Alors que Laurence Parisot attaque ce lundi en diffamation un ancien patron de l’UIMM, un livre dévoile l’influence de la « coach » de la patronne des patrons, une ex-prof de philo omniprésente à la tête du Medef.
Ce lundi le patronat sort les couteaux. Patronne du Medef, Laurence Parisot retrouve au tribunal correctionnel de Paris Daniel Dewavrin, l’ancien patron de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), l’une des branches du Medef, qu’elle attaque en diffamation. Ce dernier a osé soutenir qu’elle était « au courant » des pratiques financières occultes de l’UIMM, avant que le scandale des retraits en argent liquide (pas loin de 20 millions d’euros en sept ans) éclate dans la presse en septembre 2007.
Parisot assure qu’elle est tombée de sa chaise en prenant connaissance des gentillesses en cash que l’UIMM avait pour habitude de prodiguer aux uns et aux autres, d’heureux bénéficiaires dont la liste reste pour une grande partie mystérieuse. Un livre paru la semaine dernière, Enquête sur le patronat, dans les coulisses du scandale Medef/UIMM (Plon), signé du journaliste Guillaume Delacroix, effectue une plongée dans le milieu des patrons et retrace l’histoire des pratiques curieuses qui ont émaillé la vie du patronat pendant des décennies. Il dévoile notamment le rôle d’une professeur de philosophie, conseillère du patron de la Sofres, qui joue le rôle de coach discret mais particulièrement influent de la patronne des patrons, Rosine Lapresle-Tavera, qui fut membre du conseil d’administration d’Optimum, la boîte du père de Laurence Parisot, que cette dernière reprend en 2002 tout en étant à la tête de l’Ifop, l’institut de sondages.
« C’est elle qui souffle à l’oreille de la patronne de l’Ifop l’idée de devenir un jour présidente du Medef. Pourquoi pas après tout ? Avec le culot et l’énergie dont elle fait preuve, la fille de Michel Parisot est tout à fait capable de prendre la tête du patronat ! Laurence hausse les épaules. Fait semblant d’écarter la suggestion d’un revers de main. Bien plus tard, une fois élue, quand elle aura des coups durs, Laurence interpellera Rosine : ” rappelez-moi qui m’a dit d’être présidente du Medef ?” »
Les bureaux de Rosine Lapresle, rue de Tournon, en face ou presque du Sénat, servent de lieu discret de rendez-vous. Elle donne son feu vert à l’embauche des principaux collaborateurs de Parisot. Sur ses recommandations, « Laurence Parisot embauche une cadre supérieure d’Axa Investment Managers, filiale de l’assureur Axa spécialisée dans la gestion d’actifs, pour orchestrer la communication du Medef, Hélène Molinari ». Elle lui écrit des textes et lui glisse des petites phrases à destination des médias à l’oreille.
« Dans la vie compartimentée de Laurence, Rosine devient la pièce centrale, le PC de Rosny-sous-Bois ». L’auteur du livre raconte comment le chiffre d’affaires de la société de conseil de Lapresle-Tavera, baptisée Elzevir – comme le nom de la rue où habite Ernest-Antoine Seillière, le prédécesseur de Parisot au Medef – s’avère ces dernières années florissant. Ceux qui cherchent à en savoir plus en interne sur le véritable rôle de la coach se font mal voir, c’est le moins qu’on puisse dire. « Un sujet très sensible auquel se heurtera à son tour Jacques Creyssel [directeur général viré en 2008] lorsqu’il lui sera demandé de signer les notes d’honoraires facturées par Elzévir, la société de Rosine Lapresle-Tavera. Et qui sera l’un des motifs invoqués – ses demandes de justificatifs – par Laurence Parisot pour expliquer son éviction, en juillet 2008 ».
Pour lire ou relire les articles de Bakchich sur l’affaire de l’UIMM, le patronat et Laurence Parisot :
Bonjour !!!
Une première chose : Il serait opportun, me semble-t-il, de ne pas utiliser le terme "coach" à tort et à travers !!! Un coach n’est pas un conseiller, et réciproquement !!!
A force de ce genre d’amalgames, vous finissez par truffer la tête de vos lecteurs d’idées fausses et d’a priori fumeux sur ce qu’est un coach : quelqu’un qui accompagne l’autre à trouver SES PROPRES SOLUTIONS !
Quant au fond de l’article, depuis quand est-ce une surprise que les organisations syndicales (qu’elles représentent les salariés ou les patrons, d’ailleurs) sont des pompes à pognon au service de quelques happy few ? Vous débarquez de quelle planète, cher Laurent ???
Cela dit, ça fait toujours vendre de "dénoncer" ce genre de pratiques ! En revanche, ça ne fait pas avancer le schmilblick d’un quart de pouce !
Non que je défende Madame PARISOT, je n’ai pas la moindre sympathie pour elle ! Mais taper sur quelqu’un (de droite, de gauche, du centre, ou d’ailleurs) juste pour dénoncer une évidence n’apporte rien au débat !
Chacun est libre d’avoir les conseillers qu’il veut !! Et de payer le prix de leurs prestations ! Tant qu’il n’y a rien d’illégal (et là ni vous, ni moi n’avons ni compétence, ni autorité, ni légitimité pour en décider) qu’est-ce que ça peut bien faire ??? Il n’y a pas un homme (ou une femme) politique, à ce niveau là, qui n’ait son (sa) conseiller(e), son éminence grise, son mentor ! Et parfois même plusieurs !! Pensez vous que tous cs gens phosphorent gratuitement ??? ce serait beaucoup de naïveté de votre part, et beaucoup d’abnégation de la leur !
Bonne fin de journée à vous,
Guillaume
Et alors ?
Je ne vois pas en quoi le fait d’avoir un ou des conseillers serait scandaleux. Il n’y ici, à vous lire, rien de condamnable. On se doute bien que les personnes en vues s’appuient sur des personnes ressources pour avoir toujours quelque chose d’intelligent à dire….
Dénoncer pour dénoncer, est-ce bien utile ?