Pour soulager le travail des militants qui auraient préféré les dîners entre amis et les siestes crapuleuses, « Bakchich » leur propose une petite analyse des 21 Contributions générales pour préparer le congrès.
Format A4, papier gris, couverture rouge avec la rose au poing, les Contributions Générales ont été envoyées aux militants socialistes en Juillet 2008. La mise en page est austère et la lecture difficile.
Le « socialisme » et le Parti éponyme n’ont plus du tout la cote. Les deux termes agrégés ne regroupent que quatre itérations. Tant et si bien que la dernière contribution se donne un titre SOS. « Et si le parti restait socialiste ! ». Bonne chance.
Pour les autres, l’enjeu est donc clairement identifié : à gauche toute. « La Gauche » est citée dans cinq titres de contributions, avec ou sans majuscule, c’est selon.
Les plus libéraux ont besoin de cette caution. Le très germanopatrin Pierre Moscovici qui ne passe pas pour un gauchiste se sent tout d’un coup un « Besoin de gauche », grand bien lui fasse. Quant à Fabius, malgré son engagement au côté des Altermondialistes contre la Constitution Européenne, il estime nécessaire d’en rajouter. Il s’engage donc à « Reconstruire à gauche ». Est-ce pour mieux gouverner à droite ? Ce n’est pas dit dans la contribution.
Place est à l’action : « agir, réinventer, redistribuer, changer ». Les substantifs ne sont pas en reste. « Debout la gauche » précède un « Reconquêtes » au pluriel. Le ton est plutôt martial. Ségolène Royal est très à l’aise dans cette dynamique. Elle souhaite « Combattre et proposer ». L’ordre inverse aurait été plus logique, mais il est difficile de changer ses habitudes.
Dans ces déclarations d’intention plus ou moins crédibles, deux titres se distinguent nettement. Ils se proposent déjà comme des synthèses. Bertrand Delanoë reste cohérent avec son discours de « manager moderne » spécialiste de la communication des années Séguéla. Pour ne pas se mouiller, se limiter à des moyens et une méthode. « Clarté, courage, créativité : choisir maintenant, pour agir demain ». Qui pourrait être contre ? Personne. Donc, tout le monde peut le rejoindre. Bienvenue à Parti Plage.
Jean-Marc Ayrault est moins subtil. Il n’a qu’un seul objectif : « réussir ensemble le congrès du Parti socialiste » et, éventuellement, se faire élire à la tête du parti.
Pour finir, ou pour commencer, car c’est la première contribution, François Hollande veut « Donner une cohérence à la Gauche et un espoir à la France ». L’initiative est louable, sauf que Hollande est à la direction du parti depuis 11 ans. Pourquoi n’en a-t-il pas profité pour mettre en pratique ses idées ?
Parmi les 250 pages rédigées, quelques petites perles. En voici un aperçu :
François Hollande n’a pas grand-chose à dire, mais il a des responsabilités. On dirait du BHL. Il conclut sa contribution par un magistral et incompréhensible : « C’est cette cohérence qui permettra de lever l’espérance ».
Larouturou, le sympathique activiste, a dû rédiger son texte dans l’urgence. « Urgence sociale », le titre de sa contribution, n’hésite pas à re-citer la même phrase. Les militants socialistes consciencieux ne pourront plus ignorer que « chaque année, les entreprises prennent l’équivalent de 1 % du PIB dans la poche de leurs salariés ». La phrase est décisive, elle est donc répétée, à 5 lignes d’écart.
Les socialistes restent fâchés avec l’entreprise. « Pour un socialisme du XXIe siècle en France » affirme qu’ « USINOR appartient à 45 % à des fonds de pension américains ». C’était peut-être vrai, mais il y a longtemps. En effet l’entreprise a disparu en 2002 pour devenir ARCELOR. Elle a depuis été rachetée par MITTAL. Et forme depuis 2007 ARCELOR-MITTAL une entreprise de droit luxembourgeois et à capitaux indiens.
Si vous êtes encore en vacances, Bakchich vous a conseillé de très bons polars. C’est quand même plus agréable à lire.
Lire ou relire sur Bakchich :
Dans cet article, il n’y a pas un mot sur les contributions Larrouturou et du mouvement Utopia. Je trouve cela dommage. L’angle d’attaque me semble biaisé et centré sur la "mort" du socialisme.
Etymologiquement socialisme vient de s’associer. Le socialisme est donc fondé sur l’intention de ceux dont les droits ne sont pas reconnus de s’associer pour agir politiquement. Comme il y aura toujours des gens dont les droits sont bafoués qui souhaiteront s’unir pour faire valoir leurs droits, le socialisme existera toujours. La question de savoir si le parti socialiste reste socialiste (donc savoir s’il souhaite continuer de fédérer les revendications) a donc du sens.
Quand y aura-t-il un article sur le fond des propositions ?
La proposition de nouveau Bretton Woods (promouvoir un nouveau système financier international, agir pour oter le monopôle de la création monétaire au secteur privé ?)
Les propositions sur une politique de grand travaux dans la plus pure lignée du New Deal.
L’idée de montant compensatoire face à la Chine pour prendre en compte le traitement des travailleurs étranger.
Les critiques de fond sur la société par mouvement Utopia ?
Peut-être Bakchich a-t-il un avis là-dessus ?
http://www.voltairenet.org/article157210.html
En voilà un qui est pas mal…
Les financiers du club de milliardaires de Sarkozy ont besoin d’une agence de communication qui dirige le PS pour nous expliquer que le libéralisme c’est le pied…
…pendant qu’on nous roule dans la farine pour le plus grand bénéfice du grand capital et le désespoir de tant d’autres. Mais n’ayez crainte : leurs médias veillent et il y a même des journaux gratuits pour vous détourner l’attention