Les dessous de l’économie, c’est pas compliqué quand c’est expliqué à mon beauf.
"Dis donc, Bruno, t’as vu que le patron de Publicis, Maurice Lévy, arrive à la tête de l’Afep cette semaine ? - À la tête de quoi ? ", rétorque mon beauf. C’est pas ta faute, Bruno, l’Afep, personne connaît. Pourtant, l’Association française des entreprises privées reste l’organisation de lobbying la plus efficace du patronat. Quand le Medef, d’abord porte-parole des PME, s’embourbe dans le « dialogue social », l’Afep occupe un autre créneau. L’association, dont les statuts et les membres du conseil d’administration sont secrets, regroupe la quasi-totalité du CAC 40 et défend les grandes entreprises.
Ses juristes rédigent les amendements aux projets de loi qui indisposent ses adhérents. Et trouvent chez les parlementaires une oreille attentive. Leur dernière cible : la taxe carbone. Un lobbying si efficace que le Conseil constitutionnel avait finalement retoqué le texte, vidé de sa substance. Et pourtant, malgré son expertise, l’Afep traverse une crise existentielle. Le vrai parrain du CAC 40, Michel Pébereau, préfère jouer perso et la guerre Proglio-Lauvergeon se tient ailleurs.
L’ennui guetterait les dîners de l’Afep au restaurant Drouant. D’autant que le gouvernement épouse ses intérêts. Le souci, c’est que « l’Afep n’a plus d’ennemis », glisse un de ses experts. Des problèmes de riche, tu dis ?
A lire sur Bakchich.info :