Plutôt que de parler des sujets qui fâchent, le Medef à choisi l’enfance comme thème directeur de son université d’été. Surréaliste.
« L’enfance existe-t-elle ? », « Le sort des enfants soldats », « Quelle éthique des médias pour les enfants qui souffrent »… Pour son université d’été, intitulée « A la recherche des temps nouveaux », le Medef a choisi de rassembler ses adhérents autour du thème de l’enfance. Exit donc la crise et son cortège de plans sociaux : place aux générations futures. Comme pour exorciser la sinistrose, les travées du campus d’HEC qui accueille, cette année encore, les patrons français, sont parsemées de papillons sous serre et autre décoration bucolique. Autour de la pelouse arborée, on croise même quelques jeunes filles déguisées qui en palmier qui en fleur d’Hibiscus. Renseignement pris, les donzelles travaillent pour la com’ de l’industrie chimique…On ne se refait pas.
Alors qu’on attendait le patronat sur la conjoncture, la politique fiscale ou tout simplement la préoccupante situation de milliers d’entreprises, Laurence Parisot a préféré, comme à son habitude, prendre un peu de hauteur. Au risque de se perdre dans la stratosphère.
« Partir à la recherche des temps nouveaux, c’est repérer les idées nouvelles, les faire jaillir, et pour cela comment ne pas parler des acteurs des temps nouveaux, les enfants. Mais qui défend les enfants ? Qui les protège ? Quel héritage allons-nous leur laisser ? », s’est ainsi enflammé, la pasionaria des patrons dans son discours d’ouverture.
Invitée d’honneur, Cherie Blair a attrapé la balle au bond en plaidant dans un assez long discours pour la cause des enfants dans le monde et un meilleur partage entre vie privée et vie professionnelle. Un brin surréaliste dans le contexte actuel.
Si les enfants soldats, où qu’ils soient, seront certainement touchés de cette belle initiative des patrons français, il se peut toutefois que certains salariés restent un peu sur leur faim. Pour les vrais débats, on repassera.
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