1 - gauche, qui est à gauche, qui est du côté gauche. - 2 - qui vient du côté gauche, heureux, favorable, de bon augure, de bon présage (chez les Romains). - 3 - sinistre, défavorable, contraire, fâcheux, funeste, fatal (chez les Grecs). etc….
à boire et à manger, donc.
Mais c’est bien, que les journnalistes commencent à afficher leurs opinions politiques.
C’est peut-être parce que pendant toutes ces années où il a été question de "neutralité" à la mord-moi, les gens ont appris à lire entre les lignes, et à écouter entre les mots. Ils sont devenus trop difficiles à manipuler.
Peut-être aussi que chez certains la peur d’afficher ses penchants "sinistres" grandit, grandit… en même temps que les fantômes sous le lit. ??? :D